Le Congo moderne via le Grand Débat National Novateur
Dialogue politique ? Que nenni !
Le Peuple d’en-bas demande plutôt le bien-être social pour tous, ciment de la cohésion sociale !
Un sésame ?
« Le Congo Moderne » via le Grand Débat National Novateur !
Non,le Peuple ne veut ni de conférence constitutionnelle d’accommodation conjoncturelle ni de conférence nationale de défoulement ni de dialogue politique de replâtrage institutionnel - en réalité celui du tissu politique avec les mêmes hommes et femmes - ni surtout de consultations d’acteurs socio-politiques du haut, ces véritables harpagons repus, détenteurs exhibitionnistes de privilèges, sinécures et rentes de situation.
Non,le Peuple désespère ! Il répugne la parole publique des élites et exècre tous ces conciliabules à vocation de blanchisseries des acteurs socio-politiques, dethermales de réincarnation du chiendentdes crises de légitimité à répétition et de sécréteurs deschicayas politiques sans fin.
Oui, le Peuple demande son bien-être ! Un sésame : le Grand Débat National Novateurde refondation et construction d’un destin de dignité et de grandeur : « Le Congo moderne », nation forte, prospère et juste au service du bonheur commun, de la vie heureuse pour tous et chacun.
Oui,telle est l’immuable volonté testamentaire des pères de l’Indépendance enfouie dans les « mémoires d’outre-tombe »du Premier ministreP.E. Lumumba, oubliée et jamais exécutée par la postérité :
• Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant - Debout Congolais, 1960.
• Pour bâtir notre pays toujours plus beau - La Zaïroise, 1971.
• Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant- Debout Congolais, 1997.
Déclaration liminaire
Regardez et voyez le bâtiment RD Congo en détresse nautiquesur les eaux d’une mer socio-politique infinie en furie !
Appel citoyen à la conscience et au patriotisme des élites du pays, élites religieuse, morale, intellectuelle, scientifique, artistique, technique et tout spécialement politique pour battre un audacieux réveil collectif!
Moi, Gorki l’Ancien et Amer, Guetteur de la Nation, déchaîné et touten cendres, j’étouffe de honte et defrustration devant l’insignifiance de la réaction nationale à l’étreinte mortelle de notre destin commun.
Je ne suis pas une figure socio-politique marquante. Je ne suis pointprophète de malheurni prédicateur d’effondrisme ou de catastrophisme. J’accomplis simplement une œuvre eschatologique en lisant les signes de l’action comme de l’inaction des élites du pays. Bouillant d’impatience, je suis très frustré par la lenteur voire l’indolence avec laquelle travaillent les principales institutions du pays alors que lebaromètre politique et socio-économique national est désespérément figé sur la plage « orage-tempête-tsunami » et son aiguille peine à rentrer en zone « beau temps » du cadran. Les événements politiques qui se précipitent devant nos yeux fourniraient au tsunami social exterminateur perceptible à un horizon proche, la brèche de surgir, ouvrant une époque de folie et de honte pour notre nation, pour notre pays en l’état définitivement déclinant, fracturéet craquelé, longitudinalement et transversalement, en train de sombrer en pans et par fragments dans les entrailles d’un immense abîme.
Alors que la société congolaisese déglingue, l’ensemble des élites, religieuse, morale, intellectuelle, scientifique, artistique, technique et tout particulièrement politique, elles qui ont vocation de « faire le Congo, sa prospérité, sa grandeur », observent la descente aux enfers du pays sous le spectre d’un funeste tsunami social dévastateuret laissent même faire les méchants, les unes par incompétence, les autres par méchanceté et d’autres encore par indolence ou pusillanimité ou même par complicité passive.
L’impasse semble inextricable, la misère généralisée sur fond d’une pagaille institutionnelle rampante. La société congolaise est craquelée, séparée par des fossés béants et géants, des crevasses sociales qui constituent des lignes d’affrontements inéluctables entre les différentes sections de la population. La société est définitivement hantée par le spectre d’une guerre civile, la guerre de tous contre tous et elle chemine sûrement vers une mort lente mais celle-ci peut s’accélérer brutalement si un sursaut souverainiste ne vient pas conjurer durablement le funeste sort.
Septuagénaire, ni avidede reconnaissance et de succès ni frustréde n’avoir obtenu la place que je mérite, je me garde de pleurer sur le lait versé ? Quel est le sort de ces grands talents « out of time » ? « Quand un homme est doué pour une activité dont l’horloge a sonné la minuit (ou n’a pas sonné la première heure), qu’advient-il de son talent ? Va-t-il se transformer? Va-t-il s’adapter? Christophe Colomb deviendra-t-il directeur d’une société de transports? Shakespeare écrira-t-il des scénarios pour Hollywood? Picasso, produira-t-il des bandes dessinées? Ou bien tous ces grands talents se retireront-ils du monde, s’en iront-ils pour ainsi dire, dans quelque couvent de l’Histoire, pleins de déception cosmique d’être nés au mauvais moment, hors de l’époque à laquelle ils étaient destinés, hors du cadran qui marquait leur temps?» (Milan Kundera).
Ma communication un tantinet caustique se veut intimement comme un moyen révolutionnaire pour hâter l’anticipation sur une imminente menace de déroute du système politique du pays, d’effondrement et d’engloutissement du corps social congolais voire de l’ensemble du Congo dans tous ses compartimentset articulations.
Je ne conçois ni euphorie devant le bonheur ni désespoir devant les épreuves et catastrophes. Je refuse de me contenter de survivre un instant de plus que mes compatriotes relativement moins nantis par le destin ou la Providence.
J’aime mettre le feu dans les esprits des gens, même si cela peut me valoir une pluie de viveset tenaces contrariétés. J’embouche donc le cor du « prophète Amos des temps de crise en RD Congo » pour dire aux élites du pays ce que les yeux de mon cœur voient. La mère-patrieest à l’article de la mort, comme le « dernier Acte de la tragédie de l’effondrement par délitescence et pourrissement d’un État zombi ».
Hasard de calendrier ? La chicaya politique actuelle se nourrit des s’enfle spectaculairement des débats rances sur des appels à la cohésion nationale à travers un dialogue politique voulu conciliateur des egos des principales figures marquantes selon leur alignement par rapport à la thèse de légitimité ou illégitimité des institutions politiques en place avec leurs animateurs et cela, dans un contexte socio-politique explosif marqué par l’érosion continue de la souveraineté nationale et internationale.
La première étincelle du feu jaillissant de mon foyer touchera déjà, si seulement leurs yeux s’ouvrent sur la présente tribune, les cœurs des élites résistantes promotrices d’un mouvement socio-politique né d’un appel du 27 mai 2024 non autrement spécifié et dénommé « cadre de concertation de forces politiques et sociales ». Car celui-ci s’est fendu d’une déclaration datée du 27 septembre 2024 dans laquelle ces forces rudoient les institutions nationales sur la situation sécuritaire, économique et socio-politique jugée extrêmement préoccupante tant pour le présent que l’avenir du pays.
La présente tribune récuse l’efficacité de l’approche de renflouage du navire RDC préconisée par plusieurs regroupements d’acteurs socio-politiques aussi bien des promoteurs de l’option de cohésion nationale par le dialogue que des opposants à cette voie dont par exemple les ténors du naissant « cadre de concertation de forces politiques et sociales ».
Elle esquisse et décline, dans les lignes qui suivent, un sésame deremise à flot du Congo, à savoir non pasun dialogue politique de replâtrage institutionnel dédié à la reconstitution de la cohésion nationale (sic !) mais plutôtl’idée d’un « Grand débat national et novateur »appelé à conjurer la malédiction du péché grave d’oubli de l’engagement des pères de l’Indépendance et à finir leur travail en vue de la refondation et construction d’un destin de dignité et de grandeur : « Le Congo moderne ».
Et cela passe par une révolution institutionnelle politique, culturelle, économique et sociale, étant entendu que révolution consister à « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons étéjusque-làde ce que voulons être désormais»(A. de Tocqueville)
Outre le fait que « les petitsmoyens de type replâtrage ne produiraient même pas de petits effets ; ils ne produisent absolument aucun effet », le niveau de pourrissement et de délitescence atteintpar le corps social congolais n’autorise plus aux équipes soignantes ni procrastinations funestes ni précipitations inconsidérées.
Le sésame d’une « union sacrée de façade du peuple d’en-haut » donne la mesure du caractère fondamentalement précaire, inefficace et même contreproductif de la formule des blanchisseries pour acteurs socio-politiques, lesquelles font en réalité office de thermales de réincarnation. En effet, hormis le mérite d’occulter benoîtement et temporairement les signes annonciateurs du désastre àl’horizon tout proche, celui du « suicide congolais » : l’effondrement du Congo et son engloutissement dans un tsunami égalisateur des destins dont la survenue devient chaque jour de plus en plus inévitable, cette formule laisse subsister l’arrière-goût d’une sorte de referendum d’initiative citoyenne par des grands électeurs sur des épiphénomènes d’une grande impasse multidimensionnelle dans laquelle la Nation continuera de patauger.
Depuis l’investiture en date du 23 juin 1960 du « gouvernement d'union nationale » formé par le Premier ministre , P.E. Lumumba, sans que celui-ci ait eu le temps d'énoncer et d’appliquer des options socio-économiques nationales retenues, le Congo n’a eu de cesse d’être confronté à des crises politiques, des troubles de tous ordres et même des chaos généralisés imposant comme préoccupation principale des gouvernants et de toute la classe dirigeante, de l'élite intellectuelle et politique, la lutte pour le rétablissement de l'intégrité du territoire et de l'unité de la nation.
De nombreux conciliabules post-crises de légitimité n’ont pas permis de dénouer durablement ces prétendues crises, de brûler et déraciner le chiendent, d’extirper la chicaya politique profondément enracinée. En effet, façonner une union « sacrée » des personnalités dites les plus représentatives, c’est comme réussir à brûler du chiendent de la chicaya politique rampante : « en surface, il semble détruit, et en vérité il a subi un rude assaut qui l’a affaibli ; mais les racines sont vivantes, le terrain les nourrit, la rosée les invite à faire pousser de nouvelles tiges et celles-ci de nouvelles feuilles ; demain le chiendent va encore envahir le terrain », même si celui-ci a été baptisé « union sacrée. Le chiendent doit mourir pour peut-être ressusciter après s’être sincèrement repenti. Le grand débat social et citoyen visera à brûler et déraciner le chiendent pour ne plus lui offrir de se réincarner.
La gouvernance publique congolaise demeure brouillonne, erratique, chaotique et inefficace. Pour matérialiser le rêve du « Congo moderne », le pays doit se doter d’un « bon gouvernement »et d’une politique adéquate du changement de mentalité et organisation, dégager des arcanes de gouvernement les ringards, incapables de change, et mettre fin au règne des générations des leaders qui ont asséchéle pays, ceux qui mentent, volent, tuent, exploitent le peuple et le vassalisent aux puissances étrangères !
La marche du Congo indépendant 1960-2024 est une très longue série ininterrompue, faite de plus d’ombres que de pénombres, d’obscurités que de lumières, de nuages que d’embellies, d’échecs que de succès. Mais les situations actuelles peuvent révulser, par contraste, au point de donner même aux plus pusillanimes des citoyens de la masse des élites taiseuses, l’envie de changer le Congo.
Les élites résistantes, ahuries par le spectre de l’effondrement de notre maison commune de la terre, Congo-Kinshasa, doivent interpeller vertement celles élites dirigeantes dela troisième République de la race des baudruches arrogants mais incompétents, emberlificoteurs, prestidigitateurs et menteurs, coupables du « naufrage de la nation congolaise en cours de téléchargement ».
Un critique intransigeant clamait fort que « ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l’homme doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et des brigands rebelles,génocidaires ». Des centaines voire quelques milliers de compatriotes de tous bords politiques, de toutes origines tribales, de toutes générations, sont identifiables comme auteurs, complices, commanditaires, exécutants de l’œuvre de destruction du pays.Si rien de durable et même définitif n’est fait, même des forces restées très calmes dans ces moments difficiles, pourraient se mettre en branle et finir de faire s’effondrer une pyramide sociale à la légitimité frelatée.
Lepoint d’achèvement, de l’irréversibilitéde l’hideux processus de pourrissement du corps social affecté dans tous les secteurs et domaines de la vie nationale, morale, politique, économique, sociale, sera alors rapidement atteint et la période 2024-2025 resterait comme celle du basculement vers le désastre. Surgissant spontanément de nulle part, un tel mouvement fédérerait des colères de toutes sortes de plus en plus bruyantes et, déferlant par ondes d’une révolution violente, finirait par tout balayer : un tsunami social égalisateur des destins auquel personne, ni riches ni puissants, n’échapperait ! Mais, bien sûr, cela n’est pas certain et cela dépend de nous.
La jeunesse congolaise doit apprendre à mépriser l’improvisation, à regarder lucidement l’avenir et à connaître les maux de notre société ; et, au moment des délibérations et des choix décisifs pour la survie de la nation, repousser les offres fallacieuses et trompeuses pour pouvoir, une fois les choses définitivement remises à l’endroit, donner au Congo la chance, la dernière en l’occasion, de se doter d’abord d’un État normal et, ensuite seulement, d’un leadership fort, éclairé et patriote.
Duc in altum et laxate retia vestra in capturam(Lc, 5.4)! Avance en eau profonde, etlâchez vos filets(de la réconciliation avec le grand Peuple d’en bas) !
Désireux de participer à l’indispensable croisade de refondation et renaissance du Congo par l’ensemble de ses enfants alors véritablement unis et réconciliés, jeme projette, pour ma part, candidat membre promoteur d’une nouvelle union sacrée de la nation.
En effet, une grande conflagration couve. Faute de véritable réconciliation des cœurs, un tsunami social dévastateur pourrait s’abattre.Une nouvelle union sacrée de la nation, quoique plutôt virtuelle mais véritablement sacrée, mérite d’être décrétée comme cause nationale majeures voire extrême qu’il urge de nouer et sceller impérativement et sans plus tarder entre le peuple d’en haut et le peuple d’en bas.
Et dans cette perspective, unir à nouveau les deux sections du même peuple, « qui se font aujourd’hui dangereusement face et ne jurent chacun que par la précipitation de l’autre dans un précipice, à savoir éliminer les puissants pour les uns et ignorer les plus faibles pour les autres, avec un raccourci pour des plus faibles, c’est-à-dire une révolution violente », selon une prophétie intemporelle et transcontinentale de Jacques Attali,
À nouveau « unis par le sort et dans l’effort», les deux peuples pourront assumer ensemble les défis de renflouage du « bâtiment de haute mer battant pavillon RD Congo »dangereusement à la dérive, pris dans une tourmente de très forte amplitude, oscillant dans toutes les directions sur les eaux d’une mer en furie et sur le point d’être complètement submergé avant de se fracasser contre les berges et fonds rocheux où surnagent des masses solidifiées de fanges et d’écumes dérivant des exutoires immondes grouillant des rejets de la constellation des cités surpeuplées et déshéritées, etfaire prendre le large au vaisseau RD Congo alors renfloué en lui « fixant le cap du port de destination désiré par le Peuple global, savoir le « Congo moderne ».
