LE SUICIDE CONGOLAIS EN PHASE TERMINALE ? Sortie officielle de l’Union sacrée de la nation (USN) : une erreur de timonerie fatale ?
Suicide congolais en phase terminale ?Sortie officielle de l’Union sacrée de la nation (USN) : une erreur de timonerie fatale ?
En se lançant et manifestant bruyamment dispendieusement, et dédaigneusement ce samedi 29 avril 2023 au Stade des Martyrs de la Pentecôte, connu pour être l’antre mythique de compétition & confrontation des stars de la rumba congolaise, la plateforme politique hétéroclite « USN » en coalition gouvernementale n’est-elle pas en train de donner l’estocade à une nation congolaise à l’article de la mort ?
Par Ir Jean-Louis Bongungu Loend’a-Namba Jelo
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Compendium – Le sésame « USN » fait jouer le dernier acte de la tragédie de l’effondrement par délitescence et pourrissement du CONGO
Rompant ouvertement son contrat social « LePeuple d’abord », le régime « Union sacrée de la nation » tisse la trame d’un rituel politique funeste, suppliciaire et euthanasiant du Congo-Kinshasa. Définitivement sourd, comme un monstre froid, aux manifestations d’angoisses, grommellements, chahuts, tiraillements, déchirements, pleurs, larmes et cendres ressentis par quelque cent millions des Congolais d’en bas, empêtrés et éperdus, qui ont perdu tout espoir d’apercevoir le bout du tunnel.
Comme insensible et indifférent, il est en train de précipiter la mort du géant pachyderme africain tombé et gisant plus bas que terre : le Rubicon de la défiance du peuple d’en bas est littéralement franchi !
Le vendredi 28 avril 2023, alors que Kinshasainstitutionnelle mobilise fiévreusement des foules de sympathisants et se pare pour célébrer la sortie officielle de la plateforme politique «Union sacrée de la nation », née du basculement sui generisde la majorité parlementaire dans le camp de soutien au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, M. Jean-Louis Bongungu Loend’a-Namba Jelo choisit de se taire en écrivant : « écrire, c’est aussi ne pas parler ; c’est se taire ; c’est hurler sans bruit » (Marguerite Duras).
Surnommé « Gorki l’Ancien et Amer », connu sous la plume « Hussard Solitaire », Jean-Louis Bongungu revient à charge des élites dirigeantes et, déchaîné, il se fend d’un puissant, tranchant et bruyant haut-le-cœur citoyen, aux couleurs et sons à la fois de tocsin de la raison et de glas de l’incurie d’une classe politique dont il n’a de cesse de fustiger l’attitude, à son goût désespérément insouciante et dédaigneuse.
De sa plume acérée de « Guetteur de la nation », il signe alors une tribune volontiers pamphlétaire : « Le suicide congolais en phase terminale ? ». Il n’en est, d’ailleurs, pas à sa première expression dépitée de rage ou de colère.
Mais, ne serait-ce pas un coup d’épée dans l’eau de plus ? Le Guetteur de la nationest lui-même dubitatif. Son alerte appuyée ne passe pas sans rappeler l’historique code d’appel de détresse, lequel demeura sans écho : CQD (Come Quick, Danger / Come Quickly, Distress / C’est Quoi ce Délire, par francisation), émis par le commandement du majestueux paquebot transatlantique britannique Titanicau moment où, se fracassant contre l’iceberg, celui-ci était en train de couler dans les eaux glacées et ténébreuses de l’Atlantique, au large de la Terre-Neuve (Canada) dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 !
Analogie ? Depuis le déclenchement de l’onde de choc de la dernière vague de la chicaya politique congolaise à travers les consultations présidentielles de novembre 2020, Jean-Louis Bongungu fait une fixation sur l’image de « l’insubmersible »Titanic pour en appeler à une révolution institutionnelle en vue de la refondation du Congo : il fustige le fait que l’accouchement au forceps de l’Union sacrée de la nation a transformé l’arène politique nationale à un forum de représentations grandeur nature saugrenues dont la plus tragique ouvre la scène où « se joue sous nos yeux le dernier acte de la tragédie de l’effondrement par délitescence et pourrissement du Congo ».
Jean-Louis Bongungu justifie son indignation, sa rage, sa colère quand il opine sur le mantra « toutes les élites nationales sont coupables de l’effondrement du Congo en téléchargement », un verdict ni injuste ni excessif, mais plutôt même clément. Aussi le Guetteur de la nation estime que l’objectif de la réconciliation poursuivi à travers le sésame Union sacrée de la nation a été dévoyé : la défiance du peuple d’en bas vis-à-vis des institutions du pays et de leurs animateurs est abyssale et ira toujours crescendo.
Un gouvernement perçu par son peuple comme illégitime puisque formé des traîtres, des collabos et des profiteurs, ne pourrait jamais emporter la confiance des citoyens et donc ne réussirait pas à conduire à l’indispensable réconciliation des cœurs. Pire, des gouvernants « d’essence hérodienne » n’inspirent pas seulement de la défiance mais surtout de la haine : qui aurait invité les disciples de Jean à chanter et danser le soir de la décollation du Baptiste, décapité sur ordre d’Hérode Antipas, à la demande d’Hérodiade et de sa fille Salomé ?
La démarche préconisée par le Guetteur de la nation postule ouvertement d’œuvrer à la réconciliation entre le peuple d’en bas et le peuple d’en haut en vue de conjurer le funeste spectre d’une révolution rouge. Sinon, une révolutionviolente pourrait naître ex nihilo, plutôt d’un mouvement de type attrape-tout surgissant spontanément de nulle part, lequel fédérerait des colères de toutes sortes perceptibles dans tous les pans de la société et de plus en plus bruyantes pour finir par tout balayer. Une telle révolution violente hâterait la délitescence du Congo. Et le destin immédiat du peuple basculerait dans l’horreur.
Comme dans l’âme du Guetteur de la nation, tout congolais dotéde quelque empathie est secoué par un haut-le-cœur àla vue du spectacle de la déliquescence du pays : un abîme social extraordinairement profond et large ! Emportéepar la compassion d’Emmaüs, accablée et étouffant d’indignation à la vue de la misère et de la corruption à ciel ouvert, toute âme de révolutionnaire lâcherait un haut-le-corpsjaculatoire : comment est-ce, Dieu, possible que des enfants du Congo, quoique notoirement étiquetés membres d’une tyrannie détestable, fassent de sordides razzias budgétaires qui laissent des dizaines de millions de leurs compatriotes mourir de faim, de soif, de maladie et même d’ignorance? La RD Congo est-elle encore un État-nation normal ? Une République normale? Ou plutôt simplement une sociétédes individus en formation ?
Jean-Louis Bongungu privilégie la voie de la révolution institutionnelle qui passe par une prise de conscience et de responsabilité par le commandant en chef donnant le cap pour créer un consensus sincère avec les figures marquantes qui peuplent les nombreux compartiments du bâtiment avant de jeter ensemble les filets de la réconciliation avec le grand Peuple, celui d’en-bas, et espérer alors trouver des voies et moyens de conjurer durablement le lugubre destin, celui d’une dérive irréversible et définitive du navire Congo, avant l’imminent fracas qui rappelle la tragique fin de l’insubmersible Titanic !
L’exhibition flamboyante, débridée et impertinente du régime politique « Union Sacrée de la Nation » aura pour nuisance collatérale immédiate d’administrer l’ultime dose d’euthanasie homéopathique à une république agonisante
Élites insouciantes et dédaigneuses, savez-vous que l’heure de la rétribution personnelle sonnera bientôt ?
« En ces jours-là on ne dira plus : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils sont agacées. Mais chacun mourra pour sa propre faute. Tout homme qui aura mangé des raisins verts, ses propres dents seront agacées.»(Jérémie 31,29-30)
Depuis l’année 2021, en effet, Congo-Kinshasa vit une étrange époque de folie et de honte dans une succession d’événements politiques allant du plus tragique au plus loufoque qui se précipitent à un rythme effarant dans uncontexte national à haut risque : une pauvreté massive de plus en plus envahissante qui est considérée comme normale ; l’injustice sociale qui creuse l’inégalité entre les masses des pauvres et la poignée des riches ; et alors que cette pauvreté et cette injustice sociale continuent à s’amplifier, les dirigeants congolais, eux, demeurent, par exemple, comme éperdument sourds à l’exhortation de saint Jean-Paul II aux candidats à la direction des États africains, laissant libre cours à une théâtralisation de la gestion de la nation dans tous les secteurs et domaines politique, diplomatique, économique, social, etc…et même judiciaire où se cultive et s’entretient une forme d’institutionnalisation larvée de l’impunité pour des criminels à col blanc à travers des entourloupettes qui secrètent insidieusement une immunisationsui generis!
Au lieu de remplacer le logiciel de la suffisance, de l’autosatisfaction et de l’arrogance par le logiciel de l’amour et de l’humilité dans leur gouvernance, les gouvernants congolais se calfeutrent dans une posture de mépris des gens de peu. Danger! Ils doivent compter avec une poussée foudroyante de l’indignation, de la rage, de la colère, de la révolte des cœurs et même une révolution insurrectionnelle.
Bientôt le glas du corps social national va-t-il sonner ?
Que ceux qui ont des oreilles, écoutent et entendent ! Que ceux qui ont des yeux, regardent et voient !Le point d’achèvement est atteint, irréversible devient l’hideux processus de pourrissement du Congo, de son effondrement et de son engloutissement. La faute ? Au peuple d’en haut sous le sceau du régime de « pensée unique - pensée inique » institutionnel ou forgé et imposé de facto: M.P.R Parti-État autrefois, AFDL des agresseurs pseudo-libérateurs avant-hier, FCC hier et aujourd’hui USN(Union Sacrée de la Nation) dans le funeste rôle de « finisseur » !
À travers le prisme des analystes aguerris, il est admis de considérer que dépourvue de classes moyennes, la société congolaise est un permanent face-à-face explosif entre deux groupes de populations, deux sections d’un même peuple ( J. Attali ) : d’un côté, le peuple d’en-haut, une minorité insolemment et dédaigneusement riche et, de l’autre, le peuple d’en-bas, une écrasante majorité cruellement pauvre, ressassant son passé martyr et sevré de son présent comme de tout avenir, incapable de subvenir au minimum vital des besoins fondamentaux.
Ces gens de peu, largement ignorants et profondément gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent,sont abonnés à la misère : ventre-creux, affamés, pauvres, va- nu-pieds, loqueteux, oubliés, piétinés, hachés, souffrants, faibles, meurtris, exploités, déshérités des riches terres de nos ancêtres !Littéralement submergésou déchirés dans leur majorité par des peurs, des angoisses, des grommellements, des chahuts, des tiraillements, des déchirements, des pleurs, des larmes et des cendres, empêtrés et éperdus, ces Congolais d’en bas ont perdu tout espoir d’apercevoir le bout du tunnel.
Gare !Une hypothèque que distille la voix révolutionnaire de Sébastien Faure résonnant dans les oreilles de leurs cœurs : ils prennent de plus en plus « conscience de leurs droits, de leurs forces et de la grande peur qui étreint de plus en plus leurs spoliateurs, leurs bourreaux, et que chaque jour diminue la puissance et le prestige de leurs maîtres, et chaque jour, leurs bataillons deviennent de plus en plus formidables » !
Aussi, leur indignation, leur frustration et leur rage voire leur colère deviennent incompressibles et leur défiance abyssale et implacable face aux élites de pouvoir : les gouvernants et les législateurs, perçus et détestés comme des affameurs, des manipulateurs, des spéculateurs sans scrupules ! Car ces riches et ces puissants, flamboyants locataires et squatteurs des palais de la République, se tiennent bien perchés, protégés et – comble de l’illusion ! -- hermétiquement enfermés dans la calotte du dôme institutionnel du pays, ce domaine de vie exclusif de la ploutocratie nationale.
Le mirage d’un songe horrible hante le corps social congolais
Une perspective de guerre civile se dessine et s’épaissit chaque jour davantage, semblable à celle qui inspira jadis à Émile Zola l’horreur de la trame de son roman Germinal :« Oui, un soir, le peuple lâché, débridé, galoperait sur les chemins, et il ruissellerait du sang des bourgeois, il promènerait des têtes, il sèmerait l’or des coffres éventrés ; les femmes hurleraient, les hommes auraient ces mâchoires de loups, ouvertes pour mordre …S’il fallait qu’une classe fût mangée, n’était-ce pas le peuple, vivace, neuf encore qui mangerait la bourgeoisie épuisée de jouissance ? … Horreur… ! Horreur… ! Horreur… ! » Cette trame de l’évangile prolétarien soulève de la torpeur intellectuelle : les grandes colères qui grondent chaque jour davantage et de toutes parts, exposent des risques grandissants d’une déferlante qui pourrait venir de nulle part avec le spectre des fleuves de sang prenant source de ces colères accumulées en une montagne volcanique, le tsunami social !
Prenez au grand sérieux la situation du Congo et de ses peuples : d’en bas et d’en haut. Comprenez que le sésame congolais de l’Union sacrée de la Nation fera long feu. Cherchez, même si c’est très difficile, ce qu’il est possible de faire pour éviter le pire.
Qui ne voit pas que tout ce qui se passe aujourd’hui dans le pays pourrait nous conduire à l’explosion à partir d’une moindre étincelle, que des controverses nourries autour des événements bruyants par temps de guerre, telle la méga-manifestation de l’Union Sacrée de la Nationau Stade des Martyrs de la Pentecôte, risquent de mettre le feu aux poudres et donc entrainer l’explosion à la moindre surchauffe sociale ? Et que cela pourrait être gravé à jamais dans l’Histoire comme le détonateur du basculement du Congo vers le désastre ?
Qui ne sait pas que le peuple de Congo-Kinshasa naufragé, est relégué et ravalé au rang de souffre-douleur des nations hégémoniques et suprématistes, gisant comme un objet de risée et des balayures du monde ? Et que son renflouage n’est possible qu’au prix de l’exigence de réconciliation des cœurs de tous ses enfants et non pas de l’entourloupe d’une union sacrée de façade des figures socio-politiques marquantes du pays, si représentatives soient-elles, laquelle ne peut ni arrêter le naufrage ni renflouer le bâtiment de haute mer échoué dans les profondeurs des eaux ténébreuses de la scène politique nationale ?
Qui n’a pas entendu le Pape François exhorter les peuples de Congo-Kinshasa à s’engager dans une sorte de croisade nationale pour la construction de la paix à travers l’élaboration d’un pacte social, à savoir le dialogue entre les générations comme base pour la réalisation de projets communs ; l’éducation en tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement ; le travail pour une pleine réalisation de la dignité humaine ?
