Kinshasa ezo bonga - Lettre au Gouverneur Daniel Bumba Lubaki : Kinshasa eko bonga te !

Une lettre citoyenne à Israël Mutala Lukusa, Directeur de cabinet du Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa

 

Objet :  Kinshasa ezo bonga ? Kinshasa eko bonga te ! Kinshasa bientôtsalubre, moderne

              et sécurisée ? Nenni !

§  Un haut-le-cœur du Guetteur de la nation - Gorki avertil’Ancien wolofet l’Amer russe- à l’intention du premier citoyen de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, Gouverneur.

 

Ni prophète de malheur ni adepte de catastrophisme mais auréolé du pallium d’Amos des temps de crise en RD Congo, je dénonce des horizons noirs d’aggravation assurée du « chaos environnemental» : le « coup de poing » donné par l’autorité urbaine dans la chaîne des montagnes d’immondices et dans l’archipel des zones humides artificielles, fangeuses et insalubres, a valeur de coup d’épée dans l’eau ! 

 

Kinshasa ezo bonga ?Bongo ! Dishima ! Lokuta ! Luvunu ! 

Kinshasa bientôt salubre, moderne et sécurisée ?Nenni !

 

Mon désir est que vous puissiez croire que j’avais mal vu et que je vous montrais des risques chimériques. Je souhaite que le temps ne me justifie pas et que votre règne à la tête de la capitale de la RDC soit heureux, aussi tranquille, et pour vous, et pour notre peuple.

 

Je dis ma vérité, des vérités. Je ne flatte ni ne juge personne.Par contre, j’aime mettre le feu dans les esprits des gens, même si cela peut me valoir de viveset tenaces contrariétésJe vais donc avoir une pluie de contrariétés. Savoir le gouvernail du cockpit de la Ville placé sous l’entretien de M. Israël Mutala, me permet de penser qu’à la fin, l’autorité urbaine pourra retourner cette énergie négative en bonne énergie.  

 

Je préfère le présent, savoir essuyer déjà aujourd’hui soit en l’aurore du mandat de Daniel Bumba Lubakices irritations et en avaler l’aigreur jusqu’à la lie. Je ne suis nullement séduit par un funeste futur, celui d’avoir à être couronné demain des lauriers de la justesse d’une prédiction d’échec du programme « Kinshasa ezo bonga » !

 

L’opération « coup de poing » dans les montagnes d’immondices et les mers d’eaux usées, ne va-t-elle pas plutôt ouvrir les vannes des écluses naturelles et provoquer un effondrement général de l’environnement ?  Et sonner le glas de cet équilibre instable du corps social profondément rongé par la pathologie de « la malvie généralisée » que l’autorité urbaine elle-même a diagnostiquée sans circonlocutions et avec à-propos comme un « chaos » des conditions de vie des populations et de l’environnement ? 

L’éclatement de la bombe sociale est imminent : un tsunami social multiforme et multidirectionnel exterminateur auquel personne n’échapperait, ni gouvernés ni gouvernants, ni puissants ni faibles, ni riches ni pauvres !

 

L’autorité doit s’obliger, sans équivoque, à conduire la Ville-Province, endéans un court délai, ne pouvant dépasser cinq ans, vers le plein exercice de sa gouvernance. En héritant des montagnes de déchets solides et d’océans d’eaux usées, l’autorité urbaine se retrouve aussi en prise directe avec une montagne de colères accumuléessous la pression des attentes sociales les plus fortes demeurées insatisfaites.

Celles-ci se rapportent aux services publics essentiels que veut la masse des gens qui composent une société et qui constituent le ciment du vivre ensemble et de la communauté de destin, savoir « vivre (ensemble) dans un environnement sûr(à tous égards), pouvoir travailler et gagner son pain, avoir accès à des soins de qualité et offrir une éducation correcte à ses enfants » (Nelson Mandela).

 

 « Ce qu’il faut ce n’est pas juger toujours, juger tout le temps, c’est se demander d’époque en époque, de génération en génération, de quels moyens de vie disposaient les hommes, à quelles difficultés ils étaient en proie, quel était le péril ou la pesanteur de leur tâche, et rendre justice à chacun sous le fardeau » (Jean Jaurès). 

 

L’hommeDaniel Bumba Lubaki est, humainement parlant, simplement bon, de par sa compassion non feinte et son humilité assumée sans fioritures. Sauf à s’y méprendre dangereusement, il serait à la fois présomptueux et inutile de le « compter » meilleur que ses prédécesseurs dans l’habit de serviteur de la Capitale, chacun devant être plutôt comptable de son rendement spécifique à l’investissement de ses talents dans le portage de son fardeau !

Le développement urbain doit cesser d’être fantasmagorique, inatteignable, celui difficilement saisissable dans un champ de mirages où les vessies seront perpétuellement prises pour des lanternes sur le chemin de la croisade de quête du bonheur commun.

 

Si le conseil d’un observateur intéressé parvenu à un grand âge mais encore dans la période la plus productiveaprès avoir été pleinement confronté aux problématiques cruciales de gestion du secteur éminemment social de l’Environnement-Eau-Hygiène-Assainissement (EEHA)depuis plus de 44 ans pouvait être entendu par un jeune gouverneur,Daniel Bumba Lubaki, à la ténacité de réussir silencieuse mais rageuse, je conseillerais à son équipe de lire et analyser l’expérience des échecs récurrents des projets et programmes gouvernementaux de développement urbain afin de pouvoir son immersion dans les  leçons de  la plus récente catastrophe, la grande plaie encore vive du gouvernement du premier mandat du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à savoir le retentissant et cruel fiasco du projet Kin Elenda, lequel a vu s’effondrer le plus ambitieux rêve de construction d’une « ville de Kinshasa respectueuse de l’environnement et des populations » pourtant porté par un financement disponible de la Banque mondiale à hauteur de 500 millions de dollars ( septembre 2021-juillet 2026) !  