La nouvelle union sacrée de la nation, tout en veillant à se démarquer fondamentalement et dépouiller de la raison « union sacrée de la nation », chasserait et pousserait à l’extinction l’ancienne union sacrée de la nation,une union de façade qui réunit plutôt et exclusivement des figures socio-politiques marquantes du pays « par le sort et dans l’effort » pour la sauvegarde des privilèges, sinécures et rentes de situations des sociétaires et dans le but inavoué de s’équiper des chaloupes de cabotage en cas de survenance du redoutable tsunami.
Au registre de la paix, autre nom du développement (saint Paul VI, pape), avec le rêve du nouveau pacte social « Le Congo moderne », je nous adjure d’engager le pays dans la voie du triptyque « Dialogue - Éducation - Travail » préconisé par le pape François : le dialogueentre les générations comme base pour la réalisation de projets communs ; l’éducationen tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement ;le travailpour une pleine réalisation de la dignité humaine.
Gorki l’Ancien et Amer, Guetteur de la Nation
Jean-Louis BONGUNGU Loend’a-Namba Jelo
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Tribune
Dialogue politique ? Que nenni !
Le Peuple d’en-bas demande plutôt le bien-être social pour tous, ciment de la cohésion sociale !
Un sésame ?
« Le Congo Moderne » via le Grand Débat National Novateur !
Le pays va vers le pire. Le pic des précarités et souffrances sociales frôle le point d’achèvement, d’irréversibilitéde l’hideux processus de pourrissement du corps socialet pourrait graver la période 2024-2025 dansla mémoire collective commecelle du basculement du Congo vers le désastre. Sans doute cela n’est pas certain. Car cela dépend de l’attitude des élites du pays. Alors prenons conscience. Levons-nous. Agissons solidairement et à la fois individuellement et collectivement!
Qui ne voit pas que tout ce qu’il se passe aujourd’hui nous conduit vers une implosion sociale fatale ?
1.01. Début décembre 2023, je m’étais fendu d’un puissant haut-le-corps : Vivement
unetrêve, arrêt sinon pause, immédiate à la course électorale 2023-2024 ! », archivé depuis sur Blog : https://lucarneduguetteur.blogspot.com,en une « Lettre de questionnement inquisitoire et réquisitorial adressée aux candidates et candidats en lice à l’élection présidentielle : Les élections du 20 décembre 2023 sonnent-elles le glas de notre maison commune ?
J’opinai tout de go que « l’élection présidentielle 2023pourrait se révéler et rester dans l’Histoire comme l’épisode fatidique du basculement du corps social tout entier dans l’abîme de la fracture sociale entre, sur un front de la conflagration, le peuple d’en bas, celui des pauvres et des faibles, soumis à la condition du lumpenprolétariat, « des gens de peu, des affamés, des oubliés, des loqueteux, des piétinés, des hachés »,et, sur l’autre, le peuple d’en haut, celui des riches et des puissants, la toute-puissante ploutocratie, la tyrannie des familles régnantes.
1.02. J’adjurai alors les élites du pays des’assumer en vue de conjurer durablement le lugubre destin déjà perceptible à un horizon proche, celui d’une dérive irréversible et définitive du navire Congo, avant l’imminent fracas qui rappellerait la tragique fin de l’insubmersible Titanic :« Regardons et voyons : le pays va vers le pire. Il nous faut agir aujourd’hui. Demain il sera trop tard. Prenons notre situation au grand sérieux ! Levons-nous sans plus tarder ! Avec la vaillance et la lucidité des pères de l’Indépendance, mettons-nous en mouvement pour conjurer le spectre du désastre de dislocation et d’effondrement qui guette dangereusement notre maison commune. Répudions notre anosognosie collective accommodante et rejetons la greffede la démocratie cosmétique avec sa cohorte des inutilités et nuisances !
À la croisée des chemins de son destin, le peuple congolais est appeléà opérerun choix cornélien, probablement le dernier, avant ou sa disparition ou son renflouage : ou consommer naïvementun quatrième cycle électoral de trop, ruineux et contreproductif, etenvoyer irrémédiablement le navire Congo à la dérive au fond des océans ou s’arcbouter par son instinct de survie à la voie de la raison, au service de l’intérêt général, et remettre le bâtiment sur le bon courant, celui du salut collectif ».
1.03. La vue de lourds et épais nuages noirs enveloppant le corps social n’assécha toutefois pas mon puits d’espérance chrétienne, me laissant alors rêver que « le peuple souverain pourrait décider de suivre sans atermoiements la voixde la raison,celle de sonintérêt général, sa véritable loi suprême, la loi qui supplante la Constitution elle-même. Il pourrait par exemple mettre en veilleuse le cycle électoral 2023-2024, financièrement ruineux, politiquement dangereux et socialement suicidaire, faisant par conséquent l’économie d’une déflagration, d’un sombre désenchantement…
Il court spectaculairement vers un chaos généralisé, le désastre d’effondrement de la maison Congo, déjà immense et imminent sur le point de devenir irréversible et irrémédiable (…) La Nation ressemble à ce bâtiment de haute mer, tanguant sur les eaux d’une mer en furie, que l’équipage a comme décidéde délester de son gouvernail avant probablement de le déserter et le laisser couler (…).
1.04.La société congolaise est nue, plongée dans un état de délitement total, politique, moral, social et économique, lequel n’a cessé d’empirer depuis le crépuscule de la 2èmeRépublique jusqu’à atteindre des niveaux apocalyptiques aujourd’hui.Ce qui est en cause dans ce tableau apocalyptique persistant, c’est substantiellement la survie même du Congo, celle de son peuple avec ses deux sections en présence, qui se vouent une inimitiétenace et implacable, sont constamment en guerre latente mais qui n’ont jamais étéaussi proches qu’aujourd’hui d’en découdre mortellement. Dire que lesélites du pays, toutes les élites, sont coupablesde l’effondrement du Congo n’est ni injuste ni excessif : le verdict est même clément !
Le tableau de la gouvernance publique congolaise est apocalyptique. Un bon gouvernement est plus « affaire des hommes que des institutions politiques et suppose justement de bonnes mœurs publiques, des hommes et des femmes capables et actifs qui mettent leur esprit et leur activité au service de la prospérité commune »
1.05. Les bonnes mœurs publiques sont devenues des denrées rares au Congo, en l’occurrence de celles fondamentales : le souci du bien commun et la volonté de le réaliser, l’honnêteté et le travail. Le Chef d’un État ne peut gouverner qu’en s’appuyant sur une classe dirigeante, composée d’hommes et de femmes que leur formation, leurs capacités, leur situation sociale, placent àcôtéde lui.
En toute société, qu’elle soit démocratique ou non, le pouvoir est entre les mains d’une minorité. Le gouvernement sera bon si cette minoritéest une vraie élite, une élite intègre, active, dévouée au bien public, et capable de guider avec compétence un peuple probe, honnête et travailleur.
Le Congo indépendant ne s’est conséquemment penché sur l’organisation du pouvoir dans le sens recommandé déjà en 1956 par J. Adriaenssens. Aussi le tableau de la gouvernance publique est-il désespérément aux antipodes des prescriptions généralement admises. En l’absence d’une véritable charte des valeurs de la République, le sens social s’est considérablement émoussé, chacun ne pensant qu’àsoi et estimant avoir le droit de se servir de l’État sans le servir.
Le code de conduite de l’agent public de l’État (Décret-Loi n°017/2002 du 3 octobre 2002), pompeusement promulgué en son temps, est pratiquement tombé dans les oubliettes. Le redressement de la gouvernance et de la moralité publique passe par une remise en l’endroit institutionnelle générale et radicale.
1.06. Un bon gouvernement suppose, en effet, de bonnes mœurs publiques, àla fois le soucidu bien commun, socle des vertus sociales, fait d’un équilibre de droits personnels et d’obligations sociales, et la volontéde réaliser ce bien commun. C’est aussi une question d’honnêtetéet de travail. En effet, les meilleures institutions ne sont efficaces que si les dirigeants et le peuple veulent travailler ensemble au bien commun dans un esprit de confiance réciproque.
Il est impérieux d’avoir à la direction des hommes et des femmes intelligents et capables, qui aient la volontéde réaliser ce qu’ils ont jugéfavorable au bien commun et qu’ils ont, dans leur quête de mandat, promis de réaliser ; qui mettent effectivement leur esprit et leur activitéau service de la prospéritécommune ; il faut des lois admirables de sagesse et de prudence, des lois qui règlent tout, prévoient tout, permettent tout mais , surtout, la volontéd’arriver au but, des méthodes efficaces ainsi que la hargne à plier les obstacles et maintenir la discipline dans l’action.
1.07. Mais dans un pays oùon ne travaille que sous le coup d’une nécessitépressante, aucun gouvernement n’atteindra des résultats. La législation peut être sage, les institutions bien agencées, l’inertie générale en aura vite raison. Les plus belles réformes s’enlisent dans l’apathie publique. En effet, le progrès est liéau travail : l’histoire des civilisations est l’histoire du travail de l’homme et de ses conquêtes. Le progrès n’amène pas l’homme àtravailler moins mais àtravailler autrement : il élève la qualitéde son travail.
Sous le couvertdu vernis de la résignation à la volonté divine dans le chef du peuple congolais, y compris ses gouvernants, singulièrement réfractaires au travail mais naïvement accros d’un théisme hypocrite et affligeant de ravalement, l’oisiveté religieuse s’enracine profondément et largement. « Malheur au peuple assez imbécile et assez sauvage pour penser qu’il y a un Dieu pour sa seule province ; c’est un blasphème. Quoi ! La lumière du soleil éclaire tous les yeux, et la lumière de Dieu n’éclairerait qu’une petite et chétive nation dans un coin de ce globe ! Quelle horreur et quelle sottise ! …Pourquoi Dieu ferait-il un miracle ? Pour venir à bout d’un certain dessein sur quelques êtres vivants ! Il dirait donc : Je n’ai pu parvenir par la fabrique de l’univers, par mes décrets divins, par mes lois éternelles, à remplir un certain dessein ; je vais changer mes éternelles idées, mes lois immuables, pour tâcher d’exécuter ce que je n’ai pu faire par elles. Ce serait un aveu de sa faiblesse, et non de sa puissance ; ce serait, ce semble, dans lui la plus inconcevable contradiction » (Voltaire)
1.08. Les nations se construisent par le travail, la détermination, la solidarité, la persévérance, la quête absolue de la liberté, la foi et le combat, au service d’une cause supérieure à la vie propre des individus. George Floyd (analysant W. Soyinka) déshabille les Africains, visiblement les Congolais en tête, qui, ignorant combien « les sociétés africaines sont très structurées de par leur héritage de la civilisation la plus ancienne du monde, se flattent d’inventer une danse stupide chaque année et de se limiter à des rôles d’amuseurs publics, ou de passade exotique et de se vautrer dans la traditionnelle fiesta du week-end »
Quand les dirigeants manquent d’intégrité et de probité, on ne peut remédier à aucun des maux dont souffre le pays qu’en ôtant la corruption. Tout autre remède est, ou inutile, ou un nouveau mal.
1.09. Dans un pays oùtous ceux qui détiennent le pouvoir sont d’accord pour en profiter, oùdes dirigeants comme des hauts fonctionnaires peuvent disposer avec désinvolture des fonds publics mis àleur disposition, il est impossible d’avoir un bon gouvernement.
Làoùla vénalitédes hommes politiques est devenue coutume, oùdes cas d’injustice et de corruption chez les hauts fonctionnaires sont légion au lieu d’être exceptionnels et de faire scandale, oùla conscience du peuple ne se révolte pas, il est clair que la moralitépublique est relativement peu élevée. Si toute la population sait que les hommes politiques vendent les faveurs et personne ne s’en effarouche ; si on trouve normal que celui qui a l’occasion de s’enrichir ne la laisse pas passer ; si nul ne s’émeut lorsque la loi est violée au détriment d’autrui ; si l’opinion publique ne se cabre pas ; dans ces conditions, les meilleures lois deviennent mauvaises ou inefficaces car il n’y a pas de dispositions légales qui tiennent contre les mœurs. Si ces abus sont entrés dans les mœurs, s’ils sont généralement admis, le Chef de l’Etat le plus génial et le plus énergique n’y pourra rien changer.
Nous ne sommes pas seulement les victimes des systèmes prédateurs et inhumains qui ont ruiné la Nation congolaise, mais nous sommes tous en même temps leurs co-créateurs.Haro sur le prétexte du soi-disant dénominateur commun des crises politiques récurrentes pompeusement dites crises de légitimité ! Comme tous les peuples du monde civilisé, choisissons-nous un régime politique conforme à notre culture et des institutions économiques, sociales et politiques ainsi qu’une Constitution adaptées !
1.10. Bientôt, Congolais, nous serons seuls à avoir raison et tout le monde aura
tort; nous sommes une victime et tout le monde est notre ennemi ! Que tous les acteurs socio-politiques se résolvent à parler et à discuter prioritairement de l’existence ou de la survie du Congolais et du Congo ! Alors, adjurons-nous d’accepter et assumer notre entière responsabilité passée pour avoir la claire vision et la force de pouvoir bâtir un pays plus beau que jamais, véritablement fort et inclusivement prospère, au prix d’un leadership de rupture et d’une gouvernance de développement et de progrès.
Répudions définitivement l’épouvantail de ces bruyantes et récurrentes contestations partisanes de la légitimitédes institutions et de leurs animateurs, lesquelles trahissent, en réalité, des survivances épisodiques de l’indécrottable chicaya politique congolaise sur fond des luttes des gladiateurs politiques congolais pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir pour le pouvoir. Jusques à quand nous enfermerons-nous dans le grossier piège du soi-disant dénominateur commun des crises politiques récurrentes pompeusement dites crises de légitimité ?
Notre désarmante naïveté collective s’est même autorisé de cristalliser l’historique prétexte de « légitimité des pouvoirs » dans le préambule de la Constitution du 18 février 2006 dans la suite de l’Accord Global et Inclusif du 17 décembre 2002 (Dialogue inter-congolais de Sun City), conclu sur la mise en place d’un nouvel ordre politique et d’une nouvelle Constitution sans que le peuple ne se soit préalablement doté d’une traduction claire et précise de son destin « pays plus beau qu’avant ».
1.11. Plantée comme une charrue avant les bœufs, cette Constitution, pompeusement dite démocratique, est fondamentalement inadaptée. C’est une greffeculturelle qui est à la base d’un multipartisme politique débridé et d’une démocratie cosmétique avec sa terrifiante cohorte des inutilités et nuisances : la prolifération par scissiparité et à la vitesse microbienne des partis politiques détonne et étonne le monde entier avec plus de mille partis à ce jour, chacun sans ligne doctrinale très définie dans leur projet politique du reste connu de la seule autoritémorale ; des « partis malades de l’impréparation de la gestion des affaires publiques mais dont l’action farouchement menée porte presque exclusivement sur la contestation de rue, la désacralisation des animateurs des institutions, les grèves et marches contestataires, des opérations de distributions des tracts, des journées villes mortes, bref la chasse aux sorcières et les traques, mais peu d’actions de conquête du pouvoir »(A. Kangafu) !