USN : Fausse route ! Duc in altum ! Le chemin de la renaissance du Congo se nomme changement -- rupture – révolution. (Felix), Duc in altum, et laxate retia vestra in capturam !(Oui, Félix) Avance en eau profonde, (fais prendre le large à la barque, dans l’unité et la concorde des pensionnaires du faîte du dôme institutionnel national,) et jetez vos filets pour pêcher !
S’investir crânement dans l’ancrage d’une union sacrée d’un millier de figures socio-politiques marquantes conduira définitivement à un cul-de-sac. USN, arche de Noé ou un cul-de-sac ? Riches et puissants, ils sont nombreux à prendre le refuge USNpour arche de Noé. Nenni !Illusion ! Fausse route ! Bóngo ! Dishíma ! Ifombo ! Lokutá ! Luvúnu! Aucune issue au bout du défilé USN. Dans les vagues déferlantes de l’immense mer en furie le refuge de l’USNse révélera une cuirasse friable. Le grand vaisseau du Congo est voué à naufrager. Manifestement dédiée en réalité au cabotage pour le sauvetage des sinécures et rentes de situation des membres de la noblesse congolaise, la coque USNn’échappera pas au naufrage. Dans son échouement, le monstre marin provoquera des répliques du tsunami, lesquelles submergeront les niches des riches et des puissants, de ces familles qui s’arrogent des privilèges et accaparent le pouvoir de représentation dans la société par moult subterfuges électoraux !
Ainsi sonnera le glas de l’engloutissement du groupe social des locataires et des squatters des palais de la République, ces figures marquantes pompeusement qualifiées « acteurs socio-politiques les plus représentatifs » !
La moutarde du sésame USN ne prend pas. C’est une erreur stratégique fatale !Il y avait à penser qu’un leurre pourrait sortir de l’impasse socio-politique persistante par la bulle d’une sorte de manne tombée du ciel, le sésame des consultations menées au pas de course dans la perspective d’une pêche miraculeuse à la ligne avec pour prise une Union sacrée de la Nation ! Cette entourloupe retarde provisoirement l’éclatement de la grande colère du peuple mais à la longue et même très vite elle finira par rendre celle-ci inévitable et même plus dévastatrice.
Faire miroiter au peuple d’en bas le rêve du bien commun pour la sociétéet du sourire d’une vie heureuse pour le citoyen lambda : le « Peuple d’abord », se révèle être un placebo autodestructeur.
Dans les conditions institutionnelles actuelles, désespérément troubles, brouillonnes et un tantinet baroques, il semble que l’échec de la poursuite des objectifs de recouvrement de la dignité et de la grandeur nationales soit malheureusement garanti. Pousser le bouchon du subterfuge jusqu’au bout ne laissera aucune chance de survie au régime politique en place. Un piège insidieux exceptionnellement dangereux pourra mettre en péril la République, l’État et la Nation.
Duc in altum !Au premier Citoyen congolais de faire montre d’un volontarisme d’airain et un réalisme de vérité pour aller au large « Duc in altum »soit au-delà de son « USN », d’avancer en eau profonde pour en adjurer les élites à s’engager dans une utopie libératrice, à prendre le risque d’assumer volontiers une sorte de rébellion politiqueinspirée par le Peuple et de renverser le jeu actuel hors voies et règles institutionnelles, elles-mêmes étant largement inadaptées et donc inutiles !Il s’agit, loin des projecteurs des flagorneurs, d’imposer aux foules des partisans la discipline pour l’observance de la règle de conduite au service de l’objectif stratégique central !
Haro sur le culte de personne (personnalité) et de l’argent !
Il va sans dire que pareille entreprise commande de créer un consensus sincère avec les figures marquantes qui peuplent les nombreux compartiments du bâtiment Congo pour jeter ensemble les filets de la réconciliation avec le grand Peuple, celui d’en-bas, et espérer alors trouver des voies et moyens de conjurer durablement le lugubre destin, celui d’une dérive irréversible et définitive du navire Congo.
La véritable union sacrée ? À la portée de l’âme de révolutionnaire…
S’arc-bouter opportunément sur les ressorts de l’âme de révolutionnaire, celle qui habite clairement l’homme Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, capable de ressentir au plus profond de son cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde(Ernesto Che Guevara), aiderait à attirer tous ceux et celles qui sont attachés à travailler dans l’intérêt des générations suivantes, à trouver le bonheur dans le bien qu’ils apportent aux autres, ne trouvent du sens ni dans l’accumulation infinie des richesses , ni dans la destruction des autres, mais dans le sourire et le partage !
Cette union sacrée-là porterait pleinement la charge de la nation ! Elle entrainerait l’adhésion de cette jeunesse, tôt sevrée de ses rêves de bonheur et d’avenir tout court, mais aujourd’hui déterminée à se lever et se tenir debout, à résister aux dirigeants incapables d’amour pour le peuple et d’humilité.
Un sursaut révolutionnaire face aux très fortes menaces de désintégration de la nation ? Priorité nationale Zéro !
Un flash-back de « perles des compliments » de l’Afrique et du monde sur Congo-Kinshasa et son peuple, aiguillonnerait peut-être à un sursaut révolutionnaire les élites comme les gens de peu, Congolais, tous abrutis, lesgouvernants par la puissance de l’abus d’autorité, les gouvernés par la peur de la force des hommes forts, les richespar l’opulenceet les pauvrespar l’indigence ?
Congo-Kinshasa, pays des scandales, tombé plus bas que terre, vers l’ultime point de son pourrissement et effondrement ?
Si rien n’est fait à très brève échéance, le monde entier risquerait d’assister sur des champs de ruines ou des cratères sociaux à un cataclysme sans précédentdans l’histoire de l’humanité de l’ère chrétienne : un tsunami égalisateur des destins sociaux !
L’action de toute nation est l’œuvre du binôme « gouvernement et peuple ». La terrible évolution à reculons de Congo-Kinshasa durant les quatre dernières décennies résulte principalement de son incapacité à se doter d’un gouvernement véritablement et pleinement bon.
« C’est l’ensemble des élites du pays, élites religieuse et morale, intellectuelle et scientifique, artistique, technique, qui font le pays, sa prospérité, sa grandeur… Le Chef d’un État ne peut gouverner qu’en s’appuyant sur une classe dirigeante, composée d’hommes et de femmes que leur formation, leurs capacités, leur situation sociale, placent à côté de lui… En toute société, qu’elle soit démocratique ou non, le pouvoir est entre les mains d’une minorité. Le gouvernement sera bon si cette minorité est une vraie élite… Tout bon gouvernement suppose l’existence d’une élite intègre, active, dévouée au bien public, et capable de guider avec compétence un peuple probe, honnête et travailleur» (J. Adriaenssens)
Le président français, Emmanuel Macron, martelait récemment que depuis 1994 nous, Congolais, sommes incapables de restaurer notre souveraineté à tous égards ; défense, sécurité, administration.
Qui a oublié que Abdoulaye Wade, alors un célèbre opposant politique dans son pays, le Sénégal, traitait le peuple zaïrois d’inculte et absent, au début de l’ouverture démocratique sous le régime Mobutu au début des années 1990 ?
Profondément miné par la misère et la corruption, le Congo ressemble à un pays fantôme, objet de la risée internationale. Quel congolais avait lu sans honte cette allégorie corrosive de John Matshikisa, écrivain et journaliste, auteur d’une série de reportages sur la RD Congo (RSA -Mail & Guardian, 1999)? Y racontant entre autres l’Accord de Lusaka du 10 juillet 1999 et analysant les chances de la paix dans la RDC, il illustra sa conclusion par l’histoire des voleurs de porcs : les relations entre les belligérants congolais sont analogues à celles entre des bandits qui avaient volé un porc dans une cour de ferme mais qui, faute de confiance mutuelle et redoutant tous que l’animal ne soit volé une seconde fois, par l’un d’entre eux, cette fois, pour son usage exclusif, décident de reconduire l’animal dans la porcherie.
Le Congo confirme sa nouvelle image affligeante du chat qui se plaint d’être mordue par la souris.Son élite et sa classe dirigeante ignoreraient que « la grandeur d’un pays n’est ni dans sa superficie ni dans le volume de sa production minière…; elle réside plutôtdans l’intelligence et la compétence, l’exigence ethnique et le patriotisme, la force de l’imagination et la capacité d’anticipation, le désintéressement et la largeur d’esprit de son élite, et plus encore dans la conscience politique, le dynamisme et la combattivité de son peuple » (Pr. Philémon Mukendi)
Béchir Ben Yahmed, au-delà de l’outrecuidance et du sarcasme de la conclusion d’un Exclusif (Jeune Afrique, juin 1999), sa plume détonne encore aujourd’hui : « À la chute de Mobutu, le pays était à genoux. Il est aujourd’hui à terre. Et au train où vont les choses, il risque de tomber plus bas que terre, concluent les Congolais, qui parlent ‘‘d’un nouveau scandale géologique’’». Dieu y a déversé une « débauche » de ressources naturelles, forêts et eaux, sol et sous-sol valant au pays d’être, pour son plus grand malheur, qualifié de « scandale géologique » au point d’y ériger une montagne de fous espoirs de vie meilleure pour sa population.
Le Congo scandale géologique, forestier, hydrologique et hydroélectrique, touristique…ne serait plus qu’une dépouille mortelle, incapable de se sortir de l’opprobre, de restaurer un État fort, d’assurer la protection sociale…Compté parmi les nations les plus pauvres au monde, le pays y gît à la suite d’une série noire de cataclysmes en cascades : soixante ans de navigation à vue, de dégradation généralisée des infrastructures ayant servi autrefois à l’exploitation d’immenses richesses de la colonie, débouchant sur un sinistre social et économique innommable et la dislocation du système économique totalement extraverti légué par la métropole, aujourd’hui inadapté !
Le monde le classa alors État fragile, dangereux, vulnérable, 2èmeau classement mondial comme à celui africain de cet autre hit-parade de la honte, pays dont les institutions ne peuvent ou ne veulent pas fournir des services sociaux aux populations les plus pauvres, le Congo est un bien tristeLicus(Low Income Country Under Stress) au tableau social singulièrement noir : pression démographique, déclin économique, caractère criminel et illégitime de l’État, services publics inexistants, violations répétées des droits de l’homme, éclosion d’élites claniques, intervention d’États tiers ou d’acteurs étrangers… Le Congo est bien devenu ce geignard qui se plaint de mourir de soif alors qu’il a les pieds dans l’eau.
Durant les deux dernières décennies, il ne s’est trouvé aucun gouvernement véritablement et pleinement bon, alors aucun, celui d’une élite intègre, active, dévouée au bien public, et capable de guider avec compétence un peuple probe, honnête et travailleur , pour prendre conscience de ce niveau abyssal de délitescence généralisée et pour, porteur d’un leadership fort et éclairé, engager la nécessaire croisade nationale en vue d’effacer radicalement l’affligeant tableau noir du Congo Licus!
Pr. Isidore Ndaywel (cité par Modeste Mutinga, Pour une République des Juges contre l’impunité, 2017) soulignait avec pertinence : « Pour faire le bilan des 50 ans d’indépendance, j’évoquerais deux déficiences majeures. La première est d’ordre managérial. La RD Congo n’arrive toujours pas à se doter d’une gouvernance crédible, rationnelle et conforme à sa massivité territoriale . Si elle demeure sous le règne de la loi de la jungle, c’est à cause de son déficit démocratique et l’absence quasi-totale de la justice. En RD Congo, tout serait permis, tout serait possible, à condition de disposer de l’argent nécessaire. »
Le lourd héritage du siècle de gestion coloniale en question- Sempiternelle justification des malheurs du Congo : La faute aux autres?
Les yeux hagards, tournés vers leurs élites, la jeunesse se demande si les pères de l’indépendance congolaise avaient opéré le bon choix, avec P.E. Lumumba en tête, lui, qui, en 1960 annonçait : « Nous n’avons pas choisi les voies de la facilité mais celles de la fierté et de la liberté de l’homme. Nous avons compris que tant qu’un pays n’est pas indépendant, tant qu’il n’a pas assumé son destin, il lui manque l’essentiel. Et ceci reste vrai quel que soit le niveau de vie des colonisés, quels que soient les aspects positifs d’un système colonial. Notre volonté d’indépendance rapide sans période intermédiaire, sans compromis, nous l’avons imposée avec d’autant plus de force que nous avions davantage été niés, dépersonnalisés, avilis.
À quoi nous aurait servi d’ailleurs de tarder, de pactiser davantage alors que nous avions pris conscience de ce que tôt ou tard, il faudrait tout revoir, tout repenser par nous-mêmes, créer des structures nouvelles adaptées aux exigences d’une évolution proprement africaine et reconvertir les méthodes qui nous avaient été imposées et surtout nous retrouver nous-mêmes, nous débarrasser d’attitudes mentales, des complexes, d’habitudes dans lesquels la colonisation nous avait maintenus durant des siècles ».
L’indolence, l’irrésolution, l’attentisme des dirigeants du Congo indépendant ont été tels que, Lumumba mort, le pays s’est inexorablement éloigné de son suprême destin africain au point où l’on peut depuis les années 1990 parler de l’Afrique en marche sans le Congo. On peut légitimement se demander si les gouvernants congolais n’ont ne serait-ce qu’un brin d’ambition, celle qui habita pour leurs peuples Martin Luther King, Gandhi ou Nelson Mandela.
Et BB Yahmed de s’interroger alors déjà : Comment le Rwanda grand à peine 26.338 km² que la représentation à la même échelle réduit à un minuscule rond juste large pour contenir la lettre initiale R du pays, par ailleurs plus pauvre sinon plus « sous-développé » que le Congo, arrive à « malmener » continuellement et impunément celui-ci depuis le crépuscule du XX e siècle ?
C’est que le grand Congo est fondamentalement sous-administré et même très insuffisamment géré. Cette triste réalité saute aux yeux quand l’on considère que le territoire, la structure politico-administrative fonctionnelle de base par excellence, en moyenne presque aussi grand que le Djibouti ou le Rwanda, n’a pour principal animateur à ce jour qu’un administrateur de territoire assisté de quelque deux à quatre adjoints, tous catapultés comme lui-même, des études ou d’un chômage prolongé à la tête de ce qui ressemble à un pays, et cela généralement sans aucune expérience de gestion ou références professionnelles tout court. Ils y sont aujourd’hui pompeusement propulsés ex nihilo, après avoir par exemple réussi à des tests d’embauche sui generis.