Le projet Kin Elendaétait pourtant tout fait pour transformer véritablement, durablement et exceptionnellement la gestion urbaine, l’environnement et les conditions de vie des millions de personnes défavorisées dans la Capitale du pays. Il aurait pu sans conteste constituer la réalisation la plus spectaculaire du programme social « Le Peuple d’abord » ! 

 

L’exercice d’immersion sur Kin Elendaaiderait l’autorité à reconnaitre et combler les vides en prérequis d’une gestion performante, efficace et efficiente des projets et programmes. Ainsi, l’Autorité éviterait de courir, à travers des opérations du type « coup de poing », droit vers la trappe trentenaire à mirages, cimetière de ces ambitions illusoires et vœux pieux de développement urbain nourris ou lancés au cours du dernier quart de siècle (2001-2024). Il est sans fond le précipice des millions d’âmes de kinoises et kinois enivrées d’illusions et écroulées sous le poids des désillusions !  

 

Un sage avertissait qu’il n’y a rien de plus néfaste qu’un leader faisant une promesse ou une demande dont on sait qu’elle n’a aucune chance d’aboutir et cela, tout cruellement quand le corps social fait face à des menaces inouïes d’effondrement.

Le pédantisme congolais détone drôlement dans le monde : « n’importe lequel des citoyens s’autorise, au nom d’une démocratie dévoyée, la liberté d’affirmer n’importe quoi, les personnes les moins expertes échafaudent, avec ingéniosité, des théories les plus audacieuses ».(A. Kangafu).

Le phénomène empire de nos jours. En effet, « les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel» (Umberto Eco).

 

Afin que l’autorité urbaine ne se soit pas trompée par des charlatans, je lui offre d’exploiter mon

compendium « Kinshasa ezo bonga » d’une esquisse de mon analyse posté dans mon blog 

en réponse à l’écho d’une préoccupation lancinante d’un membre de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa (APK) :

Blog : https://lucarneduguetteur.blogspot.com

 

Lorsqu’il s’agit d’améliorer d’une manière durable la condition d’un peuple, les petits moyens ne produisent même pas de petits effets, ils ne produisent absolument aucun effet(John Stuart Mill).

 

Au niveau de pourrissement et de délitescence de l’environnement, les petitsmoyens ne produiraient même pas de petits effets; ils ne produisent absolument aucun effet. Un bon chef est celui qui affronte ce qui est vécu et sait y répondre franchement, surtout pas par des entourloupes. 

Le chaosenvironnementaldécrié par l’autorité urbaine rappelle le cancer métastasique du corps humain.

 

Comme pour le corps humain, à un niveaud’enracinement et enchevêtrement très avancé de la lourde pathologie dans l’environnement, seules une « laparotomie » et une « craniotomie » avec ablation des cellules et des organes sévèrement affectés, peuvent ébranlerla puissance injustede cette méchante pathologie sur la société comme sur l’environnement.

Une pareille entreprise ne peut être conduite que sur un plateau médicotechnique approprié, par des professionnels de santé à la hauteur des défis diagnostiques et thérapeutiques, deshommes et des femmes aux mains exercées de chirurgiens et oncologues aguerris, et de beaucoup d’autres spécialistes, jouissant tous eux-mêmes d’une parfaite santé !

 

L’énorme gâchis technique, social et financier du projet Kin Elendaest essentiellement dû à « l’impéritie d’essence institutionnelle », laquelle s’est manifestée dans la défaillance dela co-présidence du Comité d’Orientation Stratégique (COS) du projet, savoir les ministres Pius Muabilu (Urbanisme et Habitat) et Alexis Gisaro (Infrastructures et Travaux Publics), et de la présidence du Comité de Pilotage Opérationnel (CPO), en l’occurrence du gouverneur Gentiny Ngobila.

 

Reconnaissons que la performance globale de mise en œuvre de quelque trois dernières générations de projets et programmes de développement (2001-2024) a été relativement faible. De plus les institutions en place sont inadaptées  à toute ambition légitime de développement accéléré.

En assistant l’autorité urbaine dans le processus d’immersion dans ce passé guère reluisant, il est question d’accompagner et éclairer son action en élaboration conséquente d’une vision et en recruter des équipes efficaces de partisans qui l’aident à mettre en œuvre cette vision, ces derniers sachant où elle va adhèreront facilement au but défini autant qu’aux moyens pour y parvenir.

 

Fort d’un cadre institutionnel, organisationnel et stratégique de pilotage de mise en œuvre des programmes ; il sera aisé de décliner un plan général de gestion du programme « Kinshasa ezo bonga » au moyen d’un cockpit virtuel de suivi sous tous les aspects, y compris un agenda du Gouverneur à gérer, organiser et identifier en corrélation aux priorités comme aux secondes ainsi qu’aux différents niveaux des acteurs mêmes véritables maitres d’œuvre, étant entendu que, contrairement au laïus ressassé à tort et à raison « travail de terrain », l’action du Gouverneur ne pourra être efficace et efficiente que si elle est méthodiquement et soigneusement menée depuis ses « bureaux climatisés ».

 

Ma présente est établie en lecture des échecs récurrents des projets et programmes gouvernementaux de développement urbain et en manifestation d’intérêt pour des missions d’assistance en maîtrise d’œuvre et d’ouvrage déléguée d‘études d’optimisation de la performance des projets et programmes de développement urbain

 

Sentiments patriotiques !

 

ParJean-Louis BONGUNGU Loend’a Namba Jelo

Blog : https://lucarneduguetteur.blogspot.com

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