Ainsi le pays est incapable de se constituer véritablement en un État normal mais il endosse une Constitution d’emprunt avec des institutions politiques, économiques et sociales qui ne sont point dédiées à la réalisation d’un quelconque destin déterminé par le peuple lui-même.
1.12. La démocratie ne nous a menés nulle part et ne nous mènera nulle part, sauf nous enfoncer dans des crises politiques et sécuritaires successives dont la plus grande est fondamentalement identitaire : nous nous éloignons de nos traditions, de notre culture, de notre grandeur.
« Le droit de commander n’est en soi nécessairement lié à aucune forme politique. Il peut fort bien s’adapter à l’une ou l’autre, pourvu qu’il soit, en fait, apte à la réalisation de l’intérêt et du bien général. Mais quelle que soit la forme de l’État, tous les gouvernants doivent absolument avoir le regard fixé sur Dieu, suprême gouverneur du monde et, dans l’administration de la cité, le prendre pour exemple et pour loi »(Pape Léon XIII, 1885, année où EIC est engendré pour le Roi Léopold II).
«En principe, tout gouvernement qui respecte les droits de Dieu et de l’Église, ainsi que les droits imprescriptibles de la personne humaine, peut être bon… « …Le gouvernement idéal, parfait, applicable à chaque peuple, n’existe pas. Concrètement, pour un peuple déterminé et dans un temps donné, le meilleur régime politique sera celui qui, à la fois, est le plus conforme au caractère de ce peuple et à ses traditions nationales, et lui assure de fait le bonheur temporel qui est la fin de la société civile » ( J. Adriaenssens,1956).
Des éphémérides des années de la papauté du Pape précité renseignent que le 21 juillet 1891, le pape Léon XIII consacra le Congo du Roi Léopold II à la Sainte Mère de Jésus Miséricordieux, Patronne Principale, avec le titre inédit de Mère du Désarmement. Le 23 juin 2019, soit 128 ans plus tard, sous la mouvance de l’Église de Réveil du Congo, le président Félix-Antoine Tshisekedi présidait à la dédicace solennelle du trône du Congo. Pompeusement auto-proclamé « nation prophétique », le Congo s’est-il seulement organisé pour pouvoir assumer les devoirs moraux inhérents à ce lourd statut ?
Sublata causa, tollitur effectus. La cause venant à cesser, l’effet doit disparaître. Finissons le travail des pères de l’Indépendance suivant l’historique engagement crucial en rapport à l’exercice de dessin du destin national : Un pays plus beau qu’avant.
1.13. La classe dirigeante a définitivement oublié la poignante admonestation collective dont s’était fendu le premier ministre Patrice Emery Lumumba, appelant à la tenue d’assises nationales fondatrices du Congo authentiquement congolais : « …Nous n’avons pas choisi les voies de la facilité mais celles de la fierté et de la liberté de l’homme…Nous avons compris que tant qu’un pays n’est pas indépendant, tant qu’il n’a pas assumé son destin, il lui manque l’essentiel. Et ceci reste vrai quel que soit le niveau de vie des colonisés, quels que soient les aspects positifs d’un système colonial… Notre volonté d’indépendance rapide sans période intermédiaire, sans compromis, nous l’avons imposée avec d’autant plus de force que nous avions été davantage niés, dépersonnalisés, avilis…À quoi nous aurait servi d’ailleurs de tarder, de pactiser davantage alors que nous avions pris conscience de ce que tôt ou tard, il faudrait tout revoir, tout repenser par nous-mêmes, créer des structures nouvelles adaptées aux exigences d’une évolution proprement africaine et reconvertir les méthodes qui nous avaient été imposées et surtout nous retrouver nous-mêmes, nous débarrasser d’attitudes mentales, des complexes, d’habitudes dans lesquels la colonisation nous avait maintenus durant des siècles ?»
1.14. Depuis le 30 juin 1960, le Congo ne s’est donné ni un destin commun qui
lui soit propre ni un régime politique qui soit à la fois conforme au caractère de son peuple et à ses traditions nationales, et à même de lui assurer le bonheur temporel.L’indolence, l’irrésolution, l’attentisme des dirigeants du Congo indépendant ont été tels que, Lumumba mort, le pays s’est inexorablement éloigné de son suprême destin africain au point où l’on peut aujourd’hui constater avec émoi que l’Afrique est en marche sans le Congo.
L’engagement pivot du peuple congolais indépendant et souverain est demeuré formellement invariable dans la déclaration solennelle à travers les Républiques, tel que clamé dans l’hymne national en 1960 : « Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant », en 1971 : « Pour bâtir notre pays toujours plus beau » et depuis 1997: « Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ».
Le rendez-vous des pères de l’Indépendance, celui que la communauté politique nationale à travers ses générations successives a littéralement ignoré, correspond à un engagement crucial, celui dédié à l’exercice de dessin du destin national : « Un pays plus beau qu’avant », celui « ubi bene ibi patria », où il y a la vie heureuse pour tous et chacun, celle qui est le bien commun que tous ambitionnent ; mais quel moyen d’y arriver, quel chemin prendre pour y parvenir, c’est là que les hommes ne sont plus d’accord… ! ».
Les élites ne se sont plus démarquées de l’héritage de la poussée de l’élan du volontariste « Agir d’abord et réfléchir après » qui fit tenir le processus de décolonisation comme un phénomène inéluctable et urgent : « L’accès à l’indépendance des pays africains devait se faire dans la tranquillité et la paix, un quart d’heure trop tôt qu’un quart d’heure trop tard » (A.J.-A. Malula). Elles n’ont manifesté aucun empressement post 30 juin 1960 pour concrétiser le nouveau mantra « de l’urgence de pensée à l’urgence d’action ».
1.15. En déshérence dès les lendemains immédiats du 30 juin 1960, le peuple s’est désespérément mis à se chercher un sauveur, un homme providentiel, un guide volontariste, respectueux de la souveraineté populaire et déterminé à prendre en main sa destinée, à lui forger et garder une âme, bref prêt à se sacrifier pour son peuple.
Les pères de l'Indépendance et les gouvernants de la première République n'ont sans doute pas manqué d'ambitions politiques dignes pour eux. Mais faute pour eux de les avoir énoncées, l'Histoire retiendra que le Congo indépendant n'a pas porté un espoir donné, un rêve national de construction. Vivement beaucoup de clémence à l’endroit de ces fils et filles dont nombre d’entre eux n'avaient même pas encore fait l'apprentissage de conduire la vie d'un foyer, d'une famille ! Sans formation suffisante et sans expérience significative des affaires publiques, nombreux sont ceux qui n'eurent pour atout que le fait d'être présent au moment et au lieu où les "chasseurs" dépècent le « gibier » de l’indépendance derrière les cases du village.
Il est rapporté par exemple qu’à cette époque le critère du niveau d’études faites situait l’exigence à un an d’études post-primaires pour les candidats à l’élection législative. De même, sans douter de l'attachement aux vertus morales d’honnêteté, de respect du bien commun, d'amour du prochain, au principe de la primogéniture et à d'autres encore, le jugement d'un voleur qui n'a pas trouvé quoi voler et qui se prend pour un honnête homme, est superfétatoire !
Vivement une remise à l’endroit institutionnelle ! Dans cet exercice complexe, il faut commencer par penser et refonder le Congo, faire émerger et exister un État normal des vestiges du Congo belge mais sur de nouvelles fondations ! Se constituer en un État normal et se doter « des institutions politiques, économiques et sociales qui servent à la réalisation de son destin déterminé par lui-même, des institutions qui soient adaptées, qui ordonnent leurs interactions et veillent à la clarté et à la cohérence des aspirations communes ainsi que des orientations d’ensemble, qui incarnent adéquatement les choix collectifs et concourent aux finalités sur lesquelles la société congolaise s’accorde fondamentalement, tous objectifs volontiers essentiellement ambitieux qui fondent et justifient l’existence même de ces institutions ». Alors seulement il sera possible voire aisé de couler le tout dans une véritable Constitution, celle idéale, censée pleinement propice pour la matérialisation du destin.
Un gouvernement perçu par son peuple comme illégitime puisque formé des traîtres, des collabos et des profiteurs, ne pourra jamais emporter la confiance des citoyens et donc ne réussira pas à conduire à la réconciliation des cœurs. Le peuple attend et exige que les animateurs des institutions politiques lui disent comment ils entendent œuvrer concrètement pour chasser sa pauvreté, sa misère.
1.16.Ivre des chapelets de bonnes intentions interminables débitées par les gouvernements successifs, le peuple congolais piaffe d’impatience de renouer simplement avec la vie et de vivre dans un pays normal. Il a en exécration des promesses jamais tenues dont les gouvernants n’ont de cesse de le gaver. Avalées en overdose, celles-ci ont fini par lui causer un rictus asphyxiant. Il attend et exige que les animateurs des institutions politiques lui disent comment ils entendent œuvrer concrètement pour chasser sa pauvreté, sa misère. Le peuple désespère et se défie absolument de son gouvernement.
1.17. Plus les membres d’une sociétésont culturellement divers, plus celle-ci doit veiller àla clartédes règles communes et àl’équitédans leur mise en œuvre ; plus une sociétéest marquée par l’inégalité, plus les services publics doivent être les garants effectifs de l’égalitéd’accès aux biens fondamentaux ; plus elle se vit comme disparate, plus il lui faut produire du lien social ; plus elle est travaillée par des tensions, plus elle doit avoir confiance en ses institutions politiques, en leur aptitudeàdéfinir le bien commun et en leur capacitéàle faire respecter» (Jean Pisani-Ferry).
Il n’y a pas de perspectives de cohésion nationale pour la société congolaise, qui est réputée à l’origine plus une mosaïque ethnique qu’une nation et qui ne s’est jamais fixé de socle institutionnel adapté et cohérent pour la réalisation du bien commun, censé être lui-même défini dans son contenu et dans ses contours par le peuple.
1.18. Le peuple agonise sous l’étreinte d’une faim massive et débilitante pendant que les dirigeants trinquent bruyamment et croulent sous le poids des privilèges, sinécures et rentes de situation. Dans sa navigation à vue et à cause de son impéritie structurelle, les dirigeants de la troisième République ont réussi un exploit cruel rare, celui de transformer la nation en une immense basse-cour des « poules d’Hitler »soitune masse de plus de cent millions d’hommes, de femmes et d’enfants, tous physiquement et moralement corvéables àsouhait, savoir le peuple d’en bas.
« Les libertés qu’apporte la démocratie resteront des coquilles vides si elles ne s’accompagnent pas d’une amélioration réelle et tangible des conditions de vie matérielles de millions de citoyens ordinaires du pays…Quand les hommes et les femmes ont faim, les discours sur la démocratie et la libertéqui ne prennent pas en compte cet aspect matériel peuvent sonner creux et éroder la confiance dans les valeurs que nous cherchons précisément àpromouvoir » (Nelson. Mandela).
1.19. L’exigence morale a toujours étéforte et incompressible par rapport aux
comportements de ceux qui sont appelés àprésider aux destinées de la communauté : « Un homme qui s’élève au sommet dans un pays doit être un homme compétent, une forte personnalité, et avoir un comportement d’une rectitude irréprochable dans sa vie publique » (N. Mandela). La survie de la communautédépend, en effet, des bonnes dispositions morales des élites dirigeantes.
Ce qu’il y a de pire en tout et partout, c’est la corruption de ce qu’il y a de meilleur (Corruptio optimi pessima est). L’intimitédes hommes publics éclaire les zones d’ombre. Aussi, même la femme de César doit être insoupçonnable (Quia suam uxorem etiam suspicione vacare vellet).
Vivement la mise en place d’une armée d’inspecteurs, de procureurs et de juges congolais à la hargne d’airain pour jouer un rôle déterminant dans le nécessaire élan de refondation en levant une croisade contre les plus flamboyants prédateurs à col blanc, téméraires et impénitents, membres des plus en vue de l’establishment congolais corrompu !
1.20. Comment est-ce possible qu’en ces années 2006-2024 des chefs et membres de gouvernement d’un pays scandaleusement pauvre se vantent ostentatoirement et impunément d’avoir érigé des complexes scolaires, universitaires et autres infrastructures ultra-modernes de très haute facture et grande envergure dans leurs milieux d’origine là où justement l’État congolais, par ses institutions établies que les mêmes gouvernants en fonction dirigeaient ou contrôlaient directement ou indirectement, se montre piteusement incapable de redonner aux populations locales un moindre accès aux principaux services publics de base qui soit comparable au niveau atteint jadis dans les années 70-80 ? Et surtout être publiquement applaudispour ces honteux et criminels exploits, même par des élites religieuse et morale du pays ?
Prédateurs à col blanc, autoproclamés promoteurs sui generis du bien-être social des populations en détresse, ces criminels « institutionnels » poussent l’outrecuidance dans leur suffisance et leur mépris du peuple jusqu’à, comme pour justifier l’origine criminelle de leurs fortunes, claironner urbi et orbique les caisses de leurs « fondations » privées sont renflouées jusqu’à la submersion financière grâce à des largesses financières prétendument versées, pour les beaux yeux de ces grands commis de l’État, par des opérateurs économiques alors que ceux-ci sont censés d’avoir à rendre solidairement et individuellement compte au peuple congolais des dizaines de milliards de dollars volatilisés chaque année aux dépens du Trésor, selon les estimations des mêmes autorités gouvernementales ! Repues, celles-ci ne s’encombrent point de scrupules quand elles reçoivent et révèlent ostentatoirement de faramineuses donations de la part de ces « gros contribuables », leurs amis particuliers.
Où sont les fins « limiers de la République » pour rappeler à cette race de prédateurs téméraires la maxime latine « nemoliberalis nisi liberatus : une personne qui a des dettes ne doit pas faire de libéralités » ?
Haro sur la distraction institutionnelle et l’institutionnalisation de la distraction. Répudions la gouvernance erratique.
Au niveau de pourrissement et de délitescence atteintpar le Congo dans son effondrement « les petitsmoyens de type replâtrage ne produiraient même pas de petits effets ; ils ne produisent absolument aucun effet »
2.01. Dans la situation critique actuelle du pays, revenir encore aux consultations,
concertations, conférences nationales, dialogues politiques et tutti quanti…c’est croire ou chercher àretarder la survenue de la grande catastrophe perceptible à l’horizon proche oùla table ronde des honorables participants pourrait être surprise par un mouvement d’indignation et de mécontentement de type attrape-tout des gens de peu, de ce peuple d’en-bas certes si naïf et si aisé à tromper par tous, gouvernants insouciants comme opposants passés maîtres dans l’art de vendre des illusions, mais qui porte en lui une émotion exceptionnellement imprévisible.
2.02. Plus personne n’est dupe. L’opinion nationale est désormais convaincue que ce genre de conciliabules est exclusivement affaire des acteurs socio-politiques réputés les plus représentatifs (sic !), occupés àse disputer et partager le gâteau entre eux et pour leurs seuls intérêts et ceux des leurs sous la protection garantie de la calotte de la coupole institutionnelle, alors que celle-ci, fendillée et fissurée, se révèle incapable d’offrir un front idéologique commun face à toute hostilité étrangère majeure.