Par rapport à la génération des administrateurs des années 60, ils n’offrent pour seul mérite que celui d’être bardés des parchemins obtenus laborieusement aux termes d’études supérieures ou universitaires mais ils sont fortement handicapés par le contexte socio-politique, car obligés de tout apprendre en commençant directement par le sommet local dans une administration dépourvue de tout, même du papier et de stylo pour les chanceux qui auraient trouvé des meubles de bureau de fortune.
Plus grave! La gangrène affecte si dangereusement ce qu'une Nation, un Pays, un État, compte de plus précieux : le capital humain dans sa fibre la plus noble ! Cette maladie qui touche plus particulièrement l'élite congolaise, qu'il est admis de considérer pourtant comme l'acquis positif le plus marquant depuis l'indépendance.
Je crois que le pays a plus souffert de "sous-gestion" que de mégestion. Je suis particulièrement convaincu que la classe dirigeante accuse un déficit criant d'idéal coordonné et conséquent sur le long terme. En proie à des manques de tous ordres d'une rare acuité, l’intellectuel congolais est, lui, comme bâillonné et placé dans un cercle vicieux entretenu par l'accaparement de toutes ses énergies dans la recherche effrénée de moyens d'une survie primaire, et donc incapable d'une réflexion prospective sur le long terme. "Le professeur congolais a perdu tous ses droits fondamentaux, il ne lui reste plus qu’un seul : le droit à la mort", martela Pr. Mabiala, alors secrétaire de l'APUKIN, le 14 janvier 1998, lors du rituel des hommages funéraires de Sébastien Boguo Makeli, professeur et recteur honoraire /UNIKIN.
Le chapelet d'oraisons funèbres et autres témoignages soulignaient les grandes qualités humaines et intellectuelles du défunt mais également les sentiments de révolte et de résignation à la fois : telle l'humiliante journée fatidique où les professeurs faisaient la queue à des guichets d'une banque commerciale au centre-ville pour y percevoir, au bout d’un lot de bousculades et d'interminables heures d'attente, leurs maigres salaires : à peine suffisants pour couvrir les besoins hebdomadaires vitaux d'un ménage modeste de la capitale congolaise; ou encore le désarroi d’une malvie débilitante, certains (des générations 40-50) se souvenant de leur enviable vie d’étudiants dans la même université : des bourses d'études juteuses payées régulièrement, des résidences entretenues avec soins, des restaurants offrant généreusement un service varié et de qualité, de la blanchisserie du linge pour étudiants, des auditoires aérés, éclairés et bien entretenus!
Que les préoccupations quotidiennes du citoyen prennent le dessus sur les intérêts maquillés des leaders politiques sans rêve, et l’élite s’affranchira pour lutter contre la tyrannie de toutes formes.
Charles Onana, écrivain et journaliste camerounais, illustre spécialiste de Congo-Kinshasa, est celui qui a décroché un puissant aiguillon : « Tous les malheurs frappent la RD Congo et les regards se figent comme si le monde était paralysé par l’ampleur des dégâts et de l’horreur. Ce pays s’effondre sous nos yeux et l’on fait semblant de ne pas le voir. Cela fait plus de deux décennies que l’on pille, viole, harcèle et tue dans ce pays et ça ne choque pas plus que ça. On veut pousser les Congolais à l’épuisement, au découragement et à l’abandon…On veut vider la RDC de toutes ses forces vives, de ses richesses et laisser aux survivants la carcasse d’une chose qui ressemble à un État afin que celui-ci ne serve à rien ni à personne. Les Congolais ne doivent pas se laisser…Ils doivent lutter jusqu’au dernier souffle et ils gagneront. »
Le gouvernement USN a-t-il lu et analysé la récente œuvre littéraire de Judi Rever ? L’auteure de « Rwanda, L’éloge du sang », assène l’estocadeà une sorte de « duplicité de certains politiques occidentaux sur la question de la déstabilisation de la RD Congo » :« Historiquement parlant, le mensonge par omission est la déformation intentionnelle d’un récit important. C’est par malice que certains omettent délibérément des événements majeurs, dans le but de modifier l’histoire… En 2009, Sarkozy alla même plus loin dans sa flagornerie (sic ! oui, car les dirigeants rwandais, Paul Kagame en tête, se font respecter voire craindre et font respecter le Rwanda) envers le Rwanda, en prononçant un discours incroyablement nébuleux et anhistorique devant les corps diplomatique. Évoquant le spectre de la balkanisation du Congo au profit du Rwanda, il exhorta le Congo à envisager d’accorder une partie de ses richesses minérales au Rwanda – pays ayant déjà envahi par deux fois son voisin et engendré toute une série de forfaits commis par ses militaires : « Quant à la région des Grands Lacs, la violence s’est une nouvelle fois déchaînée. L’option militaire n’apportera aucune solution aux problèmes de fond qui se posent de façon récurrente depuis dix ans. Il faut trouver une nouvelle approche pour apporter aux pays de la région l’assurance que l’ensemble de ces questions sera réglé de façon globale. Cela met en cause la place, la question de l’avenir du Rwanda avec lequel la France a repris son dialogue, pays à la démographie dynamique et à la superficie petite. Cela pose la question de la République démocratique du Congo, pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières. Il faudra bien qu’à un moment ou à un autre, il y ait un dialogue qui ne soit pas simplement un dialogue conjoncturel, mais un dialogue structurel : comment, dans cette région du monde, on partage l’espace, on partage les richesses et on accepte de comprendre que la géographie a ses lois, que les pays changent rarement d’adresse et qu’il faut apprendre à vivre les uns à côté des autres », ânonna Sarkozy. Sarkozy, défenseur de longue date de la politique étrangère des États-Unis, ne faisait que s’inspirer des faucons politiques américains tels que Herman Cohen et Peter Pham.
Elle ajoute : C’est sous la supervision de Cohen (Secrétaire d’État adjoint pour les affaires africaines de 1989 à 1993) que Kagame, alors officier supérieur au sein de l’armée ougandaise, reçut un entraînement militaire aux États-Unis. L’ambassadeur Cohen plaidait publiquement en faveur d’un accès officiel du Rwanda dans l’État du Congo, et il me confia lors d’un entretien que Kagame continuerait de jouer les prédateurs dans la région jusqu’à ce qu’il obtienne officiellement une partie des gisements de minerais des provinces du Kivu. Bien entendu, cette perspective reviendrait à récompenser le « meilleur » tyran de la classe et constituerait un affront à la souveraineté du Congo et aux victimes des guerres provoquées par Kagame.
En 2012, Peter Pham, alors directeur du Centre Afrique du Conseil de l’Atlantique, plaida en faveur de la scission du pays et légitima les agissements meurtriers de la milice de Paul Kagame- la M23. En 2013, P. Pham devint représentant spécial des E-U dans la région des Grands Lacs. Les E-U exercent constamment leur influence sur le Conseil de sécurité afin de prémunir Kagame de toute poursuite au Tribunal pénal international pour le Rwanda et dissuadent la Cour pénale internationale -financée par Washington- de l’inculper pour les crimes commis au Congo. Pays où le Rwanda a pourtant déployé une succession de milices-AFDL, RCD, CNDP, M23- qui ont commis meurtres, viols et pillages.
Il se compte d’autres cris d’alerte lancés par des âmes pensantes du pays, malheureusement plutôt rares, parmi les hommes politiques les plus notables qui ont voulu comme rejeter cette opinion de plus en plus tenace qui tend à présenter les personnages en vue dans ce pays comme dépourvus du sens de l’honneur et de l’amour de la patrie et préoccupés par la seule lutte pour un leadership sans cause si ce n’est le dividende matériel attaché à l’emploi ministériel ou parlementaire.
Honoré Ngbanda a clairement voulu rejeter ce funeste masque qui colle aux yeux comme aux oreilles et à la bouche de l’élite, lui qui souligne à quel degré l’élite ne sait pas lire « les signes des temps ». Tel le cas du gouvernement Kengo, « composé d’hommes compétents et expérimentés » : en octobre et novembre 1996, ceux-ci refusèrent de suivre N’gbanda dansla logique des négociations avec les petits États voisins de l’Est vu le rapport des forces sur le terrain déséquilibré en faveur de ces derniers, pour éviter, au prix d’une petite humiliation, la grande et longue humiliation au-delà du XXesiècle.
Tel également le cas de la « révolte » des étudiants zaïrois du 7 novembre 1996 quand, « profondément humiliés par la débandade des FAZ face aux bataillons du « pygmée rwandais » », ils envahirent l’antre du Palais du Peuple où les parlementaires de la transition s’arrachaient les yeux moins pour chercher solution à la grave situation de guerre à l’Est du pays que pour opérer le « partage équitable et équilibré du pouvoir » par la distribution des postes de responsabilité dans la gestion administrative, économique et diplomatique du pays.
Ceux qui ne tirent pas des leçons de leur passé, sont condamnés de répéter les erreurs. Sous nos yeux les mêmes histoires dramatiques se répètent ! La gestion USN actuelle n’est-elle pas une parfaite reproduction des tares zaïroises CNS et post-Conférence Nationale Souveraine?
Les étudiants « profanèrent » le siège du Parlement de transition en déposant sur le bureau du Parlement en pleine séance plénière le corps des deux de leurs camarades tués par la DSP. Ils clamaient à la démission du Premier ministre Léon Kengo, jugé « traitre qui a vendu le Zaïre en se déchargeant par la ruse sur Mobutu », et au retour de Tshisekedi, en même temps « qu’ils accusaient LD Kabila de haute trahison » pour avoir ouvert les flancs du pays aux auteurs ou adeptes du plan « Uganda Democratic coalition » du 6 avril 1962 visant à « établir une dynastie tutsi en Afrique orientale, empire mythique hima-tutsi qui comprendrait une partie du Kenya, de la Tanzanie , une partie du Kivu, ainsi que le Rwanda, le Burundi, l’Érythrée, la Somalie, le Congo-Brazzaville, la République Centrafricaine et l’Ouganda ».
L’opinion étudiante s’était souvenue de la teneur d’un document confidentiel du Pentagone selon lequel le Congo-Zaïre n’existerait plus en l’an 2000 et remarquait que l’état-major de l’AFDL était monté et soutenu massivement par les superpuissances anglo-saxonnes.
Si la jeunesse continue à être privée d’avenir, le Congo n’aura pas d’avenir…
Le mutisme de l’élite congolaise est révélateur de cette autre lourde responsabilité qu’elle porte, celle d’hypothéquer l’avenir du pays en privant la jeunesse non seulement des conditions de vie et de formation propices à l’éclosion de nouvelles futures élites mais également de tout bon exemple, de l’exemple d’amour, d’humanité, de courage, de solidarité, de patriotisme, dans un monde de l’inhumanité, et de la violence sous toute forme.
Me Gérard Kamanda donna de la voix pour le nécessaire renouvellement des esprits et des cœurs quand, à la question de savoir s’il se sentait investi d’une mission pour son pays, il fit cette confession: « Je me sens simplement interpellé, constamment interpellé. J’ai peur des chaînes de la nuit. J’invoque, pour mon pays, les forces généreuses de la Nature, pour qu’elles libèrent l’aurore qui déploiera ses ailes de lumière sur l’épaisseur des ténèbres qui l’entourent. Pour que la terre livre ses promesses et que soient restitués, aux enfants du Congo, leurs visages de gaieté et leur sourire qui chante la vie… Je me suis consacré à mon pays et, au-delà des vicissitudes, j’ai appris et j’ai compris. Je voudrais mettre cette expérience au service de cet idéal. Je voudrais pouvoir réconcilier le Grand Congo avec son destin ! » (Le Potentiel n° 1653, 24 juin 1999).
Pourquoi l’élite nationale doit réfléchir, parler, écrire, témoigner, loin des prismes déformants de cette opinion nationale manipulée voire malmenée par des zélateurs d’une certaine logique adepte des analyses sentimentales, partisanes, et à souhait partielles et superficielles.
Le rôle de l’élite politique apparaît dès lors crucial, dans la mesure où la compétence sans autorité est aussi impuissante que l’autorité sans compétence (Gustave le Bon). « Les hommes se haïssent parce qu’ils ont peur les uns des autres. Ils ont peur parce qu’ils ne se connaissent pas. Ils ne se connaissent pas parce qu’ils ne peuvent apprendre à se connaître. Ils ne peuvent apprendre à se connaître parce qu’ils sont séparés, même par un simple fossé psychologique ». (Martin Luther King). La parole de témoignage de l’élite politique dite dans la vérité, aiderait à combler les fossés à la base de la haine. Il est impérieux que le Congo institutionnel fasse parler les rares têtes pensantes du régime Mobutu encore en vie.
François Kandolo s’exclamait : « Nous devons nous libérer dans la vérité. Seule la vérité libère. Il n’y a que la liberté qui nous conduira à un État de droit. C’est pourquoi il faut lutter contre l’autocensure, dictée par la peur, et qui nous oblige à camoufler la vérité... Or, sans cette vérité, il n’y aura jamais l’émergence d’une vraie démocratie pour laquelle nos frères sont morts et d’autres encore sont en train de mourir » (Église Saint Joseph, Kinshasa/Matonge, 4 juin 1999). Ainsi, par exemple, lors de la commémoration de la marche des chrétiens du 16 février 1991, il est affligeant d’entendre souvent les organisateurs solliciter à l’archevêque de Kinshasa d’ériger un stèle mémorial des « martyrs de la démocratie », déjà plus de trente ans après.
Plus récemment, Abbé José Mpundu appelait par exemple à évoquer plutôt et à juste titre la mémoire des « martyrs pour un autre Congo »; en même temps qu’il joignait sa voix à celle de Didier Mumengi, qui, lui, appelle « l’intelligentsia congolaise à marquer un STOP collectif pour interroger notre parcours en tant que peuple, qu’on arrête de faire la politique sur des schémas simplistes… opportunistes. Pensons à tout ce que d’autres pays ont mis en place comme industrie de l’intelligence pour résoudre leurs problèmes. Et lorsque le plus petit pays de la sous-région attaque de manière récurrente le plus grand pays de la sous-région, il était bon qu’on jette un regard sur nous-mêmes. Quelles sont les faiblesses internes qui donnent à ce voisin le désir de nous envahir? Notre république doit devenir viable à l’intérieur… ».
Est-ce que l’Union sacrée de la Nationest réceptive à des plumes et voix porteuses de messages d’actualité à portée et intensité « nationalistes » indéniables ?
Malheureusement, visiblement jamais ! Il sera temps, à la lumière des témoignages de nos illustres anciens, de refermer avec considération et respect, la page de ces anciens dirigeants qui ont fait ce qu’ils ont pu, et d’ouvrir celle de nouvelles élites nationales qui, penseurs comme acteurs sur le terrain, ont choisi de tourner leur regard vers l’avenir ou encore d’engager une véritable révolution des mentalités et des pratiques, une sorte de praxis réfléchie et réaliste, axée sur des politiques et des stratégies véritablement révolutionnaires, déterminés à briser la chaîne de la continuité, à infléchir la courbe ancienne de navigation à vue et à mettre en valeur les nombreuses ressources propres du pays pour le développement d’ensemble.
C’est dire que l’indépendance nationale doit être totale : politique, économique, socio-culturelle mais aussi spirituelle. Le Congo est scandaleusement riche dans son sol et sous-sol, dans ses eaux, forêts et faune. Il ne peut donc qu’attirer la convoitise d’autres au sein de la communauté internationale. A l’ère de l’information, cette convoitise ne sera que davantage violente, exacerbée par la concurrence multiforme entre les nations du monde et entre les forces économiques, financières, sociales et politiques internes comme étrangères.
H. Ngbanda nous délivre un questionnement fort instructif : « En politique depuis la nuit des temps, les valeurs morales n’ont jamais joué leur rôle de norme de conscience pour la très grande majorité des dirigeants politiques, sans distinction de race et de régime politique. Les intérêts et la loi de la jungle ont toujours été les véritables règles qui ont régi les rapports entre les États. L’hypocrisie a toujours été la toge des hommes politiques ».
Quand l’élite congolaise comprendra-t-elle que son pays n’échappe pas à la triste réalité de cette règle implacable sur les relations internationales ? Comment expliquer autrement par exemple le constat que depuis sa création la Banque Mondiale n’a eu pour présidents que des ressortissants américains ? …Tout cela procède de la volonté de la superpuissance, les États-Unis, qui a daigné ne concéder que la direction du Fonds monétaire international à des ressortissants européens. La construction de l’Europe unie ne traduit-elle pas cette volonté des pays européens de faire bloc pour peser conséquemment face à leur allié américain toujours plus puissant ?
Et de révéler cette fracassante sentence contenue dans l’aveu sincère d’impuissance de Boutros Boutros Ghali, alors Secrétaire Général de l’ONU, face à l’intransigeance des grandes puissances décidées de lâcher tout poids mort africain jugé inutile. À Mobutu, étonné du silence de la Communauté Internationale concernant le soutien à la création des couloirs humanitaires sous les auspices de l’ONU partant des frontières du Zaïre jusqu'à l’intérieur du territoire rwandais et facilitant le retour volontaire des réfugiés hutu, l’africain B.B.Ghali avoua : « Mon cher ami, je vous dois toute la vérité : aucune puissance n’est disposée à sortir un sou pour une quelconque opération en Afrique ! C’est malheureux, mais c’est la réalité à laquelle je fais face : il n’y a pas d’argent pour l’Afrique... ».
Est-ce que le gouvernement USN s’est, un court moment, remémoré cette frustrante confidence de l’africain B.B. Ghali pour comprendre ce que le Congo vit aujourd’hui ? Malheureusement, nullement !
H. Ngbanda de rappeler que l’opinion africaine se souviendra longtemps encore des conditions dans lesquelles la superpuissance avait pratiquement imposé le départ de l’africain dérangeur de la tête de l’ONU. Profondément choqués et comme dans un accès de colère mal contenue, nous avions tous, avec l’africain B. Boutros Ghali, quitté New York, l’air dépité, même si l’arrivée de cet autre africain non moins digne, Kofi Annan, nous apportait quelque consolation.
Ce qui choque le plus dans le plan de mise à mort programmée de la nation « zaïroise », c’est le cynisme du stratagème monté pour anéantir l’homme-incarnation du « mal zaïrois », sans doute au double prétexte de « sauver le peuple zaïrois » et de « débarrasser du coup le monde de l’un des monstres (sic!) » de la fin du XXesiècle : « le massacre des étudiants de l’UNILU » compté alors parmi les plus odieux commis par le « sanguinaire dictateur zaïrois » servit à la communauté internationale d’avoir raison de Mobutu mais aussi, sans le vouloir ni le souhaiter peut-être, de la population inexorablement abandonnée à elle-même et empêtrée dans une situation économique et sociale en décomposition rapide sans qu’il se trouve personne pour tenter d’arrêter la descente aux enfers !
Le peuple Congolais peut-il comprendre pourquoi la même communauté internationale demeure imperturbablement insensible à l’océan des massacres qui se commettent depuis la guerre de l’AFDL?
H. Ngbanda conseille néanmoins de ne pas refuser le bistouri du chirurgien à cause de la senteur de sa bouche, quand il souligne qu’au moment où les États-Unis préparaient le schéma de déstabilisation du Président Mobutu à partir de l’Est, ils ne lui ont pas caché leurs critiques ni leurs intentions profondes, qu’ils avaient exprimées très clairement : « le système Mobutu a fait son temps, les circonstances exigent une renégociation pour redéfinir un nouveau cadre qui tiendrait compte de tous les paramètres et de toutes les nouvelles données de la politique zaïroise, voire mieux », en sous-entendu, de la géopolitique internationale.
Il ajoute une remarque capitale :« S’il est vrai que Mobutu a manipulé tout seul, des années durant, une large majorité de la classe politique zaïroise, il est aussi vrai que son action a été largement facilitée par cette même classe politique qui s’est volontiers livrée à son jeu, à cause de l’absence de tout idéal, de toute conviction politique et de toute culture politique » Là réside sans doute la cause profonde de la transhumance des acteurs politiques congolais, lesquels n’opèrent que mus par leur attachement intéressé au détenteur du pouvoir d’État au sommet : mobutiste, kabiliste, tshisekediste…!
Le régime USN peut-il s’y prendre autrement et faire mieux? Peut-il répudier ces tares dénoncées aujourd’hui par d’illustres têtes pensantes du sérail politique du président Mobutu ? Depuis des décennies la marche du Congo vers des lendemains qui chantent, s’en est trouvée perpétuellement dévoyée !Les équipages engagés ne sont pas toujours, pour cause de casting inconséquent et d’impéritie flagrante, assez qualifiés ni outillés pour faire face aux défis et enjeux. D’obséquieux arrangeurs de phrases sont propulsés au-devant de la scène institutionnelle et dans les hautes sphères décisionnelles tandis que les meilleures intelligences et compétences du pays sont méprisées et confinées dans des rôles secondaires quand elles ne sont pas simplement ravalées au rang des marchepieds ou même écrasées !
Dans les conditions de pourrissement très prononcé, un penseur faisait savoir que « les petits moyens ne produisent même pas de petits effets; ils ne produisent absolument aucun effet ». Ce serait une lourde erreur stratégique que de morfondre le leadership au sommet dans des voies péchant par procrastinations funestes ou par précipitations inconsidérées ! Le chef de l’État doit bannir l’improvisation et la servilité des collaborateurs, laquelle favorise l’autocratisation du pouvoir. Il doit se garder de « l’amnésie collective et davantage contre l’opportunisme coupable de nombreux intellos capables ou appelés aux affaires. Ils enferment l’autorité dans les draps soyeux de la flatterie et de l’obséquiosité, et la conduisent insensiblement et tout le peuple avec, vers les voies déjà tentées sans la moindre chance de succès. À quoi sert l’expérience collective, disons l’histoire, si nous refusons d’y puiser des enseignements pour éviter les erreurs commises par les prédécesseurs ? Mais surtout pour améliorer les acquis. Un sage disait que l’Afrique meurt par déni de son histoire. (Roger Nkema Liloo, parodiant Émile Zola (« J’accuse ») par « ...je m’insurge contre le refus de progresser et d’inscrire le Congo au rendez-vous du 21èmesiècle » (Numérica et Le Potentiel, août 1999).
Et d’enchaîner :« Mais le président Mobutu, parti, où sont passés les « dépositaires assermentés du mobutisme », les experts en communication, en propagande, et dans d’autres affaires, les gestionnaires économiques et financiers connus pour leur rigueur ? Ceux-là qui inspiraient, concevaient et géraient toute la trame des décisions par exemple d’animation culturelle aussi budgétivore que la construction de nombreux éléphants blancs ? ».
« Ceux-là, brillants inspirateurs de la concentration de tous les pouvoirs, de leur personnalisation et la déification de leur détenteur, fruit de l’art de la flagornerie? Ceux-là, intellectuels et savants dans diverses disciplines qui, appelés dans l’entourage du président-fondateur, rivalisèrent d’inventivité et de zèle à trouver des « formules et des expressions, les unes plus louangeuses que les autres », lesquelles finirent par « convaincre » Mobutu qu’il était « doué de science infuse » et par lui « faire prendre le théâtre, c’est-à-dire la fiction, pour la réalité ».
« La terre entière savait que feu le Président Mobutu n’était ni juriste, ni politologue, ni sociologue, ni littéraire, ni ingénieur. Le peuple n’exige pas tant de son chef d’État qui est un homme comme d’autres humains » … « les talents qui eux ne s’épanouissent jamais sans l’indépendance d’esprit, sont stérilisés parce que les hommes tremblent à l’idée de déplaire au président » (J.F. Revel, Absolutisme inefficace).
La « majorité de thuriféraires qui excellaient dans l’art de caresser les sentiments du chef dans le sens du poil » eurent raison de « la minorité de téméraires qui se distinguaient par leur indépendance et payaient régulièrement leur audace de révéler la vérité au chef » (thuriféraires partisans du pouvoir sans partage comme « des oiseaux de mauvais augure », « d’alarmistes dangereux - du fait de leurs réflexes - pour la santé et la tranquillité du chef », « d’opposants » ou complices de l’opposition - du fait de l’esprit de la contradiction et de la critique) de se laisser aller à « des réflexes prospectifs pour proposer l’ouverture politique car sachant lire les signes des temps.
Que l’écho de la prière de R. Nkema Liloo résonne vivement dans les oreilles des élites nationales afin qu’aujourd’hui et demain la majorité des voix de ces dernières s’attachent à l’indépendance d’esprit et qu’elles aident à chasser à jamais l’exaltation du culte de la personnalité, porteur de germes de stérilité et d’autodestruction !
Me Nimy Mayidika Ngimbi, lui, lâche un message d’espoir : il n’y a « pas au Zaïre de place pour une fatalité de la médiocratie … Je suis de ceux qui refusent de se résigner à la fatalité … Nous avons du souffle et du ressort... à revendre. Pour imaginer, créer, reconstruire, se développer »(Désir de vérité. Entretien avec D. Mumengi. Devoir des patriotes, 1997). L’avant-propos de cette sorte de plaidoyer pro domo, de reddition des comptes, responsable, objective, exhaustive, sereine, souligne que Me Nimy, refusant tout déballage tendant à établir une sorte de responsabilité collective et anonyme, « entend interpeller tous les acteurs passés et présents de l’histoire politique, économique, culturelle de notre pays, les inviter à leur tour à proclamer leur part de vérité, éclairer la mémoire collective sur la faillite de l’entreprise nationale « Zaïre » et l’épopée de ses 37 années d’indépendance et de souveraineté. Avant que tout ne s’écroule sous le poids de l’amnésie et de la falsification. Et que ne disparaissent ces « bibliothèques et mémoires vivantes » de notre temps, qui connaissent des vérités et ont le devoir de les dire, les décrire à la nation ».
Me Nimy reconnaît un devoir citoyen : « Étant redevable vis-à-vis de mon pays de tous les bienfaits qu’il m’a apportés et soucieux de le lui rendre au centuple pour sa reconstruction et sa réaffirmation dans le monde », et de former un pompeux « nouveau pacte républicain » : « Pacte de refondation de la République », sur la nécessité de « reconstruire la nation, refaire l’État, redonner l’espoir au citoyen et lui inspirer confiance ».
Le régime USN ne pourrait-il pas capitaliser ces témoignages de première main en les débarrassant de tous schémas d’analyse outrageusement réducteurs dans la foulée d’un exercice de débat national qui trancherait avec celui de la CNS-défouloir ?
Le forum CNS, opine Me Nimy,« a manqué d’être celui de la vérité, de la relecture objective de l’histoire de notre pays situant les événements et les acteurs dans le contexte et leur rôle, sans maquillage ni parti pris selon que l’on a affaire à un partisan de Tshisekedi (à blanchir et sanctifier) ou de Mobutu (à noircir et à diaboliser). Ce forum a manqué d’être celui de la responsabilité, en ce que les acteurs n’ont pas spontanément assumé leur passé, reconnu leurs erreurs ou leurs fautes de gestion ou de comportement, ayant privilégié la facétie et le sauve-qui-peut.
Ce forum, enfin, a manqué d’être celui de la modestie. Les délégués à la Conférence s’étant imaginés, dotés tous d’une sorte de science infuse et sortis de la cuisse de Jupiter, infaillibles, omniscients ».
Sampassa Kaweta M., abondait dans le même sens : « L'intransigeance des uns et l'instinct de survie exacerbé des autres, ont fait échouer la réconciliation nationale, préalable incontournable pour tout nouveau départ. L'atmosphère de règlement de comptes, la culture de l'irresponsabilité collective et la duplicité des puissances d'argent ont été autant d'ingrédients qui ont hypothéqué les résultats de ce forum. La diabolisation à outrance, une légèreté déconcertante d'acteurs politiques qui passaient allègrement du camp mobutiste à celui de l'opposition et vice versa, l'intolérance et l'exclusion sont autant de faits qui ont conduit à un retour à la case départ ».
Une impasse coupe-gorge de fin de quinquennat 2018-2023 de la nature d’unequadrature du cercle politique. Ou ça passe ou ça casse !
Une allégorie tirée de la sagesse möngö présente le chef de l’État congolais comme un chef du Village empêtré dans une situation exceptionnellement inextricable résumée dans cette expression imagée : « Quand le guide du troupeau s’est ceint d’un serpent lonkongá - une vipère particulièrement venimeuse - comme ceinture, se saisit d’un tronc de palmier comme canne et doit assumer la corvée de porter la charge d’un éléphant au dos, comment s’en sortir pour gravir une termitière ? », ce qui se décline dans un lömöngö châtié : « Lonkong’õnséngé, bonkék’á liy’ônkándo, njöku nd’ôköngö, bundák’ôkonjí, ôleka nkó ? »
Une pertinente prescription du Sage möngö !
L’inépuisable sagesse möngö recommanderait par exemple au chef de consulter le plus « sagement » possible, y compris en dehors de son USN, parmi les enfants les moins flamboyants tenus pour nullement représentatifs. Pour tout travail, il faut faire le bon choix, employer l’expert reconnu pour la fonction ou la mission et celui qui a des qualités exceptionnelles. Le sort du Congo n’est pas tout à fait définitivement scellé ! Pour son sauvetage, il y aura encore un tison qui dure toute la nuit (Isúngi l’ikus’ōtso) et une hache qui convient pour abattre la forêt (Yándá l’īkoky’â ngonda) !