C’est déshonorer la mémoire des illustres pionniers de l’indépendance du Congo, eux dont les discours répudiaient déjà sincèrement et vertement toute mainmise étrangère sur l’avenir du Congo, quand, au lieu de chercher à « finir leur travail », la Nation se met aujourd’hui à se déchirer et à gaspiller temps et énergies dans des conciliabules généralement inspirés, concoctés voire mis en place par des puissances hégémoniques impitoyablement en guerre dans la tectonique de la mondialisation pour des causes totalement étrangères ou même hostiles à la survie du Congo.
De 1960 à 2024, le Congo a été servi par vingt-six chefs ou coordonnateurs de gouvernement et quatre coordonnateurs de gouvernement de facto, la vingt-septième étant Judith Suminwa Tuluka. La seule performance économique notable est celle à l’actif de la gouvernance des années Mobutu en son maillon 1968-1974, porteur du plus élevé PIB par habitant (sous la coordination de facto de Barthélemy Bisengimana Rwema) : avec un pic de 1130 dollars contre 1039 dollars en 1960, en valeurs absolues et en termes constants 2010.
2.03. Le bilan économique du Congo est décrit et résumé en un « parcours d’appauvrissement » (Jean-Paul K. Tsasa): le revenu d’un congolais moyen est tombé de 3 dollars américains par jour en 1960 à moins de 1.2 dollar américain en 2020 soit un PIB par habitant passé de 1039 dollars en 1960 à 403 dollars en 2020 (dollars année 2010). Il est justede noter la performance des gouvernements successifs à l’aune des acquis engrangés par le pays au cours de son interminable navigation à vue (1960-2024), tous et chacun pris sous le fardeau de leur époque.
La population s’est accrue de quelque 15 millions d’habitants en 1960 à un peu plus de 100 millions en 2024, donnant « la mesure de l’effroyable dégringolade économique avec le corollaire du cataclysme de la dégradation de la situation économique du citoyen congolais, consécutive à la distraction institutionnelle et à l’institutionnalisation de la distraction, sous la chape de l’indolence et de l’ineptie de l’État, du crétinisme institutionnel »
Ravalé à la queue du Top 10 entre 1976 et 1992 avant de glisser vers le tiers inférieur du Top 15 entre 1993 et 1998, puis de sombrer inexorablement et disparaître littéralement des radars de saisie des performances des économies locomotives du continent durant les deux premières décennies du troisième millénaire, 2001-2024, le Congo a subi un gâchis abyssal sans précédent. Le PIB par habitant, mesure du revenu monétaire annuel de chaque habitant en parité de pouvoir d’achat, est une réalité certes moyenne et purement monétaire mais demeure l’indicateur intégrateur par excellence, en ce qu’il révèle la mesure du travail productif de la population sous la gouvernance institutionnelle donnée.
2.04. La plupart des équipages gouvernementaux engagés ne sont pas toujours, pour cause de casting inconséquent et d’impéritie flagrante, assez qualifiés ni outillés pour faire face aux défis et enjeux, par ailleurs insuffisamment voire pas du tout cernés ni circonscrits en l’absence sempiternelle d’une certaine utopie, d’un destin national de grandeur et de prospéritéautodéterminé, d’un chemin à suivre pour atteindre le port de destination également choisi avec des finalités communes, des grandes orientations, des objectifs, des stratégies et des politiques publiques par l’action concertée des institutions économiques, sociales et politiques adaptées.
À maintes occurrences, c’est d’obséquieux arrangeurs de phrases qui sont propulsés au-devant de la scène institutionnelle et dans les hautes sphères décisionnelles tandis que les meilleures intelligences et compétences du pays, des traducteurs, interprètes et maîtres d’œuvre aguerris, sont méprisées et confinées dans des rôles secondaires quand elles ne sont pas simplement ravalées au rang des marchepieds ou même écrasées.
2.05. Le chemin vers la destination du Congo bicentenaire (1885-2085) par exemple
devra être celui d’atteinte non pas simplement du niveau de vie du Congo de 1959 - des estimations des plus optimistes dans l’hypothèse d’une croissance économique au taux de 5 % par an permettraient au pays de retrouver le niveau de 1959 seulement en 2075 - mais mieux encore, le niveau (pourquoi pas même supérieur) de développement promis aujourd’hui pour les lointains horizons aux éléphants du Top 5 de l’économie africaine, classe d’appartenance du Congo des années 1960-1975. C’est donc une gigantesque œuvre de « remontada » économique du Congo sur les années Zaïre !
Aucune relation durable ne peut exister sans confiance. Sans vérité, il ne peut y avoir de confiance. Le peuple manifeste une défiance pesante et totale à l’égard de la parole publique. Depuis les années « Délire 1990 » le pays vit une histoire faite exclusivement de tragédies dont les protagonistes sont majoritairement des enfants du Congo élevés en dignité politique et sociale. Il court de façon effrénée et spectaculaire vers le chaos final dans tous les domaines de la vie nationale notamment morale, politique, économique, sociale…
L’illustration parfaite de la distraction institutionnalisée est donnée à travers le laxisme des gouvernements successifs eu égard au dévoiement de la mission du Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’État (COPIREP) ayant pour conséquence un abyssal désastre économique, social et financier : en creusant lui-même le cimetière des entreprises structurantes de l’économie nationale, l’État est perçu comme fossoyeur des services publics vitaux du pays.
Cela se révèle être le coup d’estocade final asséné par le Copirep ces canards boiteux sur recommandation appuyée de la Banque mondiale, coulée dans une exigence incompressible en ce qu’elle se rapportait à un ensemble de conditionnalités coupe-gorge de la reprise de la coopération structurelle dans la suite d’une première phase d’assistance par des appuis multisectoriels d’urgence.
2.06. Le crime social le plus grave se perpètre dans le silence depuis une vingtaine d’années (2004-2024) sous la troisièmee République par les gouvernements successifs, notamment à l’ombre des lois de réforme des entreprises du portefeuille de l’État (2008) : la mort des services publics vitaux avec pour conséquence l’approfondissement de la fracture sociale, laquelle est progressivement devenue fossé puis abîme social entre le peuple d’en-haut et celui d’en-bas. En cause le programme des réformes des entreprises du Portefeuille qui s’est révélé être à ce jour « le tueur froid le plus exterminateur du peuple congolais ».
Ce programme inspiré et imposé par la Banque mondiale a, au lieu d’anesthésier les canards boiteux alors à l’article de la mort, littéralement administré des doses létales d’euthanasie, engloutissant en pures pertes des milliards de dollars injectés par les partenaires techniques et financiers du pays dans des projets sectoriels d’appui des réformes. La mort des principaux services publics vitaux qui étaient assurés par ces entreprises publiques, pourvoyeurs traditionnels, entraîne, entre autres conséquences, l’accentuation des inégalités et injustices dans l’accès aux biens fondamentaux et, partant, l’élargissement et approfondissement d’une fracture sociale devenue rapidement fossé, puis abîme social entre le peuple d’en bas et le peuple d’en haut, entraînant chaque jour sentiments de relégation, générateurs de profondes frustrations.
2.07. Prétendant vouloir réduire la pauvreté, le gouvernement plaça à la ligne de
front un hussard dépenaillé, le COPIREP, dépourvu d’armes et d’armures, et donc à capacités de combat douteuses et à efficacité nulle. La défaite était plutôt assurée par avance. Créé en 2004 pour mettre en œuvre le fameux Projet compétitivité et développement du secteur privé (PCDSP),le COPIREP s’est employé à développer des mesures ayant pour effet de recruter de nouveaux pauvres et de gonfler leur rang de par des thérapeutiques radicales généralement prescrites sous la houlette de la Banque mondiale, lesquelles procèdent par l’ablation systématique, certes sous anesthésie, des parties affectées des organes malades.
Alors que le défi économique national relève de l’impérieuse nécessité de remonter sensiblement le niveau d’exploitation des outils de production existants, la thérapeutique administrée privilégie la réduction des effectifs à des niveaux inférieurs même par rapport à l’activité des années 1960, donc condamne le Congo à végéter à son rang de pauvreté et de sous-production.
Le fiasco du PCDSP a défigurél’image du Gouvernement,lui faisant perdre son rôle de garant et pourvoyeur des services publics, socle du vivre ensemble et liant essentiel de la solidarité nationale, pour finir par le projeter en bourreau de son propre peuple : celui-ci tend à regarder l’État comme source de ses malheurs, l’État qui l’appauvrit et l’affame sansremords !
2.08.Si la conduite de l’immense chantier de la réforme des entreprises du
Portefeuille de l’État était régulière et étroitement surveillée, l’Assemblée nationale aurait pu arrêter suffisamment tôt l’hémorragie de la faillite programmée des entreprises publiques à caractère technique et commercial, et, partant, l’érosion des activités génératrices des richesses ou des services publics essentiels du pays à travers l’énorme gâchis économique et financier, synonyme de « génocide du peuple congolais » dont les principales manifestations convulsives et dramatiques sont
« la noyade » de la REGIDESO, « l’électrocution » de la Société nationale d’électricité, SNEL, « le déraillement » de la Société nationale des chemins de fer du Congo, SNCC, « le naufrage » de l’ONATRA, « le brouillage » de la Régie des Voies Aériennes, RVA, « la déconnexion » de la Société commerciale des postes et télécommunications, SCPT, « l’effondrement » de la Minière de Bakwanga, MIBA, « l’éboulement » de la Gécamines. Cette dernière sera seule sauvée, extraite in extremisde la trappe tueuse, grâce à l’intransigeante opiniâtreté « souverainiste » du régime mieux de l’homme Joseph Kabila.
Il s’est, depuis, irrémédiablement et irréversiblement poursuivi, directement ou indirectement, l’érosion du ciment du vivre ensemble avec sa kyrielle de corollaires négatifs qui s’abattent sur les populations au grand dam de l’unité et la cohésion des Congolais.
Le processus de construction d’un régime démocratique est long. Il a fallu unsiècle d’erreurs, de préjugés, de passions partisanes avant de parvenir au stade de l’épuration des idées et de la dissipation des illusions suscitées par l’explosion de la révolution démocratique en Europe en prolongement de la tradition britannique au lendemain de la Constitution Américaine (1787) et de la révolution Française (1789)
2.09. Le Congo en a-t-il vraiment pris conscience des enjeux du processus et résolu d’en assumer durablement la charge des défis y afférents ? Les vieilles démocraties suffoquent et éternuent. Avec sa décolonisation sans lutte, sans un combat commun, ciment de la cohésion nationale, de l’esprit national, le Congo était à peine une nation en 1960. Des enseignements à tirer des convulsions actuelles des grandes nations démocratiques mériteraient d’être exploités dans le cadre de la grande réflexion à engager en vue de la refondation institutionnelle,.
Jacques Attali en livre ce lumineux commentaire : « En ces temps de trouble et de désordre, à un moment où tous (sic !) les gouvernements démocratiques sont contestés, attaqués, vilipendés, renversés, il est facile de dresser un réquisitoire contre la démocratie telle qu’elle est pratiquée presque partout dans le monde. Les électeurs ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes si leurs parlements et leurs gouvernements sont incapables de se concentrer sur ces enjeux majeurs ; si leurs dirigeants ne sont pas à la hauteur de ces formidables défis et ne sont trop souvent que des marionnettes médiatiques. Ce sont eux qui les ont choisis.
Et ce n’est pas en les remplaçant par des clones plus à droite ou plus à gauche qu’on y changera quelque chose. Et pas non plus en remplaçant des élus de la démocratie représentative par des dictateurs, ou par des dirigeants au sort, qu’on recréera le lieu éthique et moral dont les communautés humaines manquent tant aujourd’hui ».
2.10.Et le prolifique essayiste français d’ajouter à l’intention des nations qui s’y recherchent encore : « Pour y parvenir, il faudrait que, dans chaque collectivité humaine, les dirigeants soient choisis sur leurs capacités de comprendre les mouvements du monde, d’incarner la grandeur commune, de dire la vérité, de ne pas flatter les plus bas reflexes, d’écouter, de respecter, d’apprendre, de changer d’avis, de faire confiance, d’aider, d’encourager, de s’émerveiller, d’admirer, avec humilité et empathie. Les pays qui réussiront à choisir durablement ce genre de gouvernants retrouveront le chemin de la croissance et de la sérénité ».
2.11. À entendre les discours des acteurs politiques congolais l’on croirait par exemple que J.D. Mobutu avant-hier et Joseph Kabila hier étaient seuls à décider et même à mettre en œuvre mesures et décisions. Où étaient et que faisaient les autres animateurs des institutions politiques du pays ? Ils ont toujours été sans âme et sans conscience ? Peut-il être possible d’instaurer et vivre la démocratie sans des démocrates ou avec des chantres de la démocratie qui ne sont que de faux démocrates ?
Une expérience algérienne récente met à nu la versatilité de l’homme politique africain. Jeune Afrique rapporte qu’en mars 2019 deux anciens Premiers ministres algériens condamnés en première instance l’un à15 et l’autre à12 ans de prison se défaussaient sur l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika, qu’ils avaient pourtant servi fidèlement pendant vingt ans. Ils appelaient ardemment àretirer l’ancien « raïs »de sa retraite forcée pour qu’il soit entendu par la justice du pays sur de grosses affaires de corruption. Et comme ligne de défense ces deux anciens chefs du gouvernement soutiennent, pinces sans rires, qu’ils ne faisaient qu’appliquer le programme du président (sic !), les directives du président, car, ajoutent-ils, sous le règne de Bouteflika, il n’y avait ni pouvoir judiciaire ni pouvoir législatif; le seul pouvoir existant était celui du président (sic !).
2.12. Déjà, des voix persistantes clament aujourd’hui qu’il n'y a pas du tout d'homme politique véritable, de la race de ceux qui ont le vrai courage politique, qui sachent reconnaître leur propre passéau lieu de chercher às'en démarquer, souvent dans un déchaînement des passions, àla recherche éhontée de virginiténouvelle, de martyre. Il faut sans doute une cure àdose de cheval pour extirper la propension congolaise àla superficialitécomme culture de gouvernement en l'absence et/ou au grand dam des élans ou velléités de dépassement vers le progrès.
L’immense désastre germait depuis le début de la décennie des « années Délire »(1990)à travers le spectacle de l’historique forum-défouloir, la Conférence Nationale Souveraine (CNS), théâtre grandeur nature de la profonde crise des valeurs dans une sociétéalors aux mœurs débridées voire dissolues, tous ses repères, règles et références littéralement gommés : « N’importe lequel des citoyens s’autorisait, au nom d’une démocratie dévoyée, la libertéd’affirmer n’importe quoi, les personnes les moins expertes échafaudaient, avec ingéniosité, des théories les plus audacieuses. Le spectacle inquiétait et faisait douter des lendemains ! » (Alphonse Kangafu)
Haro sur l’énorme débauche d’énergies et compétences des élites dans des débats rances sur `les festins
• D’une démocratie culturellement mal seyante, des élections et de la
légitimité du pouvoir ;
• Des réformes et autres régals des libertés et droits de l’homme ;
• Des mimétismes en termes cosmétiques des questions de genre ou
d’égalité homme-femme, d’orientation sexuelle assumée, de mariage pour tous, sur fond de velléités de légalisation d’une certaine amoralité voire immoralité par un affranchissement débridé de notre socle culturel propre !