De plus elle indexe la foule comme un très mauvais décideur politique, la comparant au tam-tam, qui ne part jamais à la guerre mais qui n’a pour travail que celui d’inciter les gens à se battre (Lokolé ntátswák’étumba, bosálá ô yõsómányáká ) ; elle fustige ceux qui ont l’habitude d’inciter les gens les uns contre les autres, à l’image des femmes appelées les chantres de guerre, qui ne vont point à la guerre et ne cherchent somme toute que la mort pour leurs maris (Njémbá y’ãmato īfotswé litumba íyâsélá baóme towá ).
Au passage, elle célèbre les vertus du dialogue, de la concertation comme un élément nécessaire à la vie de la communauté et le signe d’une bonne entente dans un groupe social donné : la famille qui ne consulte pas est constituée de fous ( Lióts’Îfótswé lokúko wâte toleka ). Par contre, elle blâme tout autant la tendance de ces leaders à ne crier au secours que « lorsqu’on est attaqué par un léopard » (Loéla ô nda nköi). Que celui qui n’invite pas les gens lors d’un partage, ne les appelle pas non plus lors des difficultés ! Là est le bien-fondé du dialogue permanent.
Laissez-moi exercer mon droit citoyen !
C’est certes une grande infortune que de vivre en des temps abominables que traverse le Congo. Mais c’est un malheur encore pire que de ne pas tenter, au moins pour la beauté du geste, de les prendre à la gorge. Je tâcherai de le faire sans acrimonie ». (Philippe Muray)
À vous, gouvernants et législateurs USN, qui parlez en notre nom et prenez des décisions qui nous engagent mais sans nous consulter, fort des avis, conseils, perspectives, recommandations et mises en garde délivrés par des experts et analystes aussi brillants les uns que les autres, intéressés ou non, j’apporte ma part pour vous permettre de prendre les bonnes décisions, plutôt les moins mauvaises.
Il est admis que l’élite devrait accompagner voire parfois précéder le peuple dans sa quête légitime du bonheur, une quête responsable, celle d’un peuple qui veut son bonheur et le comprend, cherche à en jouir, le recherche et fait tout pour le réaliser. Alors, souvenez-vous !
Bannir la complicité du silence !
Le défi premier de l'élite congolaise se situe à ce niveau : prendre conscience de la ruine nationale, refuser de perpétuer l'état de non-pays et de non-État dans lequel nous nous trouvons, dénoncer courageusement tout comportement qui confine à l’institutionnalisation de la médiocrité, qu'il soit le fait des pouvoirs publics à tous les niveaux comme celui des particuliers dont notamment des élites nationales, et ramener voire contraindre tout le monde dans la voie de la raison, de l’État de droit. Agir autrement serait perpétrer la complicité du silence et condamner le Congo à l'état embryonnaire d'association internationale.
En effet, le silence devient un péché lorsqu’il prend la place de la protestation et d’un homme il fait alors un lâche. Il est undroit de citoyen d’interpeller ceux qui, au nom de la communauté des destins, sont investis des pouvoirs d’impacter positivement – et non négativement – ma vie et celles des miens !
Redevabilité des gouvernants, justice et droit à la vérité pour le Peuple !
Dans les années 1990DélireCNS déjà, Alphonse Kangafu lâchait ce haut-le-cœur : « L’insolence d’une certaine aisance de vie devenait une injure intolérable à notre impuissance d’aimer les êtres qui nous sont chers... L’exhibitionnisme des détenteurs des rentes et sinécures est une permanente provocation que l’on sait. Pourquoi donc cette stratégie de pourrissement ? Aucune efficacité gouvernementale. Les dossiers ne trouvent jamais des solutions. Le pacte social si tôt oublié... La Patrie abandonnée à son triste sort... Il faut un volontarisme d’airain et un réalisme de vérité... ». Puisque le vin du pourrissement est tiré par la faute et l’indolence des élites, il faut le boire. Le peuple doit par exemple savoir pourquoi et jusques à quand il paye un si lourd tribut des conséquences de la « zaïrianisation » dont l’effet le plus meurtrier est celui d’avoir laminé l’économie en milieu rural et d’avoir fait reculer de près d’un siècle le niveau de vie des masses à l’intérieur du pays, villes et campagnes.
Ne nous prenez pas pour des demeurés ! L’acte que j’accomplis aujourd’hui n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’anticipation sur le tsunami dévastateur car sinon, ce serait la déroute de tout le système politique et les événements se précipiteraient dès la fin de l’année 2023 au point de fournir au tsunami la brèche de surgir et de faire tomber sur le Congo une époque de folie et de honte… Et ce faisant, être un moment de la conscience humaine de l’élite politique contre des régimes politiques promis eux-mêmes à la décomposition. Nul n’est prophète en son pays. Je vais avoir de vives et tenaces contrariétés. Mais, à la fin, je retournerai cette énergie négative en bonne énergie.
Mais mon désir est celui de « faire le travail de Turgot », que vous puissiez croire que j’avais mal vu et que je vous montrais des dangers chimériques, tout en souhaitant alors que le temps ne me justifie pas et que votre règne soit heureux, aussi tranquille, et pour vous, et pour notre peuple » (Ministre Turgot au roi Louis XVI, 1776)
La connaissance est la force nécessaire pour faire le bien que l’on désire faire. Aux dirigeants et au chef de l’État en premier de chercher constamment à être éclairés, avec le moins de filtres possible, sur les attentes et le ressenti des citoyens, tout impérativement par temps de crise sociale abyssale qui mette la nation au bord du gouffre
Il nous faut agir aujourd’hui pour conjurer le lugubre spectre. Demain il sera trop tard. Curieusement, les élites dirigeantes, hommes et femmes d’influence, tous les Congolais qui comptent,observent passivement ce spectacle honteux et ahurissant.
Alors le moment est venu de dire ce que j’ai vu pendant quatre décennies de mon cursus professionnel avant de devenir aujourd’hui un « culturel », de la pensée ou réflexion. À force de croiser et braver la mascarade, le mensonge, l’omerta des institutions internationales, j’ai l’âme blessée par la trahison, la bêtise, le mensonge et l’arrogance de ce monde glauque avec laquelle les cupides et dilettantes jouent des crédulités du peuple et les faussaires sortent de leurs mains agiles, de nouvelles illusions alors que le peuple a cessé de les croire.
Le désastre ne peut plus être maquillé, il est trop visible, trop spectaculaire. Nous sommes entrés dans le temps où l’imposture n’a plus ni ressource ni réserve. Il n’y a donc plus ni précaution à prendre, ni personne à ménager. Il faut que les Congolais sachent. Alors en conscience, j’ai jugé que « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu » (Philippe De Villiers, 2015)
Incessamment, à travers les colonnes généreuses de « Les Cahiers critiques » du Hussard Solitaire,formant l’Agora des élites résistantes « Pro Bono », il pourra être offert à l’armée des élites conscrites, ces jeunes congolais indignés, enragés, insoumis, affranchiset de s’y retrouver régulièrement en forum des patriotes et d’y interagir en permanence au travers des discussions d’idées élevées, centrées sur les problèmes de société de premier ordre d’importance ainsi que sur la marche institutionnelle de la République.
Oui, loin de ces débats rances à focus rivé à des événements ou simplement à des gens ! Oui, à bonne distanciation des communications d’affrontement où le pour ou contre fait officed’argument et où les émotions prévalent sur la réflexion et la discussion ! Mais, des échanges menés à temps et à contretemps, nourris par les moissons des captures, des enregistrements, des radioscopies, des scans, des protocoles d’anamnèse des états de parasitage des organes et des bilans de santé sectoriels comme multisectoriels du corps social !
Oui, un miracle est encore possible. Les Hussards conscrits apporteront chacun leur pincée d’enrochements à la jetée générale du socle pour le tremplin de lancement d’un vastemouvement révolutionnaire sur fond d’un dialogue permanent et nourri, à la fois horizontal et vertical, susceptible de faire germer et croître aujourd’hui l’audace de créer par nous-mêmes, pour nous-mêmes et pour nos enfants, un véritable miracle congolais en suscitant chez tous le nécessaire élan, la même flamme de la passion pour la refondation de la nation. Tous les Congolais rêvent d’un Congo normal, moderne, sérieux, efficace, prospère, fort, sécurisé, juste, solidaire, généreux envers ceux qui sont dans le besoin, un Congo qui occupe la place qui lui revient en tant que protagoniste à part entière en Afrique et dans le monde.
Oui, Guetteur de la nation, je me veux révolutionnaire, du type (classement E. Zola) un tantinet « collectiviste-communiste » : « le capital perçu comme le résultat de la spoliation, le travail a le droit et le devoir de reconquérir cette richesse volée » ; nullement « anarchiste », réfractaire au postulat : « il faut qu’une série de terribles attentats épouvantent les puissants et réveillent le peuple » ; mais foncièrement « possibiliste » : « est-ce que ce n’est pas stupide de croire qu’on pouvait d’un coup changer le monde, mettre les ouvriers à la place des patrons, partager l’argent comme on partage une orange? »
Longtemps je me suis plu dans mon idéal mais hélas ! personne ne lit ni n’écoute ! Normal dans le contexte national car l’idéal, c’est quand on peut mourir pour ses idées ; la politique c’est quand on peut en vivre (Charles Péguy).
Mon nouvel engagement consiste à dire les situations que notre société vit, ses angoisses, ses doutes, ses souffrances mais surtout ses attentes, ses aspirations. Et après ? Agir en homme de pensée et penser en homme d’action (Bergson).
Ma profession de foi et ma détermination. De même que nos pères de l’indépendance avaient choisi la voie de l’autodétermination par le Congolais, choisissons donc la rupture, la révolution, telle que circonscrite par A. de Tocqueville, en engageant l’ensemble des forces vives à « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons été jusque-là de ce que nous voulons être désormais » !
« Le changement que nous devons apporter au pays » - en entrevoyait déjà avec une clarté prophétique l’ampleuret la profondeur Etienne Tshisekedi - consiste à « mettre fin à la corruption, rééduquer les masses à l’éthique, punir l’élite si elle triche et trahit, réhabiliter le savoir, l’école, contraindre les citoyens à la discipline et au respect du bien public, dans l’intérêt général ».
Par ailleurs, apporter le changement dans le pays, c’est « apporter la révolution, parce qu’il y a tellement de choses, tellement de mauvaises lectures … avec lesquelles nous devons rompre si nous voulons faire progresser le pays. L’Afrique n’a pas encore suffisamment de dirigeants instruits comme il le faut du concept même d’État…capables de résister à la tentation des inutilités du pouvoir : s’enrichir, soumettre les populations, accaparer le bien public, s’allouer des budgets de souveraineté et des salaires colossaux pendant que son peuple croupit dans la misère.» (Tribusce Koffi, candidat à l’élection présidentielle ivoirienne, 2009)
La refondation congolaise passera par un changement gigantesque et profond de mentalité et d’organisation dans un très bref laps de temps qui nous reste, avant qu’une apocalypse par suicide de notre nation ne soit irréversible. Alors, il n’est autorisé à personne d’attendre le temps favorable, car c’est aujourd’hui déjà le kairos !
Pour ma part de Guetteur de la nation, j’adjure sans circonlocutions ceux qui nous gouvernent :
· Non reconnu comme une figure marquante selon la classification USN2021, je suis plutôt
candidat membre promoteur de la véritable USN, celle véritablement sacrée à nouer et sceller impérativement aujourd’hui entre le peuple d’en haut et celui d’en bas !
· Ni frustré de n’avoir obtenu la place que je mérite …ni avidede reconnaissance et de
succès, je me garde de faire figure d’apôtre de l’effondrisme ; je fais plutôt œuvre eschatologique en lisant les signes des temps de l’action publique, mieux de la traduction de la vision et la matérialisation de la volonté politique du chef du Village par ses maîtres d’œuvre en place !
· Je ne suis pas du tout complexé du fait de ne pas porter quelque mandat électif d’autant
plus que « lasouveraineté populaire est une, indivisible, inaliénable, irreprésentable et absolue, et la représentation produit une élite de la politique qui tend à s’autonomiser et fonctionner par esprit de corps ; d’où, un phénomène de corruption et d’usurpation » que stigmatise Montesquieu (et libéraux).
· Ancien, je suis particulièrement désireux de prendre part au rêve bicentenaire 2085,
Congo bicentenaire et aux horizons successifs intermédiaires, en accompagnant et soutenant la jeunesse appelée à relever le défi. Car au peuple congolais seul appartient de décider de ce que doit être sa destinée et de la voie qu’il choisit pour y arriver !
· Dans ma quête de réalité et de vérité, je m’exprime par une liberté confiante du troisième
âge qui n’exclut pas le plus profond respect. Ici, je tais mes cris de détresse sur mes misères de victime de l’outrecuidante impéritie et de la dangereuse témérité de ces gouvernants de la race des cancres revanchards qui pullulent dans les allées institutionnelles de la troisième République.
Ce qu’il faut ce n’est pas juger toujours, juger tout le temps, c’est se demander d’époque en époque, de génération en génération, de quels moyens de vie disposaient les hommes, à quelles difficultés ils étaient en proie, quel était le péril ou la pesanteur de leur tâche, et rendre justice à chacun sous le fardeau » (Jean Jaurès)
Un bon président se doit d’affronter ce qui est dit aujourd’hui par les citoyens, compatriotes, et y répondre franchement, surtout pas par des entourloupes. Je ne doute pas que le gouvernement USNdaigne se prêter avec diligence et bienveillance à pareil exercice pour tout citoyen qui use de son droit d’être écouté.
Le leader donne une vision. Il recrute des partisans qui l’aideront à mettre en œuvre sa vision et accomplir un processus grâce à des équipes efficaces. Le peuple qu’il dirige sait où il va parce qu’il leur a communiqué sa vision et que ses partisans adhèrent au but qu’il a défini autant qu’aux moyens pour y parvenir. ll doit porter une espérance et incarner cette autorité personnelle, cet ascendant étrange qui s’appelle le charisme. Le pays n’est véritable gouvernable qu’avec un projet explicite, des résultats avérés et un leader charismatique, puisqu’il n’y a pas de confiance sans grande ambition, sans vraie imagination, sans réelle audace.
Alors, je m’interroge et en même temps les gouvernants et législateurs ainsi que toutes les élites :
· Sommes-nous en train d’assister, impuissants et démissionnaires, à une montée en
puissance d’une logique infernale qui risque de déboucher sur une implosion, à une guerre de tous contre tous ? à l’effondrement de la RDC ?
· N’entendez-vous pas les grondements des poussées volcaniques de cette éruption sociale
d’une amplitude hors échelle qui couve sous les fondations de vos bunkers et bientôt sous vos douillets lits et vos délicats pieds, rabotés de tous cors, oignons et durillons ?
· Ne voyez-vous pas franchement que le corps social du pays est atteint, craquelé,
transversalement fracturé ?
· Ne percevez-vous pas encore que la fracture sociale, devenue insidieusement et
progressivement un fossé social, est en train de se muer inexorablement, ostentatoirement et même à un rythme effréné et accéléré, en un immense abîme social qui sépare dangereusement et spectaculairement les deux peuples du même Peuple congolais ?
· Que le peuple d’en-bas avec quatre-vingt-dix-neuf pour cent (99 %) de la population du
pays ploie sous une tyrannie de groupe, cruelle et impitoyable, celle de votre ploutocratie, et sous vos regards indifférents et méprisants de résidents - locataires et squatters - de la calotte supérieure de la coupole institutionnelle du pays, vous, le peuple d’en-haut, soit moins d’un pour cent (1 %) des quelque cent millions des Congolaises et Congolais ?
· N’êtes-vous pas capables de lire ces gros signes annonciateurs de la grande catastrophe
qui guette le pays à l’horizon proche ?
· Ne voyez-vous pas que notre corps social dépérit inexorablement, qu’il est profondément
et largement gangrené dans tous ses organes, secteurs et segments par le grand mal d’une corruption endémique quasi-congénitale, le Covidec-60 ? Son pronostic vital engagé ?
· Qu’il est entré en phase ultime de pourrissement ? N’entendez-vous pas ces grondements
sourds de la colère qui étreint la masse ? Que l’effondrement de la RDC devient chaque jour irrémédiableet irréversible?
· Et qu’au-delà de la guéguerre interminable entre les gladiateurs politiques de tous bords
et de toutes sensibilités qui se battent pudiquement sous le fallacieux prétexte de la légitimité du pouvoir, une rengaine somnifère malheureusement cristallisée même dans la Constitution du pays comme l’une des causes fondamentales du recul à tous égards de notre cher Congo – je ne suis pas un personnage fantasque - et même transversalement, la société est gravement fracturée ? un peuple d’en bas et un peuple d’en haut ?
· Souhaiteriez-vous la violence pour endiguer votre déraison collective d’affameurs ? En
combattant d’abord la corruption des dirigeants, leur vénalité, leur goût pour la puissance de leur position et de l’argent que cette position est susceptible de leur rapporter ? Ne voyez-vous pas que vous avez rendu le citoyen congolais factieux ?
· Seriez-vous devenus totalement sourds et aveugles ? Où sont les meilleurs fils et filles du
pays, ces spécialistes « ophtalmologues et otorhinolaryngologistes sociaux » pour vous prendre en charge avant un basculement de tous, guides et foules, dans un précipice sans fond que votre gouvernance de sape n’a de cesse de creuser ?
· N’entendez-vous pas les grondements des poussées volcaniques de cette éruption sociale
d’une amplitude hors échelle qui couve sous les fondations de vos bunkers et bientôt sous vos douillets lits et vos délicats pieds, rabotés de tous cors, oignons et durillons ?
· N’est-ce pas que c’est dans un climat de défiance généralisée que depuis ces dernières
années un orage encore imperceptible mais impétueux et imprévisible secoue la société, faisant cristalliser sournoisement l’instabilité institutionnelle,paralysant la marche déjà bancale du gouvernement à la direction timorée et indécise, exacerbant les tensions dans l’activité parlementaire comme dans celle de l’appareil judiciaire, et accroissant considérablement les incertitudes et le désarroi des masses?
· Qu’en matière de morale et de probité, la défiance du peuple d’en bas est infinie vis-à-vis
des institutions du pays et des animateurs de celles-ci ? Que les Congolais ne croient plus à la politique, en l’honnêteté de ceux qui les gouvernent ? Que dans la foulée, les fondements de l’ordre institutionnel et de l’autorité publique voire ceux de l’autorité familiale sont littéralement ébranlés ? Que toutes les hiérarchies, incapables d’apporter des réponses audacieuses et inventives aux attentes sociales vitales et légitimes de la population, se voient copieusement conspuées, bafouées, ridiculisées et même violentées ?
· Pourquoi les capitaines jusqu’au commandant de marine en chef et tous les membres de
l’équipage du bâtiment de haute mer Congo se tiennent comme barricadés dans la cuirasse du dôme institutionnel national ? Pourquoi dans leur siège exclusif du peuple d’en haut, feignent-ils l’émotion mais demeurent imperturbablement sereins, sourds aux grommellements du peuple d’en bas définitivement en déshérence ? Pourquoi sont-ils comme insensibles aux cris de détresse, lamentations et pleurs de leurs concitoyens ?
· Pourquoi de leur côté, les représentants du peuple, eux, gouvernants et législateurs, se
délectent de l’illusion d’être durablement à l’abri du besoin et de vivre dans la capsule suicidaire d’un confort insolent, se flattant et se nourrissant de l’assurance mirifique qu’ils s’offrent dans l’espoir de se sauver de la grande catastrophe à venir ?
Le tout se passe, en effet, comme si les figures proéminentes du gotha politique congolais, les autorités morales(sic !) en tête, sont toutes déconnectées des réalités du pays et de la société congolaise au point de ne pas comprendre le sentiment de frustration qu’éprouvent les gens de peu.
Aux yeux du citoyen lambda, ces classes dirigeantes paraissent insouciantes, sourdes et aveugles, égoïstes et narcissiques, cruelles et néo-esclavagistes (la condition des enfants exploités dans des mines artisanales du pays est comparable voire pire à celle des hommes et femmes asservis à la cueillette du caoutchouc et de l’ivoire de l’ère léopoldienne !) et feignent d’ignorer ou dedéfier l’existence de cette bombe à retardement, de minimiser l’ampleur des dégâts qu’elle est susceptible d’occasionner en cas d’explosion ou de ne pas voir l’imminence de l’atteinte du point d’achèvement, c’est-à-dire le point de l’irréversibilité du processus de pourrissement du Congo.
Pareilles cécité et surdité font douter des lendemains et inclinent à confirmer le spectre de l’effondrement imminent de Congo-Kinshasa par la faute des générations de nos dirigeants politiques, héritiers chaque fois des colères accumulées mais curieusement naïvement ivres de l’enthousiasme des foules ; héritiers et continuateurs de la même « gestion de la République (qui) entretient et cultive ce monde de misère, qui grouille et prolifère à une cadence microbienne, sans travail, sans hygiène, sans nourriture : le lumpenprolétariat, que vient gonfler chaque jour une armée de chômeurs, ces nouveaux diplômés déversés chaque année par milliers par les universités et autres institutions d’enseignement supérieur » (A. Kangafu).
PDL-145 T un argument de sortie de l’impasse coupe-gorge de fin de quinquennat 2018-2023 et un détonateur de tsunami dévastateur ?
«La RD Congo sera libre le jour où le peuple se révoltera non seulement à cause des violations de sa constitution, d’élections truquées ou de mandats présidentiels prolongés illégalement. Mais bien à cause des conditions de vie inhumaines, humiliantes et dégradantes qui lui sont imposées par ses dirigeants dans un pays au sol et au sous-sol extrêmement riche, et dans ces provinces qui sont de véritables coffre-fort de matières premières et de minerais précieux, indispensables à la révolution technologique et numérique du monde contemporain et qui font la puissance économique des grandes multinationales et des pays occidentaux et asiatiques » (Thierry Michel )
Dire la vérité au peuple ! Il faut dire les situations réelles telles qu’elles se présentent. Le président Félix-Antoine Tshisekedi ne s’en indignait-il pas lui-même vertement et crument en ces termes : « Je ne comprends pas pourquoi des gens meurtris, affamés, frappés par le chômage et tous genres de calamité, chantent à notre gloire alors qu’ils devraient nous exiger plus comme c’est le cas en Occident » ? Aussi, convient-il de dire la vérité au chef du Village pour lui permettre de guider en connaissance de cause le gouvernement dans la réalisation des attentes sociales !
Programme à la fois salutaire, dangereux et subversif ! Le Guetteur de la nation embouche le cor de Cassandre pour alerter le chef de l’État sur le challenge sur cette ultime tentative gouvernementale de déclics de confiance que le présente le Programme de développement local des 145 Territoires, PDT-145T, un défi coupe-gorge : ce programme est socialement salutaire mais politiquement dangereux, suicidaire dans sa conception et subversif dans son application.
Cette opinion découle de la lecture du PDL-145T et des informations glanées sur les premières réunions présidées, celle du Comité de pilotage politique sous le leadership et la direction du Président de la République, celle du Comité de pilotage stratégique sous la coordination du Premier Ministre et celle de la Coordination technique nationale sous la supervision du Ministre du Plan en janvier 2022 (à l’avenir, il est recommandable d’inverser cet ordre pour s’aligner sur l’option aller de la base au sommet !)
PDL-145 T étant l’ultime opportunité de fin de mandature, tout échec est interdit. Malheureusement, l’hypothèque majeure de la faiblesse de la performance générale de la mise en œuvre des projets et programmes de développement en RDC n’est pas levée: Quelle approche institutionnelle, organisationnelle et stratégique serait adaptée au contexte de l’impératif de hâter l’atteinte des objectifs de développement des projets en vue du frein et recul de la misère galopante des populations, de cette majorité écrasante qui étouffe de frustration, d’indignation à la vue des richesses obscènes d’une poignée d’individus (ploutocratie) et rêve de voir surgir des nues comme un hypothétique sauveur économique, politique, idéologique ou technologique ?
Le défi premier est de sortir des sentiers battus en vue de plus d’efficacité et d’efficience suivant une approche institutionnelle, organisationnelle et stratégique adaptée au contexte dans la perspective d’enrayer radicalement l’hypothèque des faiblesses criantes et persistantes de l’offre institutionnelle nationale en termes de capacités de coordination et de pilotage de la mise en œuvre des projets, la faiblesse récurrente des capacités institutionnelles et humaines s’étant révélée être à la base de la multiplication des projets à risque ou à problème.
PDL-145T est censé porter le contenu d’un concentré des derniers leviers d’action gouvernementale et ultime sécréteur du ciment-liant des drains de la « légitimité par les résultats » de la gouvernance « Le Peuple d’abord » 2019-2023.
Mais tel qu’il est conçu et engagé, son terme risque de constituer un temps de basculement vers le désastre, de par des signes annonciateurs d’une révolution très profonde, susceptible de table rase des structures politiques du pays. Car, sans réponse généreuse et audacieuse effective, la grande désillusion entrainerait d’autres forces , qui sont restées très calmes dans ces moments difficiles des années de braise, à se mettre en branle et finir de faire s’effondrer une pyramide sociale à la stabilité frelatée. Le gouvernement voudrait bien noter entre autres considérations :
• Mirage ! Que la volonté politique est incompressible quand le GRDC souligne qu’« À l’horizon 2023 (déjà ! ), les effets attendus de la mise en œuvre du PDL-145 T seront perceptibles grâce à la mise en œuvre des interventions retenues dans toutes les composantes – au nombre de 17 , réputés de nature à booster la plupart des secteurs clefs de développement socioéconomique et poser de façon irréversible les piliers porteurs d’une transformation structurelle des économies et institutions des 145 territoires de la RDC, gage de progrès économique et de développement humain durable et équilibré – effets ? à savoir (i) l’accès des populations des 145 territoires aux infrastructures et services socioéconomiques de base est significativement amélioré, leurs activités économiques et leur bien-être sont accrus ; (ii) les économies des territoires sont revivifiées et dynamisées ; (iii) les capacités de gestion du développement local des acteurs étatiques territoriaux et communautaires sont renforcées.
À la lumière de la seule expérience du genre concluante connue par, pour et en RDC depuis 1885, à savoir celle du Fonds du Bien-Être Indigène du Congo belge Ruanda-Urundi (FBI), établissement d’utilité publique créé hors incurie administrative, la perspective des résultats ci-dessus est cruellement illusoire et mirifique : aucun progrès économique ni développement humain n’est envisageable !
Aux fins de l’inévitable cadrage conceptuel, il conviendra de distinguer le moment venu une phase d’urgence de déclics de confiance à court terme 2022-2023 (à faire glisser sur 2024/2025 par exemple) expressément engagée vaille que vaille par le gouvernement, horizon 2023, de la phase du développement durable sur le moyen et long terme de sorte que sur le PDL-145T, l’effet (iii) est à privilégier au titre de l’approche voulue décentralisée aux fins de la promotion d’un développement endogène devant prendre racine à partir des communautés de base, donc celles-ci censées avoir participé activement et pleinement à l’exercice de formulation d’un diagnostic rapide mais approfondi par la Task-Force ad hoc (Ministère du Plan) en vue de la collecte, la priorisation et la hiérarchisation des besoins exprimés dans les 145 territoires et de l’élaboration du PDL 145-T. À ce jour, rien de tel n’est perceptible voire même pas un simple frémissement !!!
Et pourtant, en 2010 déjà, un important travail avait été réalisé et les priorités révélées au titre des services publics affectés par la décentralisation ; ainsi en phase de déclics de confiance la stratégie de mise en œuvre pourra opportunément faire participer les communautés de base principalement en bénéficiaires actifs à travers les évaluations citoyennes des performances des agences d’exécution vu le degré d’urgence très élevé, au pas de course, et mesures de satisfaction, avec target de formation et développement des capacités de gestion du développement local des acteurs étatiques territoriaux et communautaires dans la perspective d’affronter les défis de la phase MT et LT (celle du changement réel, éradication de l’extrême pauvreté et promotion du développement humain durable sur toute l’étendue des 145 Territoires de la République au prix des investissements publics massifs et volontaristes : là, les communautés de base bénéficiaires joueront pleinement comme des acteurs dans les dynamiques de leur développement et dans l’amélioration de leurs conditions de vie)
• Des agences d’exécution n’offrant nullement de garanties d’efficacité et d’efficience technique !Que s’agissant de la répartition des zones d’intervention entre les agences d’exécution du programme sélectionnées par le gouvernement, le PNUD, chevronné du développement de la base au sommet (sic ! ) va par un accompagnement technique et financier de la mise en œuvre superviser 51 Territoires, le BCeCo 48 Territoires et le CFEF 46 Territoires, et que ces trois agences de supervision des travaux sont invitées à œuvrer avec abnégation et cela en collaboration parfaite entre Agences (sic !) ; agences techniques d’exécution en trois zones géographiques, appelées à diligenter leurs procédures en vue de définir et de réaliser, dans un délai de trois mois calendaires à compter du démarrage du programme (? car initialement dans le document de décembre 2021, le cadre de financement du PDL-145T répartit sur trois exercices budgétaires le financement du programme à raison de 300 millions USD pour 2021 (sic !), 700 millions USD pour 2022 et 600,1 millions USD pour 2023 soit 1 660 101 312 USD pour l’ensemble ; le décrochage initial était déjà de 12 mois sur 36 mois prévisionnels ; aujourd’hui, il serait de plus de 24 mois. Même aller au pas course, le rattrapage sera impossible !