Toutes les composantes du malheur semblent s’être donné rendez-vous sous le ciel congolais : dévastation, détresse, angoisse et frayeur avec toutes les ombres et tous les fantasmes de souffrance… La patrie attend désespérément que les élites engagent une réflexion large et profonde commune qui aide à mieux appréhender les défis de notre époque, tracer des voies d’action et esquisser de grandes lignes d’un programme commun qui soit populaire, progressiste, novateur, ambitieux et même opportunément arrimé au productivisme mais tout en veillant à ne tirer qu’au maximum de ce que la nature donne sans se détruire.Alors vivement un bon gouvernement !
3.01. Le Congo est incapable, depuis 1994, de restaurer sa souveraineté, « L’année
délire 1994 » (post-CNS défouloir, 1992) est aujourd’hui révélée comme celle du basculement par effondrement de la souveraineté, de l’administration, de la défense et sécurité, de l’économie. Dans un pays littéralement mué en un immense champ de théâtralisation dramatique de la vie nationale, le comble de la supercherie est atteint dans le pédantisme stérile des nouvelles élites : des initiatives de réflexion et d’analyse partent exclusivement de l’étranger pendant que les élites nationales s’empêtrent bruyamment dans des querelles et conflits politiques amnésiants et restent hermétiquement sourdes aux sollicitations des partenaires de notre pays dans la perspective d’un sursaut ultime de conscience nationaliste en vue du sauvetage du Congo.
3.02.Alors que les partenaires extérieurs appellent urgemment et instamment à un consensus général assorti de la volonté d'action nationale nécessaire à la prise par tous de sacrifices à la hauteur de l'ampleur de l'œuvre de reconstruction, longtemps la classe politique nationale, endiablée, dans une attitude désinvolte quasi-criminelle, repoussait toute initiative conciliante. « Il n'y a pas de temps à perdre. L'actuelle dégradation de l'économie et de la société zaïroise ne saurait se poursuivre sans que le pays n'en subisse, dans sa fibre même et dans ses perspectives futures de développement, d'irréparables dommages", ainsi prévenaient la Banque mondiale (« Agir vite et avec force pour enrayer la dégradation économique et financière et prévenir une implosion économique et sociale du Zaïre », novembre 1994) et la Belgique (Rapport Moll : « des pistes de sortie, pour la réactivation rapide de l'économie »).
Allant crescendo et rivalisant d’inventivité sous la troisième République, les diverses forces en présence semblent avoir, depuis, à la culture de la ponction et de la jouissance, ajouté l'inconscience et l’irresponsabilité : tout est arraché comme une proie à la portée de tous et personne ne doit rien à la communauté nationale.
3.03.Comble de dévoiement, quand elles ne sont pas simplement taiseuses, indolentes voire absentes, les élites se plaisent dans le fatras habituel des théories conspirationnistes et des débats rances, dans des communications d’affrontement où le pour ou contre fait office d’argument et où les émotions prévalent sur la réflexion ; ces communications où l’adversaire devient un ennemi personnel et la confrontation dégénère souvent en insultes et agressivité, le climat d’intolérance et d’exclusion mutuelle violente conduisant même à la tentation d’éliminer d’une manière ou d’une autre celui qui représente pour son camp un ennemi.
La situation sociale déjà extrêmement précaire est drôlement envenimée par la chicaya politique : des partis politiques moralement déliés entretiennent, par leurs discours pleins d’amertume et au ton volontiers et invariablement accusateur contre les adversaires ou ennemis, tendent à « transformer le pays en une grande place constamment livrée au vacarme et envahie sans cesse par des foules hétéroclites qui se plaisent à hurler, à accuser et à condamner à longueur des journées et des nuits ».
3.04. Desgouvernants congolais des plus en vue rivalisent piteusement
d’inventivité en paradigmes pour ressasser, à coup de données statistiques et de chiffres de résultats cruellement trompeurs et falsificateurs, leurs accommodations personnelles en approches de croissance économique et d’émergence du pays : le pays n’a de cesse de reculer scandaleusement et continuellement jusqu’à tomber plus bas que terre.
En cause, une gouvernance perpétuellement brouillonne, erratique, chaotique et inefficace au point où l’on tend à accréditer la thèse « RD Congo-versus bon gouvernement : un couple à jamais antagoniste ? De 1960 à ce jour, une très longue marche congolaise perpétuellement entravée par une incompatibilité consubstantielle ou un désamour tenace ? Définitivement, à moins d’une révolution endogène, assumée et maîtrisée, des mesures pourront être prises mais elles n’auraient aucun impact tant que les conditions requises pour un bon gouvernement de sont pas réunies». Le pays bat un triste record en contraste sur son destin : il est rangé à la fois parmi les dix pays les plus pauvres du monde et parmi les dix qui ont le plus grand potentiel de développement.
3.05. La Nation congolaise est relativement jeune, essentiellement par l’âge de
son indépendance, de son autodétermination, de sa souveraineté nationale et internationale. Cette jeunesse ne peut, à elle seule, justifier le fait que le pays soit, depuis de longues années, désespérément une mer continuellement agitée, reflétant plus d’ombres que de lumières, de violences que de douceurs, de cruauté que d’humanité, de désolation que d’édification, bref plus de malheurs que de bonheurs. Pour ne rien arranger à la gouvernance du pays, toujours calée en mode de « navigation à vue », lesystème hérité de la colonisation avec sa « vision léopoldienne » craque de toutes parts et court irréversiblement à la faillite, suite au traitement injuste et dangereux réservé à ceux, les gens de peu, le peuple d’en bas, qui peinent pour financer les excès des dirigeants.L’inaptocratie s’enracine et prospère allègrement dans sa forme pure et dure grâce aux passerelles de duperie que lui offre la démocratie cosmétique par le biais du pouvoir anxiolytique des « élections libres, justes, transparentes, inclusives… »
A la longue gestion du Président Mobutu, aujourd'hui très controversée à cause des effets sociaux pervers de la dégradation généralisée et continue de la situation économique nationale, l'opinion attribue un bilan globalement négatif, en dépit d'importants acquis incontestablement vitaux que sont la paix et l'unité nationale chèrement conquises et entretenues;
3.06. Le discours-programme du Président Mobutu (12 décembre 1965) liait l'échec
national de la première République au fait que dans notre "pays potentiellement riche et prospère, on ne travaille plus... on ne produit plus...; la classe politique est soucieuse exclusivement de ce que l'exercice du pouvoir pourrait leur (= politiciens) apporter, de se remplir les poches, d’exploiter le Congo et les Congolais…; certaines catégories de la population dont l’État en tête, gagnent beaucoup plus qu'elles ne produisent".
Il promit d'élaborer dès l’année 1966 un plan de développement intégrant l'ensemble des objectifs immédiats et futurs, expressément quantifiés. Il esquissa en même temps un schéma d’aménagement du territoire en définissant les efforts de reconstruction spécifiques des provinces, et en reconnaissant, au passage, ne vouloir pas abandonner le projet du gouvernement Tshombe, savoir constituer trois grandes régions économiquesautour des centres de Léopoldville (Ouest), Élisabethville (Sud) et Stanleyville (Est). Dans la foulée, il annonça plusieurs mesures exceptionnelles telles que la suspension de la politique des partis, la lutte contre la corruption et l'assainissement de la gestion des finances publiques avant d'énoncer les objectifs et perspectives de développement dans une croisade visant la consolidation de la paix et de l'unité nationale ainsi que la politique des grands travaux pour l'industrialisation, la construction du barrage d'Inga et l’établissement d'une industrie sidérurgique et d'une industrie chimique.
3.07. Il sied de relever que le succès économique éclatant du quinquennat 1965-1970 ainsi que du maillon 1971-1975 résulta de l’application soutenue des efforts de réalisation des objectifs SMART du premier programme clairement et pertinemment déclinés en termes d’augmentation de la production agricole et minière : de 50.000 tonnes en 1965 à 120.000 tonnes en 1970 pour le maïs; de 20.000 tonnes à 100.000 tonnes pour le riz; de 900.000 tonnes à 1.300.000 tonnes pour le manioc; de 15.000 tonnes à 60.000 tonnes pour le coton-graine; de 85.000 tonnes à 170.000 tonnes pour l'huile de palme et de 285.000 tonnes à 325.000 tonnes pour le cuivre; ainsi que pour la production industrielle de 30.000 à 60.000 tonnes de sucre; de 57 à 70 millions de m² de tissus et de 3,6 à 6 millions de paires de chaussures.
L’hymne au travail « Retroussons les manches » transparaît comme le sésame du succès : « Je vous l'ai dit et je le répète, l'année 1966 sera dure. Mais grâce à notre travail à nous tous, une lueur d'espoir ne tardera pas à poindre dans notre pays qui n'a déjà que trop souffert. Bon courage, mes frères, bonne année dans le travail et, tous ensemble en route pour la prospérité du pays. » (Nouvel-An 1966)
Le verdict de l’évaluation du quinquennat honora la promesse du début de mandat : "Je suis sûr que vous constaterez que le Congo d’aujourd’hui avec sa misère, sa faim et ses malheurs, se sera transformé en un pays riche et prospère où il fera bon vivre et que le monde nous enviera".
Vivement un tournant de la rupture pour conjurer la malédiction du pays aux ressources prodigieuses !
3.08. Malheureusement, la relative abondance économique du début des années
70 eut pour effet d’émousser la hargne au travail du numéro un congolais lui-même. Sans plan, donc sans repère crédible pour une évaluation objective soutenue, l’homme d’État congolais crut sa tâche déjà entamée et peut-être sa mission accomplie ou en voie de l’être, et que l’heure avait sonné d’en cueillir les fruits pour sa propre satisfaction. Il venait sans doute d’être gagné par la même maladie qu’il dénonça cinq ans plus tôt.
En l’absence d’un schéma cohérent et rationnel ainsi que de politiques et stratégies intégrées dans une vision globale de poursuite des objectifs de développement, le pays subit des gaspillages des ressources; d’où ce procès civil de la responsabilité de l’échec du président Mobutu qui impute à son chef de cabinet, B. Bisengimana, la charge d’avoir, lors d'une conférence académique, déclaré : "Le Zaïre n'a pas besoin de plan de développement, parce qu'il est trop riche".
Qui blâmer ? il se raconte que le « dignitaire » congolais appelé à gérer le département du Plan dans le premier gouvernement avouait, près de quatre décennies plus tard, que lui-même et ses collaborateurs ignoraient jusqu'à la mission ou le rôle du ministère et qu'à ses yeux, la seule évidence était que les attributs du pouvoir lui incombaient désormais en lieu et place de son prédécesseur belge : être appelé "Son excellence", la grosse limousine "Impala", une « somptueuse » villa à Kalina (Gombe), un cabinet politique pléthorique logé dans des bureaux spacieux, tapissés et lambrissés, etc.
3.09. Des analystes pensent que la machine économique Mobutu s'était en réalité emballée dès l'étape initiale 1966-1968 faute de plan de développement, les grandes réalisations positives à l'actif du quinquennat 1965-1970 étant à verser plutôt sur le compte de l'énorme sursaut d’orgueil du départ; toutes difficultés majeures rencontrées dans une navigation à vue déroutent quand elles ne bloquent tout simplement pas la marche.En l’absence d’un ancrage solide à une vision et à un plan de réalisation du destin national, le Président Mobutu semble avoir manqué complètement de ressort pour pouvoir bondir et reprendre son ardeur initiale : "J'ai échoué sur un point capital : nous n'avons pas construit suffisamment de routes, ce qui a retardé le développement agricole…Je suis fier d'avoir bâti une nation, d'avoir donné une identité à mon pays. Nous avons 254 ethnies au Zaïre qui parlent plus de 400 dialectes...Ma seule et unique ambition, tout compte fait, c'est que le Zaïre devienne autre chose que ce qu'il est maintenant. Je ne veux plus que mon pays soit la risée du monde. Je veux qu'il remonte petit à petit la pente et mérite la place qui lui revient" (Président Mobutu, mai 1993 sur son septennat 4 décembre 1984 - 4 décembre 1991, mandat placé sous le signe du social, dont il fut l’architecte et entrepreneur général lui-même).
3.10. Une emblématique confession de Barthélemy Bisengimana, Directeur de
cabinet du président de la République de mai 1969 à février 1977épinglait les erreurs stratégiques mortelles commises : "le manque d'un environnement qui permette à l'esprit de créer", le fait de n'avoir "pas remarqué que la première industrie dans un pays développé devait être l'industrie agricole", d'avoir dans la précipitation "confondu l'usine et l'industrie", d'avoir négligé la PME, qui est pourtant le moteur de la croissance économique", d'avoir "valsé entre libéralisme et collectivisme" et d'avoir "trop misé sur l'assistance technique" ou l'aide extérieure alors que celle-ci "ne devrait être qu'un complément pour parachever un projet qu'on a mené par ses propres efforts" (octobre 1990). Le pays a eu même à valser en matière d'options économiques de base ou d'orientations stratégiques et son action a surtout accusé le coup mortel de l'insuffisance voire le manque de coordination intersectorielle ainsi que de suivi méthodique et évaluation périodique et rigoureuse de l'action engagée.
3.11. Évoluant en l’absence de culture de bonne gouvernance et privés de prospective et stratégie, absorbés par leur propre adulation et ayant perdu toute assise populaire, les dirigeants finissent par faillir à leur mission première. Néanmoins, « le mobutisme a accouché de la conscience nationale zaïroise, il aura été le distillateur du nationalisme, du patriotisme zaïrois dans toutes les couches de la population, le gardien chatouilleux et vigilant de la sauvegarde de l'unité territoriale. Ce mobutisme-là n'est pas à rejeter. Mais il faut extirper le mobutisme contraire de l'œuvre d'espoir et d'ambition nationale, celui de la jouissance matérielle, de l'affairisme, de la corruption débridée des dirigeants et de la misère parallèle du peuple » (A. Kangafu)
Grands défis de la cause nationale suprême de refondation du Congo et de reconquête de la souveraineté territoriale, économique, identitaireet culturelle dans la voie de la grandeur et de la prospérité
Oui, le Congo peut et doit redresser le front. Aujourd’hui, le spectre de l’effondrement du Congo n’autorise plus de procrastinations par des dénonciations, des déballages, des déstabilisations, des déshabillages ou même simplement des rappels des faits et gestes d’un passé jamais guère reluisant. Il faut passer à l’action pour extirper le mal sous toutes ses formes et neutraliser les méchants avant qu’ils ne quittent le navire.