• Les agences assurent la gestion fiduciaire et comptable, la passation des marchés et l’exécution des contrats en toute autonomie !Elles transmettent un rapport trimestriel d’exécution physique et financière au Comité National Opérationnel (CON) pour approbation avant sa transmission au Comité de Pilotage Stratégique (CPS)… NON ! Sortir des sentiers battus commanderait de ne pas se contenter du reporting routinier mais engager et déployer des équipes des auditeurs techniques chargés de cribler ces rapports en en confrontant les données et faits y rapportés aux réalités de terrain (coûts et délais, efficacité et efficience, résultats et impacts, produits et effets au regard des indicateurs de performance correspondants) ;
· Que l’approche stratégique de mise en œuvre est élaborée, pertinente et complexe mais
inadaptée à la phase d’urgence des déclics de confiance ; elle ne pourrait être pertinemment appliquée qu’en phases de développement durable
• Que l’architecture institutionnelle est la pire des choses qui soit, infanticide : lourde,
source ou levain d’incurie administrative et des pesanteurs et lenteurs dirimantes et préjudiciables (5 organes) : le PDL-145T se révèle mort-né, en phase d’urgence, le seul modèle endossable et fiable est celui du FBI 1947-1963 !
• Les enjeux clés, au regard des expériences passées 2001-2021, se situent au niveau de la performance globale de mise en œuvre des projets et programmes par BCECO et toutes autres CEP : efficacité, efficience ; maîtrise des coûts et des délais ; résultats et impacts, produits et effets ; gestion fiduciaire mais surtout gestion technique , relativement ventre mou ; IGF mais aussi et surtout IGT (un pendant à créer) par des audits techniques systématiques de l’exécution physique et financière, avant et hors missions IGF.
• Il est souligné le défi majeur ou challenge coupe-gorge par le Ministère du Plan : la mobilisation des ressources et l’exécution dans les délais dans le respect des normes de qualité et de transparence.
• Opportunités et risques de mise en œuvre : pour risques majeurs ( …) les plus probables de ces facteurs de risques feront l’objet d’une analyse systématique pour permettre de développer des outils appropriés en vue d’une veille stratégique capable de prévenir leur survenance ou de mitiger leurs effets négatifs sur les résultats du Programme .. Non ! Aujourd’hui encore et tout de suite avant démarrage car plusieurs sont à occurrences certaines , tels : déficit de capacités nationales de maitrise d’ouvrage et d’œuvre d’infrastructures socioéconomiques pour un programme d’urgence et ambitieux devant couvrir les 145 Territoires du Pays ; les difficultés d’accès à certains Territoires ; conflit de compétence et de responsabilité entre les Organes du Cadre Institutionnel et les Ministères impliqués ; défaillances managériales des agences d’exécution recrutées ; défaut d’appropriation du Programme par les parties prenantes ; une insuffisante mobilisation des ressources du Programme inscrites au budget national ; lourdeur dans l’exécution du plan de décaissement et de trésorerie en faveur des Agences d’Exécution ; interférences des Acteurs impliqués dans le Cadre Institutionnel dans la gestion fiduciaire et dans la passation des marchés auprès des Agences d’exécution :
· Le hic majeur est la gestion technique (activités de mise en œuvre sur terrain, suivi &
évaluation, audits techniques, évaluations citoyennes, contrats de performances, sanction …)Aucun dispositif n’est mis en place pour sécuriser cette gestion.
· À bien considérer les articulations et contours du programme l’ancrage idoine devrait se
situer au niveau des ministères sectoriels du Développement Rural et de l’Aménagement du Territoire, inscrivant l’action sur les cendres du FBI.
Le FMI a récemment écrit des recommandations « sine qua non » ad hoc que le Guetteur de la nationa régulièrement égrenées depuis une dizaine d’années déjà… Dans l’hypothèse où la plus haute hiérarchie déciderait de faire reconsidérer la démarche opérationnelle, il pourrait être soumis une suggestion-proposition majeure audacieuse et porteuse de solutions d’ordre institutionnel en rapport à la préoccupation récurrente cruciale d’amélioration de la performance générale de la mise en œuvre des projets en RDC, dans la perspective d’enrayer radicalement l’hypothèque des faiblesses criantes et persistantes de l’offre institutionnelle nationale en termes de capacités de coordination et de pilotage de la mise en œuvre des projets.
La faiblesse récurrente des capacités institutionnelles et humaines est à la base de la multiplication des projets à risque ou à problème, ainsi que le chef de l’État et président de la République venait de le stigmatiser solennellement dans son adresse à la Nation du 13 décembre 2021 à travers les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès. Aujourd’hui, les Présidents des deux Chambres du Parlement, soulignant le PDL-145T comme une idée ingénieuse du chef de l’État, ont laissé transparaitre de l’inquiétude en rapport au défi de performance de la mise en œuvre par le gouvernement. C’est un euphémisme de dire que des efforts spéciaux de redressement sont nécessaires. Tout désenchantement consécutif à un probable fiasco du PDL-145T, malheureusement quasi-certain, ferait vite passer aux yeux du peuple le sésame présidentiel USN pour un fantasme et coller à l’Union sacrée de la nation l’étiquette de fausse route ou placebo et creuserait davantage la défiance entre le peuple et les gouvernants.
Recréer le FBI (du Congo belge et Ruanda-Urundi) ?Toutes proportions gardées, soixante-dix ans après la création du FBI (juillet 1947) la précarité des conditions de vie des populations congolaises, particulièrement en milieu rural, justifierait que le Gouvernement engage la population à créer, aujourd’hui, un cadre d’action socio-économique avec le statut d’institution d’utilité publique.
Cette nouvelle institution opérerait suivant les principes et objectifs du FBInaturellement remis au goût du jour, à savoir : ne pas se substituer aux autorités publiques dans leur mission publique : donner d’abord aux individus le goût d’améliorer leur sort ; parer au plus pressé par la restauration d’une infrastructure à partir de laquelle, à plus longue échéance, les collectivités rurales pourront devenir les artisans de leur propre relèvement ; développer l’action en profondeur dans les secteurs spécifiques jugés prioritaires et générateurs de bien-être et de prospérité, notamment par la lutte contre les insuffisances alimentaires en encourageant l’agriculture et l’élevage ; la lutte contre la maladie, par une action médico-sociale soutenue de grande envergure ; la lutte contre l’ignorance, en rénovant et en complétant l’embryon de réseau d’écoles existant et en menant une campagne éducative et culturelle.
Et en politique générale, il faudra veiller à laisser l’initiative aux groupes ruraux dûment conseillés. Car le don gratuit que l’on a trop souvent tendance à pratiquer, néglige l’importance morale d’un effort entrepris, voire simplement consenti, pour l’amélioration des conditions de vie de la communauté. Il conduit facilement à des réalisations spectaculaires, qui ne répondent pas nécessairement aux besoins réels, il endort l’homme dans la pensée que tout ce qu’il reçoit lui est dû, surtout si ce qui lui est donné est d’une acquisition impossible dans les conditions normales de l’économie.
La nouvelle institution se déploiera et s’étendra dans la perspective de l’incitation soutenue à l’auto-prise en charge communautaire et à la promotion de l’auto-emploi, des emplois non-salariés mais pleinement lucratifs, le développement de l’entreprenariat local du secteur privé à travers un véritable tissu des petites et moyennes entreprises centrant leurs activités sur l’agriculture, l’élevage, la protection de l’environnement, la construction de l’habitat et des infrastructures de base, et corollairement, sur les services tertiaires.
Il s’agit d’imprimer un tournant décisif dans le sens d’une prise de conscience croissante de la responsabilité individuelle et collective dans l’amélioration graduelle et accélérée de la condition économique et sociale du Congolais en général et de celui vivant en milieu rural en particulier. Au-delà des attentes spécifiques des populations rurales, la problématique relève du niveau, de la qualité et de l’intégrité des services publics affectés par la décentralisation, à savoir des secteurs sociaux : la santé, l’éducation, l’énergie avec l’électricité et l’eau, l’agriculture et le développement rural.
Il importe de dresser une esquisse de plan de développement général à long terme : le plan d’aménagement du territoire.
La mise en œuvre d’un tel plan suivra par exemple un schéma qui concentre le gros de l’effort national sur des territoires qui justifient de la disponibilité de ressources importantes, minérales ou agricoles, de compétences techniques et du dynamisme des opérateurs locaux, et où il existe un environnement positif comportant notamment des actions dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la relance agricole ou minière. De la sorte, l’action fera tâche d’huile au départ des zonings ainsi sélectionnés avant de couvrir les autres territoires où il sera d’abord question d’entreprendre des mesures préalables d’assainissement de l’environnement ou de création et rénovation des services d’infrastructure de base.
L’effort de coordination intersectorielle devra être particulièrement efficient de manière à assurer le recadrage général des efforts sectoriels, tant au niveau de la définition des objectifs, des stratégies et politiques que de la mobilisation des moyens d’action et des travaux d’exécution projets, afin de garantir la pertinence d’ensemble ainsi que les principaux équilibres du plan de développement, sous le coordination des ministères ayant dans leurs attributions le développement rural et l’aménagement du territoire.
Le Congo compte aujourd’hui une myriade d’organisations non gouvernementales de développement et établissements d’utilité publique à même de contribuer largement au développement général du pays mais dont l’efficacité de l’action est tributaire de la mise en place d’une véritable politique générale de développement dans laquelle les rôles de partenaires sont clairement définis.
L’expérience plutôt positive du FBI permet de mettre l’accent sur les moyens d’action en termes d’organisation administrative interne, de différentes collaborations extérieures ainsi que de ressources financières ; sur les principes généraux ou stratégies d’action, lesquels auguraient en fait de la « subsidiarité » de nos jours - les autorités publiques n’étant pas déchargées de leur mission propre portant sur les charges de souveraineté de l’État - et l’approche de « foyers de développement » même assortie d’une politique de présence, c’est-à-dire l’action en profondeur concentrée au détriment de celle de saupoudrage de moyens et d’efforts. Cependant, la similitude est limitée au nécessaire choix géographique, le FBI ciblant plutôt les régions alors menacées à l’un ou l’autre point de vue : démographique, médical ou social, que les régions présentant des opportunités particulières de développement, bien que la politique générale de l’institution dût être remodelée en 1959 compte tenu de la considération que le « développement devait être autopropulseur : aider les peuples à se développer par eux-mêmes et pour eux-mêmes doit être l’idée de base de toute coopération ».
Le défi premier étant de revenir au moins au niveau d’avant 1960 et à la diversité de la production agricole, l’action des pouvoirs publics est un déterminant majeur dans la mesure où elle permettra d’offrir un cadre propice à la remise en état ou à la création des grandes entreprises agro-industrielles pratiquant les activités caféières, d’huilerie et d’élevage ou d’autres, ainsi que des PME agricoles consistant essentiellement en des plantations et en des fermes d’élevage. Ensuite, le déclic étant donné, l’engouement suscité conduira à mettre fin à la sous-utilisation de l’énorme potentiel agricole ou agro-alimentaire.
Le noyau dur du PDL-145 T : l’accès de tous aux services publics affectés par la décentralisation
« Plus les membres d’une société sont culturellement divers, plus celle-ci doit veiller à la clarté des règles communes et à l’équité dans leur mise en œuvre ; plus une société est marquée par l’inégalité, plus les services publics doivent être les garants effectifs de l’égalité d’accès aux biens fondamentaux ; plus elle se vit comme disparate, plus il lui faut produire du lien social ; plus elle est travaillée par des tensions, plu selle doit avoir confiance en ses institutions politiques, en leur aptitude à définir le bien commun et en leur capacité à le faire respecter. »(Jean Pisani-Ferry, Quelle France dans dix ans ? Rapport de France Stratégie au président de la République)
Un redimensionnement s’impose dans le sens d’assurer que prioritairement les agglomérations des 145 Territoires seront équipés en services publics garants de l’égalité d’accès aux biens fondamentaux.
La tare de la distraction institutionnelle : Faire tomber les masques des prétendues performances économiques à la base de l’accumulation des désillusions, colères et défiance des populations
Évacuer la tare de la distraction institutionnelle
Le bilan économique 1960-2020 est dépeint par Jean-Paul K. Tsasa comme un parcours d’appauvrissement : « En 1960, un congolais moyen disposait d’un revenu de 3 dollars américains par jour. En 2020, c’est inférieur à 1.2 dollar américain ! »(la population est passée de 15 millions en 1960 à près de 100 millions en 2020) soit la mesure de l’effroyable dégringolade économique du Congo sur 60 ans, consécutive à « la distraction institutionnelle » et à « l’institutionnalisation de la distraction ». Une lecture de l’indicateur intégrateur par excellence, le PIB par habitant, nous donne la mesure du revenu monétaire annuel de chaque habitant en parité de pouvoir d’achat; son évolution ne décrivant qu’une réalité moyenne et purement monétaire, il nous permet de mesurer le travail productif de la population sous la gouvernance institutionnelle donnée.
Le taux de croissance du PIB par habitant a été 35 fois négatif contre 25 fois positif sur la période allant de 1960 à 2020 – avec en valeurs absolues de 1039 dollars en 1960 et 403 dollars en 2020. Sans juger de la qualité des animateurs des gouvernements successifs, considérant l’indicateur intégrateur le plus significatif pour départager la quarantaine d’anciens chefs de gouvernement et coordonnateurs de l’exécutif quant à l’auréole de champion, il se dégage incontestablement que celle-ci échoit augouvernement Mobutu de la période 1968-1974 (pic à près de 1130 dollars), dont le coordonnateur de facto est Barthélemy Bisengimana Rwema, directeur de cabinet du président de la République comme de loin le moins mauvais de tous sur 62 ans (1960-2022), étant par ailleurs entendu que « bon gouvernement suppose l’existence d’une élite intègre, active, dévouée au bien public, et capable de guider avec compétence un peuple probe, honnête et travailleur. »
Corollairement à la palme échue à la deuxième République, une mention spéciale est à attacher à l’action du premier ministre Moïse Tshombe(première République), lui dont l’historien Elikya Mbokolo souligne qu’il « se révéla homme d'État ayant une vision globale sur le destin du pays, même si l'opinion n'épargne aucun dirigeant congolais de l'époque, tous étant réputés "penser par procuration", laissant "à d'aimables conseillers (blancs) le soin d'élaborer les idées et les programmes politiques". Dr Moïse Tshombe entreprit un vaste programme des investissements et d'aide économique avec le concours des pays européens et des États-Unis et s'attacha à créer des industries de transformation pour libérer le pays du joug des fluctuations des cours mondiaux des matières premières et à développer la capacité de production du pays, l'exploitation rationnelle de ses ressources naturelles et de son potentiel économique ainsi que de l'exploitation à plein rendement de la capacité de production des entreprises existantes.