4.01. Comme affranchie de toute exigence morale et encouragée dans sa
gouvernance licencieuse par le laxisme et la débonnaireté de l’opinion publique, la classe dirigeante congolaise donne de nos jours cette funeste impression que face au spectre du tsunami social égalisateur des destins, elle se contenterait de privatiser gilets et bouées de sauvetage pour le salut du peuple d’en-haut et qu’elle se résignerait à délester définitivement le bâtiment Congo de son gouvernail avant de le déserter et le laisser couler avec à son bord près de cent-vingt millions d’enfants du Congo.
Les générations successives des élites ont définitivement enterré cette exhortation de P.E. Lumumba : « Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive sa juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la paix »
Quoique disposant de ressources prodigieuses, le pays n’aura toujours pas réalisé le progrès souhaitable, du reste jamais expressément ni formellement souhaité. La survie du peuple est au prix non pas d’un vague aggiornamento ni des réformes cosmétiques tant ressassées par la classe politique, mais plutôt à celui d’une véritable révolution institutionnelle politique, culturelle, économique et sociale, endogène, assumée et maîtrisée, et la renaissance de la nation passent par des changements, par des ruptures, bref par une révolution pacifique.
4.02. « Le Congoest une création artificielle qui aurait pu ne pas exister ; il n’y
aurait eu ni de colonisation belge ni de Congo » sans le Souverain Léopold II, lui, qui, inspirépar l’expérience des Pays-Bas, martelait déjà le 17 février 1860 à l’âge de 25 ans, devant le Sénat belge « la nécessitéde promouvoir le commerce belge àl’étranger et l’exportation des produits belges », moyennant une colonie pour créer une marine et obtenir de nouveaux marchés pour son industrie » ; et en 1877 : « Nous devons être à la fois prudents, habiles et prompts à agir (afin de) nous procurer une part de ce gâteau africain ».(Jean Stengers)
4.03. Mais déjà, dès la première levée d’ancres en le jour « sacré » (sic!) du 30 juin
1960, le « navire Congo » futpris dans une tourmente de très forte amplitude alors qu’il n’avait pas encore« installé un arsenal de navigation assorti(baromètre, boussole, ancres, gilets de sauvetage…) ni surtout colmatéles trous dans sa coque ni appris convenablement leur métier ainsi que les standards universels de la navigation maritime aux chefs et aux membres d’équipage » ;
Les plus audacieux des apprentis marins membres du premier équipage prirent la responsabilité de la manœuvre du gouvernail et firent prendre le large au vaisseau, mais sans s’être préalablement assuré d’identifier, repérer et connaître de façon détaillée et univoque le port de destination choisi, la destination connue et désirée d’avance par la « population autochtone du Congo belge » à bord du navire soit un peu plus de quatorze millions d’âmes (1960), des « autochtones colonisés » tout fraichement « affranchis », alors encore emballés dans l’euphorie de l’exaltation de l’émancipation nationale aux pas de danse endiablés et sous le rythme de l’inusable et féerique rumba « Indépendance Cha-Cha… ! ».
4.04.Absorbées par des disputes récurrentes, fratricides et implacables pour le contrôle des sinécures et rentes, les générations successives des membres de l’équipage du navire congolais se révèlent singulièrement inaptes, insouciantes et imprévoyantes, et indubitablement aujourd’hui davantage qu’hier et surtout qu’avant-hier. Pourtant, le peuple attend qu’ils lui proposent un rêve original qui engendre et la destination et le chemin vers le Congo Bicentenaire 1885-2085 par exemple, un Congo nouveau, le Congo moderne, àla fois cette terre riche et féconde oùcoulent le lait et le miel en abondance pour tous et chacun des enfants de la mère-patrie, et également ce pachyderme géant bien fermement dressésur ses pieds, la gâchette et la locomotive du continent africain !
Le défi est exaltant, celui de déterminer un nouveau destin par le peuple congolais en remplacement du Congo rêvé par le tout jeune (25 ans) Duc de Brabant dès le 17 février 1860 suivant le modèle hollandais (le rêve d’offrir un nouveau Java à la Belgique!), du Congo fait à partir de 1885 par le Roi Léopold II, le Roi-bâtisseur, en fonction de la grandeur et de la prospérité de son pays, la Belgique, et uniquement, exclusivement en raison de ses idées, de sa doctrine jusqu’à la fin du règne en 1908; et puis rationnellement perpétué à partir de juin 1909 par la Belgique, avant d’être littéralement hérité pour être naïvement, nonchalamment et même inconsciemment consommé de génération en génération, depuis le 30 juin 1960 jusqu’à ces tumultueuses années 2020 dans un mimétisme effarant par le Congo-Zaïre-Congo indépendant.
En tout état de cause, nila communauté politique ni le chef de l’État, guide suprême, éclairé ou d’essence divine soit-il, ne doit se substituer au peuple dans son droit exclusif de se déterminer souverainement et directement l’avenir de sa communauté de destin.
Le règne de la navigation à vue 1960-2024 : un parcours d’essais et erreurs né de la célèbre controverse autour du plan Van Bilsen (pour l’émancipation progressive du Congo dans trente ans soit 1955 - 1985 : une intention alors objectivement et difficilement blâmable) : « les Congolais étaient-ils prêts à assumer leurs responsabilités dans l’immédiat ou devraient-ils attendre quelque 25 à 30 années, le temps qu’ils y soient bien préparés ? ». En 1959 les opinions étaient partagées aussi bien chez les Belges que chez les Congolais, dans la sphère politique comme dans la sphère religieuse, sur l’échéance de la politique coloniale.
4.05. Au terme du premier Plan Décennal de mise en valeur du Congo alors presqu’exclusivement tourné vers la prospérité de la Belgique et au moment de lancer un second Plan dont l’action allait réorienter les objectifs vers le progrès du Congo, le Gouvernement belge pensa bon et juste de proposer une évolution progressive vers l’indépendance : le plan Van Bilsen.
Si Van Bilsen prôna un « Plan de 30 ans », aujourd’hui un plan de 60-65 ans (Horizon 2085) siérait opportunément car devant en même temps doter le pays d’une vision et d’un schéma de mise en valeur en corrigeant le parcours des 60 ans passés et en arrimant àl’universalité (ICCN 2060) pour préparer la véritable indépendance du Congo, que les experts et les dirigeants fustigeaient comme irréaliste en 1956 sans proposer une alternative.
Ce fut une indépendance piégée, purement fictive et nominale, accordée tout de suite mais sans qu’aucune des réformes préalables préconisées ou simplement envisagées alors ne fut mise en œuvre. Le « Combat du Congo était inachevé »certes par rapport à la construction du Congo pour le bien des Congolais mais également voire surtout par rapport aux objectifs de mise en œuvre du territoire congolais au profit de la métropole.Le péché originel des pères de l’Indépendance tire sa propre origine du raté de l’époque de la sortie de la Colonie dont l’œuvre était jugée alors grandiose et bénéfique, même si « beaucoup restait à faire », selon le titre évocateur "Combat inachevé" (1969) de l’ouvrage de l'ancien ministre belge des affaires étrangères, Paul-Henri Spaak.
4.06. Congolais, avons-nous notre Congo ? Le Congo ne nous appartiendrait pas en propre ! Une question-débat récurrente : « Le Congo est-il à nous seuls ? Balkanisation du Congo, mythe ou réalité ? ». Reconnaissance de l’ancienne AIC à l’égal d’un État ou d’un Gouvernement par chacun des États signataires plus tard de l’Acte général de Berlin du 25 février 1885 (art 36 consensus comme mode de gestion de toutes les crises et 37 : ouvre l’empire de l’Acte Général aux Futures Puissances Privées du monde avec la Stratégie universelle : un État, Grande Puissance Géostratégique et Géopolitique du monde telle que préfixée au 31 décembre 2098).
4.07. Larécurrence et l’exacerbation actuelle des crises du Congo tendent à
cristalliser une thèse de Me Gabriel Banza M. : « le Congo n’est pas totalement la terre des seuls Congolais, le pays appartient également à la Communauté des Puissances occidentales. Ce pays ne nous a jamais appartenu en propre mais nous en sommes gestionnaires pour compte des quatorze puissances présentes à la table de Berlin »et plus affligeant « nous ne nous sommes jamais approprié le Congo » : « les Congolais arrachèrentle gouvernail à l’équipage belge et levèrent brutalement les ancres le 30 juin 1960 sous les regards médusés des plénipotentiaires des« puissances fondatrices » (au nombre de quatorze : États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Autriche-Hongrie, Pays-Bas, Espagne, France, Russie, Suède-Norvège, Portugal, Belgique, Danemark, Turquie ), alors que celles-ci n’auraient pas encore vendu leurs « actions » ni été désintéressées mais qu’elles voudraient - en communion inavouée avec les voisins de notre pays - un Congo éperdument faible dans notre village planétaire où il n’existe pas de code de conduite morale »
Avez-vous dénombré ? Quatorze puissances fondatrices, actionnaires de notre Congo, dont même la Russie ? Et auxquelles se sont ajoutées, depuis, d’autres « Futures Puissances » dont le Canada, la Chine…par exemple ?
L’État et la nation tels qu’ils existaient, pour ne pas dire la patrie, étaient modelés par le colonisateur pour ses seuls intérêts.
4. 08. En lieu et place d’une table ronde sur la reconstruction du Congo, préconisée jadis par la Belgique, il s’agit plutôt de penser un schéma nouveau de grandeur pour l’aménagement et l’équipement du Congo. Car « les infrastructures de base existantes, lesquelles sont, depuis, arrivées au terme de leur vie, correspondaient à la vision de mise en valeur de cet immense territoire par et pour le Roi Léopold II, d’abord, et, par et pour la Belgique, ensuite, celle d’un Congo terre d’exploitation, sous le régime du travail forcé, de l’esclavage à durée déterminée, et de l’indigénat, cette discrimination codifiée ». Etienne Tshisekedi dissertant sur l'urgence de la reconstruction du pays, fit un jour cette remarque au président L.D. Kabila : « C'est une fausse perception du fond du problème que de parler de la "reconstruction" d'un pays qui n'a jamais connu un début de construction. Car, depuis 1960 jusqu'àce jour, une minoritéde nos compatriotes opportunistes et aventuriers a, par les armes, étouffédans l'œuf les conditions de construction mises en place par le peuple ».
4.09. À charge des générations présentes et à venir de réaffirmer et assumer l’option levée par les populations congolaises dès la fin des années 1950, à savoirla voie de l’autodétermination du peuple, et selon la promesse des pères de l’indépendance engager véritablement pour la première fois et mener jusqu’au bout le véritable premier exercice fondateur du Congo selon la vision et la volonté des Congolais, dénommé aujourd’hui « le Congo moderne.
Définir une ligne générale et une politique générale pour la construction d’une société idéale future selon la volonté et le goût du peuple. Les nations puissantes contemporaines sont celles qui ont su concevoir et mettre en œuvre de profondes transformations institutionnelles au regard des options nationales majeures relatives à la construction du bien commun. La clé de sortie de l’impasse actuelle n’est pas dans des consultations ni dans quelque union sacrée. La voie incontournable est celle de la révolution,pacifique,savoir « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons étéjusque-làde ce que voulons être désormais», en commençant par la reprise des fondements du radier général demeuré inachevé depuis 1960.
Et dans cette perspective « ériger prioritairement un pont de la réconciliation avec le grand Peuple d’e- bas » avant de lui montrer le bon cap pour le changement et de lever durablement l’ancre vers la destination cette fois désirée et choisie par le Peuple. Les moyens violents sont bons pour renverser, pour détruire, mais ils ne sont bons que pour cela, tandis que les moyens pacifiques sont les seuls qui puissent être employés pour édifier, pour construire, en un mot, pour établir des constructions solides (Saint-Simon).
4.10. Les Congolais doivent s’offrir cette opportunité unique de déterminer leur propre destin, définir leurs finalités communes et leurs préférences, définir ensuite les orientations, celles-ci devant résulter de la délibération collective. Cet exercice constituera désormais le point de départ d’un processus régulier de réflexion approfondie et d’analyse des enjeux essentiels auxquels la société congolaise doit répondre ainsi que de leurs implications. Viendra ensuite l’esquisse d’une série d’orientations prioritaires pour les six, dix, vingt, trente, quarante, cinquante et soixante ans à venir ainsi qu’une prospective générale de rêves intergénérationnels allant jusqu’à l’horizon des cinquante ans à venir et plus. D’où l’impérieuse nécessité de se donner un ancrage institutionnel.
Grand débat national et novateur – Des préconisations précoces et matériaux pour le gigantesque chantier de la refondation et construction du Congo moderne
Dans cette entreprise, se faire le devoir de dire la véritéaux Congolais, ce n’est pasêtre un marchand de désespoir mais c’est préparer la nation àdes années difficiles de survie et de résistance et s’engager dans la croisade pour la renaissance.
5.01. Quelle est la capacité des élites du pays à fournir à très court terme une réponse cohérente, pertinente, généreuse et audacieuse aux multiples attentes légitimes et urgentes du peuple d’en bas, lequel piaffe aujourd’hui d’impatience de renouer d’abord et simplement avec la vie ?
La classe politique devrait surveiller comme le lait sur le feu ces colères qui montent dans le Congo du peuple d’en-bas, particulièrement par temps de confrontations électorales. Rien ne rassure quant à la fameuse résilience du peuple face à la dureté du sort de malheur ni l’élasticité de sa patience légendaire. L’émotion congolaise est réputée imprévisible. Personne n’a jamais deviné l’avenir; aucun indice annonciateur d’un orage, aucun signe prémonitoire !La mayonnaise montera continuellement en ces années « Déluge 2020 » et l’explosion va finir par se produire. Si rien n’est fait, une révolution violente naîtrait, se propagerait à la vitesse microbienne, embraserait toute la société et hâterait la délitescence du Congo. « Ce n’est pas ce qu’on souhaite mais il ne faudra pas venir pleurer ».
5.02. L’Histoire renseigne par exemple que le roi Louis XI de France fut surpris en juillet 1789 après avoir convoqué les états générauxen avril 1789 : « Nous avons besoin de nos fidèles sujets pour nous aider à surmonter toutes les difficultés où nous nous trouvons relativement à l’état de nos finances et pour établir (..) un ordre confiant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets ». Le 15 janvier 2019 soit 230 ans plus tard, le président Emmanuel Macron lançait le « Grand Débat National », voulu comme vecteur de transformation des colères en solutions-réponses à la crise des « Gilets jaunes », un débat public tenu jusqu’au 15 mars 2019 sur quatre thèmes dont l’organisation de l’État et des services publics, à travers 10.000 réunions locales avec 70 personnes en moyenne par débat et près de 2 millions de contributions sur le site dédié.
5.03. L’expérience sénégalaise des « Assises nationales » lancées le 1erjuin 2008 à
l’initiative de l’opposition et clôturées le 24 mai 2009 (avec la participation de plus de 140 organisations de la sociétécivile, partis politiques, personnalités diverses) visaient à trouver une solution « consensuelle, globale, efficace et durable àla crise »au moment oùle dialogue politique était quasiment inexistant. « Tout peut changer, mais rien ne changera sans l’effort des volontés de tous ceux dont le destin est en cause. Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité »(Amadou Mahtar Mbow, président des assises). Résultant d’échanges avec la population sur tout le territoire et même àl’étranger, la « Charte de la gouvernance démocratique »adoptée posa les bases d’un développement durable et constitue le référentiel des actions à venir. Le Sénégal est, depuis, sur les rails.
5.04.Le défi congolais est plus complexe, l’action étant à mener sur deux fronts concomitamment, le front des déclics de confiance et celui de la refondation.
De quelque 60 millions d’habitants en 2005 et 100 millions d’habitants en 2020, la population du pays pourra avoisiner 120 millions en 2025 et caracoler autour de 400 millions à l’horizon 2100 pour près de 90 millions d’habitants dans la seule ville-province de Kinshasa. Mais le pays affiche un niveau de vie comparable à la misère des années d’après la guerre de 1940-1945.
La massivité (Isidore Ndaywel) territoriale - 2.345.409 km2- et démographique postule que la gestion du Congo deviendrait une inextricable quadrature de cercle de par des défis hors de portée auxquels les gouvernements successifs seront inévitablement confrontés en termes d’infrastructures physiques de base (routes, électricité, logement, eau), d’équipements socioéconomiques (écoles, hôpitaux) et de production agroalimentaire principalement.
Paradoxalement, le pays est par exemple dépourvu d’un cadre institutionnel, organisationnel et stratégique en adéquation avec les défis et enjeux d’un développement urbain foudroyant ni même simplement avec ceux de la gestion urbaine : aucune gouvernance crédible, rationnelle et conforme à cette massivité ! En 1960 le pays comptait moins de 15 millions d’habitants et sa capitale, Léopoldville (Kinshasa), à peine 0.5 million d’habitants.
5.05. Des assises dédiées au projet « LeCongo moderne » et donc censées
couvrir tous les domaines et secteurs de la vie nationale, devront aider dans l’immédiat à stopper la descente aux enfers du pays et à conjurer le spectre d’un tsunami social dévastateur, à définir un plan de renflouage du paquebot Congo dangereusement à la dérive, à mettre en place un programme de réconciliation des cœurs appuyé par un programme d’actions d’urgence dites « déclics de confiance » et à lancer le processus d’élaboration du destin du Congo bicentenaire (1885-2085), lequel pourra s’étendre sur une période triennale, 2025-2027 étant donné qu’il s’agit d’engager toutes les forces sociales, économiques et politiques dans la voie d’une incontournable révolution.
5.06.La conduite du chantier « Grand débat national et novateur » congolais
pourra passer par des formes multiples dans la concertation et le débat : des débats publics thématiques, des auditions (conseil des anciens), des séminaires de travail, des consultations des partenaires sociaux, des dialogues avec les Assemblées, des débats en provinces et ETD avec les acteurs locaux, l’ouverture d’un espace contributif en ligne, des sondages ou photographies instantanées de l’opinion, des mini-RIC (referendum d’initiative citoyenne) thématiques spontanés.
Agir en homme de pensée et penser en homme d’action (Bergson) - Explorer les tendances et les scénarios du futur à travers des regards croisés d’experts, prévisionnistes, chercheurs, entrepreneurs, ingénieurs, aménagistes, anthropologues, philosophes, juristes, sociologues, économistes, statisticiens…
5.07. La recherche du bonheur commun, la vie heureuse pour tous et chacun,
commence par des options pour un vivre ensemble harmonieux, fraternel, solidaire et paisible, de réveil et de veille patriotique dans la solidarité mutuelle, la fraternité, la paix solide et durable.
La doctrine sociale de l’Église catholique (DES) représente à ce sujet une source inépuisable d’inspiration, étant elle-même née de la réflexion de l’Église sur les temps modernes et leurs difficultés particulières eu égard au souci permanent de mise en œuvre concrète de l’Évangile au quotidien dans la société, d’adaptation à son époque et à ses besoins spécifiques. La personne humaine du fait de sa vocation communautaire doit vivre dans le cadre de la société civile, c’est-à-dire une société ouverte au bien commun, à la démocratie, au principe de subsidiarité, de solidarité, de participation, de justice dans la charité. Il appartient à la communauté politique d’assurer le bon fonctionnement de l’ensemble dans le cadre des institutions économiques, sociales et politiques.
5.08. Il sera également question d’ériger un front idéologique commun et univoque
de la transformation de la société , et cela prioritairement dans l’éducation et la mise en place des structures nouvelles, mentales, morales, sociales, économiques, politiques, éducatives.Face à tant de défiance à l’égard de la parole publique, le débat -vertical- devra être systématique et généralisé. Il faut une force politique unifiée organisant et orientant l’unité nationale essentiellement populaire et s’en servant comme d’un levain pour promouvoir une puissance économique unifiée et étroitement liée à elle.
5.09. Au lieu d’une union sacrée « de façade » des figures socio-politiques marquantes du pays, si représentatives soient-elles, le Congo ne pourra survivre et renaître qu’au prix d’un exploit comparable à celui du 4 août 1789 français, la date la plus fameuse de l’histoire parlementaire française, jour où, comme le décrivent aujourd’hui les meilleurs historiens et autres experts du pays, « la Révolution inscrite dans les esprits se construisit dans les faits ».
Dans un élan révolutionnaire pacifique et de réconciliation entre les deux peuples, le peuple d’en-haut et celui d’en-bas, le Congo adjurera tous les cœurs congolais, comme animés du plus saint enthousiasme, de faire trêve àla Constitution de la troisième Républiqueen guise de la volonté collective et univoque d’abolir les privilèges, tous les privilèges, quels qu’ils soient, des personnes, des villes, des provinces et des corporations. Une décision solennelle sera alors publiée : « le Parlement détruit entièrement le régime des privilèges, sinécures et rentes de situations ».
Les citoyens mêmes qui ont mérité de la patrie doivent être récompensés par des honneurs et jamais par des privilèges : car la république est à la veille de sa ruine, sitôt que quelqu’un peut penser qu’il est beau de ne pas obéir aux lois (J.J. Rousseau).
S’inspirer des leçons des plus belles pages « success story » d’histoire des nations qui ont su frayer leur chemin dans le roc et atteindre le bon port de destination, à l’exemple de l’extraordinaire propulsion de la République Populaire de Chine dans son parcours 1960-2020, et galvaniser les forces progressistes dans la croisade nationale
5.10. Le Congo est confronté à un dilemme existentiel : « ou le peuple d’en haut abdique et se résout à supprimer le régime ignoble des privilèges, et le comblement de l’abîme social est lancé avec la jetée en pont de réconciliation avec le peuple d’en bas, ou il s’obstine à creuser l’abîme en entretenant la misère du peuple d’en bas et la distanciation sociale finira par faire déborder la mer de la colère dont les entrailles cracheront l’horreur »
Pour relever les défis de construction du bien commun, le Congo pourra interroger des modèles socio-économiques mondiaux et s’inspirer de ceux marqués du sceau « success story » et des chemins empruntés, par exemple, par la Chine et l'Inde qui ont réussi à multiplier leur PIB par 2,4 et 2,3 respectivement entre 2008 et 2015. En 2000 la Chine atteignit le niveau de richesse des USA de 1939 et dès 2015 celui des USA de 1972. Son PIB/habitant est passé de 5400 en 1990 à 15.400 dollars courants en 2015.
Le grand timonier chinois Mao Tsé-Toung n’eut de cesse d’enseigner le Peuple à travers ses innombrables adresses à la jeunesse chinoise notamment (extraits choisis ci-dessous), et surtout par le témoignage de son engagement politique vécu, perpétué toujours et encore aujourd’hui par exemple par le président Xi Jinping, dépositaire et de l’empire millénaire et de la dynastie communiste.
5.11.« Nous devons faire comprendre à toute la jeunesse que notre pays est encore très pauvre, qu’il n’est pas possible de modifier radicalement cette situation en peu de temps, que c’est seulement par leurs efforts unis que la jeunesse et tout le peuple pourront créer, de leurs propres mains, un État riche et puissant en l’espace de quelques dizaines d’années. Le régime socialiste nous a ouvert la voie vers la société idéale de demain, mais pour que celle-ci devienne une réalité, il nous faut travailler dur ». (1957)
Notre Parti a défini la ligne générale de la révolution chinoise et arrêté diverses lignes de travail et mesures particulières…
La transformation d’une Chine agricole arriérée en un pays industriel avancé exige de nous un travail des plus ardus, alors que nos expériences sont encore loin d’être suffisantes. Il nous faut donc savoir apprendre ». (1956)
C’est une tâche ardue que d’assurer un niveau de vie convenable à des centaines de millions de Chinois, de transformer notre pays économiquement et culturellement arriéré en un pays prospère, puissant, doté d’une culture hautement développée. Et c’est pour mieux assumer cette tâche et pour mieux travailler avec tous les hommes de bonne volonté en dehors du Parti (= le noyau dirigeant de la cause chinoise), déterminés à faire aboutir des transformations, que nous devons, à présent comme dans l’avenir, entreprendre des mouvements de rectification et corriger sans relâcher ce qu’il y a d’erroné en nous (1957)
Nous devons apprendre de tous ceux qui s’y connaissent (quels qu’ils soient) à travailler dans le domaine économique. Nous devons en faire nos maîtres, apprendre auprès d’eux humblement, consciencieusement. Quand on ne sait pas, on avoue son ignorance, il ne faut pas faire l’entendu » (1949)
5.12.« Prendre son temps et faire profil bas » …pour matérialiser un rêve
fantasmagorique, une utopie des plus folles ! Des médias occidentaux scrutent et dépeignent l’exploit chinois comme une offensive planétaire : un expansionnisme englobant tous les continents et surfant sur un programme d’investissements titanesque, dans tous les domaines et sur tous les fronts. Le rouleau compresseur chinois opère sans guerre ouverte mais par une stratégie masquée, évitant les heurts frontaux : la sino mondialisation, en avançant ses pions « par petites touches qui ne donnent pas matière à conflit » ; la « tactique des petits pas » qui ne suscite guère d’opposition, en vue de reprendre sa place de locomotive première sinon deuxième, et depuis 2012 sous la direction de Xi Jinping, accélère ce changement de stratégie : il sonne l’heure de la « grande renaissance de la nation chinoise », une entreprise de conquête illimitée, baptisée « le rêve chinois » (et non pas « Xi Jinping » !)
« Sésame, ouvre-toi ! » : Grand Débat National Novateur de refondation et construction du « Congo moderne », une nation forte, prospère et juste au service du bonheur commun
Une proposition de méthodologie et d’organisation garantissant une confrontation d’idées large, approfondie et exigeante !
5.13. Le Congo s’engage dans la voie d’une révolution institutionnelle, politique, culturelle, économiqueet sociale, en empruntant une démarche citoyenne, publique et inclusive, endogène, assumée et maîtrisée, dans la perspective de refondation et construction d’un destin de dignité et de grandeur : « LeCongo moderne ». Cap sur leCongo bicentenaire 1885-2085pour « bâtir un pays plus beau qu’avant », une nation forte, prospère et juste au service du bonheur commun, de la vie heureuse pour tous et chacun, par un vivre ensemble harmonieux, fraternel, solidaire et paisible, de réveil et de veille patriotique, dans la paix solide et durable, la fraternité et la solidarité mutuelle.
5.14. Une ultime occasion donnée à toutes les élites du pays de contribuer à la passionnante mission de refondation du Congo en réparant et en équipant conséquemment et soigneusement son navire depuis ses ponts inférieurs jusqu’à l’ossature des mâts. Une œuvre enthousiasmante que les pères de l’Indépendance et leurs successeurs ou prétendus continuateurs, n’ont pas pu ni su poursuivre et parachever faute de temps pour les uns, de sagesse pour les autres, de perspicacité pour les autres encore, et, enfin, faute d’inspiration et de connaissance pour la plupart d’autres.
Aussi, la grande consultation citoyenne de la dernière chance qui, quoique lancée par le président de la République, devrait reposer sur un processus d’adoption par des institutions politiques après celles sociales, à l’instar d’une préconisation du Commissariat général à la stratégie et à la prospective, CGSP/France Stratégie, créé en France à la suite du commissariat général du Plan (1946-2006) et du Centre d’analyse stratégique (2006-2013).
5.15. Le pays pourra se doter d’un Conseil général d’appui à la révolution de
refondation institutionnelle et de reconquête de l’identité nationale, noyau du futur Commissariat général à la stratégie et à la prospective, dont la mission sera étendue au-delà de la réflexion GD2Npar la poursuite des missions généralement dévolues à pareil établissement dans le cadre de lacroisade de la renaissance du Congo.
Il portera la charge de pilotage du processus du Grand Débat National Novateur jusqu’à la décision politique finale, celle sanctionnant, après leur adoption par les institutions politiques, l’ensemble des analyses et propositions résultant des travaux traitant des grandes questions qui se posent à la RD Congo aux horizons successifs de 6, 10, 20, 30, 40, 50 et 60 ans à travers les enjeux essentiels auxquels la société congolaise doit répondre et de leurs implications. À charge et diligence du Commissariat général de soumettre au débat social et citoyen d’abord et à la décision politique ensuite, les options fondamentales levées.
5.16. Compte tenu de l’ampleur des défis et enjeux, le déroulement du GD2N érigé
enune cause nationale suprêmes’étalera sur une période d’au moins trois ans, 2025-2027,commençant par une phase de travaux préparatoires et de consultation articulée autour d’une série d’échanges et de débats associant partenaires sociaux, think tanks, associations de la société civile, élus nationaux, provinciaux, communaux et locaux, experts congolais et étrangers, acteurs économiques et sociaux, et représentants des administrations : colloques, conférences thématiques, forums et rencontres traitant des différents enjeux. Et cela, en vue d’une réflexion commune, centrée sur les défis de notre époque et de notre contexte, visant à tracer de nouvelles voies d’actions et esquisser un véritable « projet de société propre au peuple congolais, ambitieux (à l’horizon 2085) et novateur (inventer l’avenir et savoir le concrétiser » et ensuite, à décliner de grandes lignes de mesures concrètes » permettant de configurer le futur Congo au-delà du « concept statistique de croissance économique, par exemple, mais de couvrir le bien-être des populations, l’épanouissement des citoyens et leur prospérité.
Le Parti Socialiste belge (sous Elio Di Rupo) mit deux ans (2015-2017) de travaux avant les assises du « Congrès des idées » (2017)appelé à avaliser les propositions pour former un corpus idéologique cohérent « 170 engagements pour un futur idéal » de c
Le président de la République dispose de l’essentiel des leviers (Commissariat général à la stratégie et à la prospective) lui permettant de s’assurer de pouvoir imprégner de bout en bout de son empreinte le processus de détermination du destin national par le Peuple et, à ce titre, de passer royalement à la postérité des générations successives à venir d’ici à l’horizon 2085 du Congo bicentenaire un héritage réellement glorieux. Ce faisant, le premier Citoyen pourra être reconnu Père du Congo moderne » par cette même postérité.
5.17. C’est cet héritage qui pourra alors effacer définitivement les vestiges de la
vision léopoldienne et en même temps combler le hiatus, sonnant ainsi et le glas de l’âme du Congo belge et la première heure de l’envol du Congo nouveau, le Congo congolais, en marche vers le « Congo moderne ». À travers le Commissariat général à la stratégie et à la prospective le président de la Républiquetient la mainmise du processus de refondation et s’assure que les activités de détermination des grandes orientations de l’avenir de la nation sont conduites harmonieusement.