Le président Mobutu reprendra, d’ailleurs, au compte de son gouvernement (Colonel Mulamba) la trame du programme Tshombe, spécialement par l’érection de trois pôles économiques (Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani)
Vivement que les sirènes des autres anciens Premiers ministres se taisent à jamais sur leur action passée, faute de résultats et impacts, produits et effets dignes de la charge de leur fonction !
Le chemin vers la destination du Congo bicentenaire (1885-2085) est celui d’atteinte non pas simplement du niveau de vie du Congo de 1959 - des estimations des plus optimistes dans l’hypothèse d’une croissance économique au taux de 5 % par an permettraient au pays de retrouverle niveau de 1959seulement en2075 ! - mais mieux encore, le niveau de développement promis aujourd’hui pour les lointains horizons - pourquoi pas même supérieur ! - aux éléphants du Top 5 de l’économie africaine, classe d’appartenance du Congo-Zaïre des années 1960-1975! Soit une gigantesque œuvre de « remontada » économique du Congo sur les années Zaïre, depuis ravalé à la queue du Top 10 entre 1976 et 1992 avant de glisser vers le tiers inférieur du Top 15 entre 1993 et 1998, puis de sombrer inexorablement et disparaître littéralement des radars de saisie des performances des économies locomotives du continent durant les deux premières décennies du troisième millénaire, 2001-2020, un gâchis abyssal sans précédent dans l’Histoire du jeune État congolais !
Un rapport de la Banque Mondiale -- "Zaïre-Orientations stratégiques pour la reconstruction économique" (novembre 1994), stigmatisait par ailleurs que l'investissement était alors tombé largement au-dessous de 10 % du PIB, avec une incise cruciale d’auréole sur la période de relative lumière Mobutu sus-évoquée : « même si durant la période 1967-74les problèmes de gestion des affaires de l’État étaient encore maîtrisables et la gestion macro-économique relativement bonne ».
Déjà à la fin 1994 le constat sur le bilan de développement du Congo depuis l'indépendance était déchirant : "Le traumatisme de l'accession à l'indépendance, le conflit ethnique initial, la poursuite de politiques mal inspirées et incohérentes (parfois soutenues par des partenaires extérieurs) et, surtout, la mauvaise gestion des affaires publiques, tout cela s'est traduit par une régression économique et une mauvaise gestion financière qui ont retardé d'au moins un demi-siècle le développement du Zaïre.
Sa production économique et son potentiel d'exportation ont enregistré une baisse significative, tandis que son capital physique et humain se trouve gravement affaibli. Le nouveau passif comprend, notamment, un grave surendettement, une administration et un secteur public devenus pléthoriques et inefficaces, une corruption généralisée, à la fois dans la gestion des affaires publiques et la pratique commerciale, une conscience professionnelle gravement affaiblie, des tendances sécessionnistes plus fortes et une augmentation des problèmes de l'environnement.
Entre 1958 et 1993, la population a triplé tandis que la production par habitant a diminué de 65 % en valeur estimative (377 dollars en 1956 contre 117 dollars en 1993 de PIB par habitant). Durant la même période, les exportations officielles de biens et de services sont tombées de 2,2 milliards de dollars à 1,2 milliard (en dollars constants de 1993)"
Le double péché des origines - Faute à la fois d’un destin commun connu et assumé et d’un gouvernement véritablement et durablement bon, la marche du Congo indépendant se perpétue dans une série ininterrompue faite de plus d’ombres que de pénombres, d’obscurités que de lumières, de nuages que d’embellies, d’échecs que de succès. L’histoire de la gestion du Congo indépendant 1960-2022 est une navigation à vue agitée, tumultueuse et stérile ! En cause ?
Quoique disposant de ressources prodigieuses, le pays n’aura toujours pas réalisé le progrès souhaitable, du reste jamais expressément ni formellement souhaité car le peuple ne s’est jamais autodéterminé en ce qui concerne une certaine utopie, un destin national de grandeur et de prospérité.
La chaine quasi-ininterrompue d’échecs ou demi-succès ne peut s’expliquer que par l’inadéquation des stratégies de mise en œuvre des plans et programmes de développement, c’est-à-dire de la qualité du gouvernement, ainsi que par l’absence de bonnes mœurs publiques, de ces denrées devenues rares en RDC, à savoir le souci du bien commun et la volonté de le réaliser, l’honnêteté et le travail.
Le défi de l’action gouvernementale est double : réactiver une économie nationale largement sous-mobilisée et sous-utilisée, afin de sortir le pays de l’état de sinistre dans lequel il est enlisé depuis trois décennies, et mettre harmonieusement à contribution tous les éléments du potentiel national que représentent la force de travail déployée à ce jour majoritairement dans des activités de subsistance, des communautés locales et des organisations non gouvernementales au dynamisme débordant ainsi que toutes les ressources minérales, en terre et en énergie encore inexploitées et même insuffisamment connues, pour engager l’œuvre de mise en valeur du pays et de construction d’une économie florissante et d’un avenir radieux. Le verdict des prévisions-prédictions des experts internationaux du système des Nations-Unies est inquiétant : nombre de pays parmi les plus pauvres de la planète ne pourront pas retrouver, avant deux générations, le niveau de vie d’avant l’année 1975 pour leurs populations.
Finir le travail des pères de l’indépendance-Pour conjurer le funeste destin qui étreint rageusement et impitoyablement le Congo, il urge que le commandant en Chef engage, sous peine d’être condamné un jour par l’Histoire pour faute lourde, la nation à finir le travail des pères de l’indépendance. Dans cette exaltante mission, son rôle primordial est la formation d’un bon gouvernement.
Perspectives nouvelles!
· À déterminer le destin national, le plan du Congo que nous voulons, à fixer un ensemble de
choix collectifs en termes de finalités communes et d’objectifs dans une perspective décennale ou à l’horizon de vingt, trente ou cinquante ans voire plus, par exemple celui du Congo bicentenaire (1885-2085) à l’instar des perspectives que des nations normales et même des régions continentales dont l’Afrique dotée de l’Agenda 2063 alors que la RD Congo se morfond lâchement dans ses initiatives sans lendemain, embryonnaires et poussives destinées généralement à répondre à des exigences de coopération avec les partenaires techniques et financiers bi et multilatéraux, tels que les documents de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté successifs ou encore le plan national stratégique de développement, tous à contenus et contours débridés puisque déconnectés des rêves profonds de bonheur du peuple…
· À se doter des institutions politiques, sociales et économiques constitutives de l’armature de
la collectivité, des institutions qui soient adaptées, qui ordonnent leurs interactions et veillent à la clarté et à la cohérence des aspirations communes ainsi que des orientations d’ensemble, qui incarnent adéquatement les choix collectifs et concourent aux finalités sur lesquelles la société congolaise s’accorde fondamentalement, tous objectifs volontiers essentiellement ambitieux qui fondent et justifient l’existence même de ces institutions…
· À penser le chemin qui conduise le plus sûrement vers les objectifs arrêtés à travers des
politiques publiques et des programmes ou mesuresd’ajustement structurel appropriés définis dans une approche moins technocratique mais pragmatiquement rivés à l’effort de construction expresse d’un modèle social qui soit pleinement lisible et inclusif…
· Dans cette perspective, organiser un grand débat national, censé transformer les colères en
solutions, lequel ne doit pas être un défouloir où tout un chacun vient dire n’importe quoi, dans l’illusion entretenue que son sentiment deviendra la loi commune.
De précieux enseignements pourront être tirés de la success story de la Chine de Mao Tsé-Toung et ses successeurs, laquelle se résume par un spectaculaire bond en avant ! « Faire comprendre à toute la jeunesse que notre pays est encore très pauvre, qu’il n’est pas possible de modifier radicalement cette situation en peu de temps, que c’est seulement par leurs efforts unis que la jeunesse et tout le peuple pourront créer, de leurs propres mains, un État riche et puissant en l’espace de quelques dizaines d’années. Le régime socialiste nous a ouvert la voie vers la société idéale de demain, mais pour que celle-ci devienne une réalité, il nous faut travailler dur.
La transformation d’une Chine agricole arriérée en un pays industriel avancé exige de nous un travail des plus ardus, alors que nos expériences sont encore loin d’être suffisantes. Il nous faut donc savoir apprendre (Mao Tsé-Toung).
Le président Xi Jinping qui se veut dépositaire de deux grands despotismes, l’empire millénaire et la dynastie communiste, arrive en 2012 et accélère ce changement de stratégie : il sonne l’heure de la « grande renaissance de la nation chinoise » dont la devise est « prendre son temps et faire profil bas ».
Le chantier de la refondation congolaise
La destinée n’est pas le fruit du hasard mais du choix. Ce n’est pas quelque chose que l’on attend, mais quelque chose que l’on construit. La destination ou la vision du Peuple ne doit pas être tributaire des états d’âme du commandant de marine car elle survit au mandat de celui-ci, monarque de génie soit-il, auquel incombe la charge du choix du chemin qui conduit au port de destination !
En lieu et place du Congo fait à partir de 1885 par le Roi Léopold II, le Roi-bâtisseur, en fonction de la grandeur et de la prospérité de son pays, la Belgique, et uniquement, exclusivement en raison de ses idées, de sa doctrine jusqu’à la fin de son règne en 1908… en remplacement du même rêve rationnellement perpétué à partir de juin 1909 par la Belgique avant d’être plus tard littéralement hérité pour être naïvement, nonchalamment et même inconsciemment consommé de génération en génération, depuis le 30 juin 1960 jusqu’à nos tumultueux jours de l’an 2023 par le Congo-Zaïre-Congo indépendant dans un mimétisme effarant…c’est le destin du Congo de l’an 2085 que les générations successives construiront à partir des premières élections générales et normales de refondation institutionnelle à l’horizon 2025 par exemple !
Ces générations des enfants du Congo seront formées dans le creuset de notre destin choisi et suivant le profil de l’être Congolais authentique qui soit en cohérence avec celui du moule défini dans la Charte des valeurs (largement partagées) et des devoirs résultant des options levées à l’issue d’un grand débat national de refondation.
La construction du bien commun est tributaire d’abord de la pertinence des options fondamentales à lever en matière de lignegénérale de la marche nationale vers sa destinée préalablement tracée, c’est la politique générale de la nation, ainsi que des diverses lignes de travail et mesures particulières, dites méthodes de pensée et de travail, et ensuite de la transformation d’un pays économiquement et culturellement « arriéré par rapport à son époque » en un pays prospère, puissant, doté d’une culture assumée.
L’expérience électorale nationale des années 2000, singulièrement stérile, fait douter des lendemains démocratiques. Trois cycles chaotiques - 2006, 2011, 2018 - tous désespérément inachevés ! Jamais d’élections locales et municipales ! Et donc jamais donné lieu à la mise en place de gouvernement à la base ! Cela confine à l’aveu d’impossibilité d’instaurer une démocratie véritablement représentative !
Jamais de perspective d’un horizon proche où le peuple investira de sa confiance des hommes et des femmes qu’il estime capables à travers des élections libres et sincères ? Ainsi se perpétuerait à jamais le règne des squatters des palais de la République ainsi que des vassaux à tous les niveaux !
Le culte de personnalité semble relever du caractère même du peuple Congolais ! D’où la ruée vers la création des partis politiques (bientôt un millier ?) avec génération spontanée et prolifération des présidents fondateurs allègrement érigés et vénérés en « autorités morales ». Pareil atavisme postule l’impossibilité d’établir une république démocratique !En effet, au lieu de servir le vrai souverain qu’est l’État, la classe politique comme le peuple lui-même élèvent le président de la République, le premier magistrat du pays, au sommet de la hiérarchie des pouvoirs ! Cela atteste d’un grave dévoiement car, dans une république démocratique, les citoyens ne doivent pas servir le chef de l’État, mais plutôt l’État, le vrai Souverain. N’est-ce pas là encore une disposition d’esprit, un trait de de caractère du peuple Congolais ?
Vivement un moratoire général sur l’agenda politique dans son volet conjoncturellement encore cosmétique en RD Congo, celui de la démocratie, des élections, des réformes, de l’état des droits… !
L’illusion de la construction du bonheur public par la démocratie et l’élection au suffrage universel apparaît d’autant plus grande et pernicieuse que le reflet de la vie, de la marche et de la gouvernance actuelle du Congo est cauchemardesque et empire étrangement de jour en jour.
À bien analyser les impacts en termes de démocratie et bien commun des trois cycles électoraux entrepris respectivement en 2006, 2011 et 2018 mais jamais parachevés, il ne serait pas excessif de penser que les élections sont inutiles voire globalement et largement contreproductives. L’on pourra multiplier à l’infini des efforts pour la tenue des cycles électoraux dans les conditions politique, économique, sociale et même mentale du Congo et des Congolais, cela n’apportera absolument rien à la construction du bien commun national ! Alors pourquoi cette fixation sempiternelle sur la question électorale et son corollaire de la légitimité du pouvoir ?
Il faut impérativement inverser la démarche, commencer par penser et refonder le Congo, faire émerger et exister un État normal des vestiges du Congo belge mais sur de nouvelles fondations !
Alors haro sur des inutilités de la « démocratie cosmétique » !
Que le Congo abandonne la voie du replâtrage, qu’il emprunte courageusement celle de la refondation, qu’il se constitue en un État normal et qu’il se dote des institutions politiques, économiques et sociales qui servent à la réalisation de son destin déterminé par lui-même ! Que le chef de l’État se décide à prendre le taureau par les cornes pour engager hic et nuncl’ensemble des forces vives de la nation à mener la révolution-fondation avant que les Congolais ne s’autorisent de nouveau de replonger dans des simulacres d’élections avec des victoires des guides connues d’avance !
La Nation doit faire appel à la passion des meilleures intelligences de toutes les générations pour électriser le peuple à redresser lesfronts dans une harangue jaculatoire et résolutoire assumée par toutes les élites :« Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise » (Victor Hugo, Les Misérables)
Ir Jean-Louis BONGUNGU Loend’a-Namba Jelo
E-mail : nambasiswa@gmail.com /jl.bongungu@gmail.com
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