Le Grand Débat National Novateur ouvrira une série de chantiers de mise en œuvre d’une révolution institutionnelle politique, culturelle, économique et sociale pour la construction d’un « Congo moderne »
5.18. À l’effet de confesser et conjurer les conséquences « du péchécapital
originel » des pères de l’Indépendance et de finir leur travail en dotant le pays d’un socle : une « Vision pour le Congo bicentenaire Horizon 2085 », assorti d’une « Charte des valeurs de la République et des devoirs du Citoyen » et corollairement, des institutions économiques, sociales et politiques, une nouvelle Constitution, toutes censées porter le projet « Congo moderne ».
Déterminer le plan du Congo que nous voulons, fixer un ensemble de choix collectifs en termes de finalités communes, des grandes orientations, des objectifs, des stratégies et corollairement des politiques publiques ainsi que des institutions qui soient adaptées aux exigences d’une évolution générale proprement congolaise pour la croisade de refondation, à l’horizon de vingt, trente ou cinquante ans voire plus, par exemple celui du Congo bicentenaire (1885-2085) à l’instar des perspectives que des nations normales et même des régions continentales dont l’Afrique qui en sont dotées (Agenda 2063).
5.19. C’est le destin du Congo de l’an 2085, une vision à très long terme du
destin national souverainement déterminée par le Peuple avec une implication tous azimuts de la jeunesse,que les générations successives construiront à partir des premières élections générales et normales de refondation institutionnelle vers l’horizon 2028-30 (Ouverture de la Quatrième République).
Des générations des enfants du Congo seront formées dans le creuset de notre destin choisi et suivant le profil de l’être Congolais authentique qui soit en cohérence avec celui du moule défini dans la Charte des valeurs de la République et des devoirs du Citoyen résultant des options levées à l’issue du grand débat national de refondation.
5.20. En effet, la grande consultation citoyenne veillera à s’assurer de l’existence d’un noyau de valeurs et d’aspirations communes dans le sens, par exemple, de l’estompage des spécificités régionales, de l’atténuation de la coupure entre ville et campagne , du rapprochement des modes de vie des différentes couches sociales, de l’optimisation du casting institutionnel par le recours aux forces préparées et prédisposéesàjouer un rôle déterminédans l’organisation de la société, de la formation dupeuple à cesser de paraitre naïf ou complaisant àl’égard de ses dirigeants mais à exiger àceux-ci d'être àla hauteur de leurs ambitions politiques.
5.21.Le Peuple veillera à faire observe par tous les gouvernants et gouvernés des prescrits pertinents dela charte des valeurs et des devoirsen matière des conditions sine qua non de l’exercice des responsabilités publiques, entre autres : « Qui gouverne doit aimer son peuple, car un gouvernement qui n’aime pas, ne peut pas gouverner, au maximum il pourra discipliner, mettre un peu d’ordre, mais pas gouverner… On ne peut pas gouverner sans amour et sans humilitéàl’égard du peuple. Et chaque homme, chaque femme qui doit prendre possession d’un service àgouverner, doit se poser ces deux questions : est-ce que j’aime mon peuple, pour mieux le servir ? Suis-je humble et suis-je àl’écoute d’opinions autres que les miennes, pour choisir le meilleur chemin ?’’ (Pape François)
5.22. En perspective de la reconstruction de la paix et de la sécurité en vue de la
restauration de la souveraineté internationale,il est à entrevoir des négociations particulièrement sensibles auxquelles les meilleures intelligences et compétences nationales devront être mises à contribution pour permettre au pays de lancer le chantier hautement stratégique de recouvrement de la propriété du Congo( posséder notre Congo en propre !) vis-à-vis des quatorzepuissances coloniales parties prenantes à la conférence internationale sur la coopération à Berlin de novembre 1884 à février 1885 ainsi que toutes autres « Futures » Puissances Privées du monde enrôlées dans l’empire de l’Acte général de Berlin du 25 février 1885.
5.23. Le balisage du Grand Débat National Novateur à l’interne passera par la
négociation d’un grand moratoire général de trois ans (2025-2027)dans l’action gouvernementale et d’un programme de déclics de confiance pour le futur immédiat sur le quinquennat 2024-2028 du second mandat présidentiel du PR05. Il couvrira la période de préparation et de mise en œuvre des nouveaux fondements pour un État normal « Le Congo moderne ».
5.24. S’il est admis que le grand débat social et citoyen se veut un cadre censé
transformer les colères en solutions, il ne devra pas ressemble à un défouloir où tout un chacun vient dire n’importe quoi dans l’illusion entretenue que son sentiment deviendra la loi commune. Ainsi il s’attachera à la matérialisation du chantier de la paix, celle d’élaboration d’un pacte social suivantle triptyque « Dialogue - Éducation -Travail » préconisé par le Pape François : le dialogue entre les générations comme base pour la réalisation de projets communs ; l’éducation en tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement ; le travail pour une pleine réalisation de la dignité humaine.
5.25. Vivement un processus inclusif et exhaustif de justice transactionnelle de et
pour tous 1960-2024, communément dénommée «Vérité, Justice, Réconciliation, Pardon et Réparations (1960-2023) »avec pour point d’orgue un procès général, suggéré jadis sous la dénomination « le procès des accusés de l’île de Bulambemba » dans la perspective de la nécessité de mettre à jour, reprendre et finir, et compléter sur la période couvrant également les années 2000, le travail de mise en œuvre des recommandations et résolutions des commissions sensibles de la CNS 1992.
Vu son caractère majoritairement improductif et sa progression anarchique et vertigineuse, il est impérieux de traiter la lancinante question de la dette de l’État, une véritable plaie, un « fléau » suivant un esprit de justice et d’équité, dans le sens d’obtenir par exemple des acquéreurs des biens « zaïrianisés », « des mesures de réparation des dommages causés par eux, privant les populations locales de rares sources d’emplois et de revenus, et partant des moyens de survie en termes d’accès à des soins de santé et à l’éducation des enfants, et ébranlant pratiquement les fondements mêmes du développement socio-économique du pays...apportant ainsi la réponse généreuse tant attendue à la légitime grande et éternelle attente des générations successives du peuple, savoir comprendre « pourquoi et jusques à quand il paye un si lourd tribut des conséquences de la zaïrianisation dont l’effet le plus meurtrier est celui d’avoir laminé l’économie en milieu rural et d’avoir fait reculer de près d’un siècle le niveau de vie des masses à l’intérieur du pays, villes et campagnes » (Alphonse Kangafu)
5.26. L’Histoire regorge d’expériences de réussite des peuples qui ont désiré s’en
sortir de leurs difficultés voire drames et qui ont œuvré pour y arriver. Quelques-unes des expériences opportunément marquantes :
(1)la leçon turque « Les accusés de l’Ile aux Chiens, le plus grand procès de l’histoire » tenu par le nouveau chef de la Turquieau lendemain du coup d’État de mai 1960, enfermant son prédécesseur et quatre cents de ses complices àl’île Yassiada;
(2)la leçon saoudienne par le prince héritier M.B. Salman à travers une vaste purge spectaculaire : quelque 350 dignitaires dont un prince milliardaire, propriétaire de l’hôtel Georges V de Paris et deux ministres déchus, des finances et de l’économie, accusés de corruption, concussions et détournements des deniers publics, tous séquestrés sans limitation de délai, avec tout le confort sauf leur liberté dans l’hôtel le plus luxueux de Riyad, un bunker hautement sécurisé, et au bout de deux mois quelque cent milliards de dollars récupérés par le Trésor public;
(3)la leçon malienneà travers le verdict du procès Moussa Traoréet le mea culpa duprésident ATT, tombeur de Moussa Traoré : accusé par une clameur publique de détournement deplusieurs milliards de dollars, et reconnu par Cour d’assises de moins d’un million de dollars ; d’où le mea culpa public d’ATT et, au nom de la réconciliation nationale, le pardon et l’élargissement des époux Traoré, et libertéet dignité recouvrées par certains collaborateurs de Moussa Traoré ; ATT est mort en novembre 2020, peu de temps après Moussa Traoré.
Adjuration finale : Prenons corps-à-corps le destin du Congo ! Mettons-nous en mouvement !
Que ne pourrions-nous, mieux ne devrions-nous tenter poursauver lapatrie Congo en danger dedisparition ?
6.01. Le chantier « Le Congo moderne » est immense et lourd. Il induit un
gigantesque et profond changement de mentalité et d’organisation qui peut à première vue sembler à peu près impossible surtout dans le bref laps de temps qui nous reste, avant que le désastre ne soit irréversible.
Mais le rêve original porté par notre communauté de destin, nous demande un travail des plus ardus.Certes timoré, l’engagement suprême de construction d’une vie heureuse pour tous et chacun des quelque cent-vingt millions de Congolaises et Congolais à ce jour, n’est plus qu’un vague vestige, irrémédiablement à mille lieues de notre potée : notre noble cause nationale suprême : « Bâtir un pays plus beau qu’avant »,à jamais oubliée des générations successives des élites du pays? Et l’Afrique est en marche sans le Congo !
6.02. Installé dans le peloton de tête du pouilleux hit-parade des États fragiles,
dangereux, vulnérables LICUS (Low Income Country Under Stress), le Congo - 2èmeau classement mondial comme à celui africain -ne serait plus aujourd’hui qu’une dépouille mortelle, incapable de se sortir de l’opprobre, de restaurer un État fort, d’assurer la protection sociale, pays désespérément Licus dont le tableau social se noircit d’année en année davantage : : pression démographique, déclin économique, caractère criminel et illégitime de l’État, services publics inexistants, violations répétées des droits de l’homme, éclosion d’élites claniques, intervention d’États tiers ou d’acteurs étrangers… »
Finissons le travail des pères de l’Indépendance et celui dévoyéde leurs continuateurs mais en allant au large et en profondeur - « Duc in altum …»
6.03. (Felix),Duc in altum et laxate retia vestra in capturam (Lc, 5.4)! (Oui, Félix)
Avance en eau profonde, et (de la barque, en union avec tous les locataires et squatters des Palais de la République)lâchez vos filets(de la réconciliation avec le grand Peuple d’en bas) !
Si la communauté politique nationale s’était appesantie seulement un moment durant les soixante dernières années, sur la question existentielle portée jadis dans le discours de révolte à très forte charge d’émotion mêlée à une bonne dose de lucidité du héros national P.E. Lumumba ! S’il avait simplement existé un véritable front idéologique univoque de transformation de la société !
Au premier Citoyen de la Républiqueaujourd’hui incombe la charge la plus cruciale, d’aller au large, d’avancer en eau profonde en adjurer les élites, toutes les élites du pays, religieuse, morale, intellectuelle, scientifique, artistique, technique et tout spécialement politique,à s’engager dans une utopie libératrice, à prendre le risque d’assumer volontiers une sorte de « rébellion politique » inspirée par le Peuple et de renverser temporairement le jeu actuel hors voies et règles institutionnelles, celles-ci étant largement inadaptées et donc inutiles.
6.04. Le président de la République(PR05)avait appeléen novembre 2020 à
des consultations nationales au pas de course etàune pêche « miraculeuse » pour engendrer « l’Union sacrée de la Nation », révélée aujourd’hui comme une chaloupe dédiée simplement au cabotage pour des naufragés politiques parmi des leaders politiques et sociaux réputés alors les plus représentatifs d’une communauténationale fissurée, craquelée et en déshérence dans un pays en situation de quasi-faillite économique et politique.
Une sorte de blanchisserie par laquelle des personnalités dirigeantes perçues par le peuple d’en bas comme insouciantes, sourdes et aveugles, égoïstes et narcissiques, se transfigureraientpour devenir, subitement et par quelques tours de prestidigitation, une masse critique d’élites résistantes, nouvelles ou renouvelées, capables et prêtes àtransformer, tout en naviguant àvue, sans boussole et comme par une baguette magique, notre malvie en un bien-être, notre enfer en un paradis !
6.05. Vivement un « bon gouvernement » des leaders éclairés, des hommes et des
femmes d’action, des capitaines expérimentés, des marins aguerris de toutes spécialités, capables de réparer le navire dans la tempête en construisant et équipant tous les étages de la cabine de pilotage, spécialement par une révision intégrale et une mise en œuvre efficace et efficiente du PDL-145 Territoires faisant désormais office de programme de « déclics de confiance, 2025-2027 » au prix de la restauration en urgence des services sociaux de base, constitutifs du ciment pour le vivre ensemble et liant de la cohésion nationale, gage de la réconciliation entre le peuple d’en haut et le peuple d’en bas ! Récréer à très court terme (2025-2027)la confiance entre le peuple et les gouvernants moyennant une réalisation pleine, rapide et diligente des mesures et actions jugées prioritaires en guise de réponses aux attentes fondamentales des populations sur le futur immédiat.
Haro sur les Congolais prompts à tourner en dérision nos meilleurs enfants, ceux aux intelligences éthérées et aux compétences éprouvées, mais à encenser des incompétents notoires et des cancres revanchards confortablement emmurés dans des officines charlatanesques, vassalisés et stipendiés par des ogresnéo-esclavagistes, ces autres fils et filles du pays qui, une fois parvenus au pouvoir, « commettent des actes que le Colonisateur lui-même n’avait pas osés » (CalH. Thiandoum/Dakar, 1972)!
6.06. Vivement un « Conseil général d’appui à la révolution de refondation
institutionnelle et de reconquête de l’identité nationale, noyau du futur « Commissariat général à la stratégie et à la prospective »,avec mission de mettre au point et développer une feuille de route pour l’organisation du Grand Débat National Novateuravec un agenda indicatif détaillé et un plan de déroulement du GD2N !
Au-delà de la réflexion et préparation, cette mission sera étendue sur les étapes ultérieures du processus de matérialisation de la croisade de la renaissance du Congo : « Le Congo moderne ».
6.07. Le chemin sera certes jonché de montagnes d’obstacles, menaces et risques.
Aux élites résistantes et résilientesde puiser force et audace dans leurs réservesde volontarisme d’airain et de réalisme de véritépour pouvoir tout braver et surtout « tenter de réparer le navire dans la tempête, de construire la cabine de pilotage en plein vol, àl’instar « des Américains qui rédigèrent la Constitution des USA en pleine guerre d’indépendance, ou des auteurs français qui élaborèrent la Déclaration des droits de l’homme sous l’Ancien régime encore triomphant ou encore des concepteurs occidentaux de la Charte de l’ONU au pire moment d’une guerre àl’issue encore incertaine » (Jacques Attali)
6.08. Au premier Citoyen congolaisde faire constamment appel à la passion des
élites résistantes et résilientes pour électriser le peuple à redresser lesfronts,en faveur de notre maison commune de la Terre sous la menace imminente d’un tsunami égalisateur des destins :«Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise »(Victor Hugo, cité par Jacques Attali).
Gorki l’Ancien et Amer, Guetteur de la Nation
Jean-Louis BONGUNGU Loend’a-Namba Jelo
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