KINSHASA EZO BONGA ? LOKUTA ....ENJEUX ET DÉFIS DE L'ASSAINISSEMENT DANS LA MÉGAPOLE KINSHASA:RD CONGO

 

 

MÉMORANDUM SUR LES ENJEUX ET DÉFIS DE L’ASSAINISSEMENT DANS LA MÉGAPOLE KINSHASA 

 

Le gouverneur Daniel BUMBA Lubakilance l’opération « coup de poing » à l’effet de rendreKinshasa salubre, traiter ses montagnes d’immondices ou déchets solides (15.000 tonnes par jour), ses décharges et même des réparations au « point-à-temps » des chaussées circonvoisines des zones fangeuses kinoises… »

Un coup d’épée dans l’eau de plus ? En prolongement de la série ininterrompue des nombreux programmes de gestion urbaine infructueux de la capitale de la RDC ? 

 

Une contribution citoyenne à l’analyse institutionnelle du secteur « voiries urbaines et drainage, assainissement eaux usées et déchets solides » à l’aune de la désillusion du Projet « Kin Elenda » ou « Kinshasa durable et résiliente » : l’énorme gâchis d’opportunités et atouts de transformation de Kinshasa en une « ville véritablement et intégralement respectueuse de l’environnement et des populations »[1]

 

En lecture des échecs récurrents des projets et programmes gouvernementaux de développement urbain en manifestation d’intérêt pour des missions d’assistance en maîtrise d’œuvre et d’ouvrage déléguée d‘études d’optimisation de la performance des projets et programmes de développement urbain.

 

Contexte- La situation des services publics affectés par la décentralisation ira encore en empirant. De 1920 à 1986 la population de Kinshasa avait doublé sept fois, passant de 25.000 habitants en 1920 pour atteindre successivement 50.000 en 1940, 100.000 en 1945, 200.000 en 1950, 400.000 en 1960, 800.000 en 1966, 1.6000.000 en 1975 et 3.000.000 en 1986. 

À considérer les projections démographiques (près de 90 millions d’habitants en l’an 2100), l’on mesure à quel point la gestion urbaine deviendrait une inextricable quadrature de cercle à travers les défis hors de portée auxquels les gouvernements successifs seront inévitablement confrontés en termes d’infrastructures physiques de base (routes, électricité, logement, eau, hygiène et assainissement …), d’équipements socioéconomiques (écoles, hôpitaux) et de production agroalimentaire. 

Kinshasa est la plus pauvre des 26 provinces du pays, avec  9 millions de pauvres sur plus de 27 millions de personnes affectées par une insécurité alimentaire aigüe dans le pays, classé 112e   sur les 116 pays répertoriés (PAM, 2021). 

Eu égard à sa massivitédémographique (en passe de devenir la ville la plus peuplée d’Afrique avec 24 millions hab. en 2030 contre quelque 14 millions habitants aujourd’hui) et territoriale (9.965 kmde superficie dont 700 kmpour l’agglomération habitée) et tenant compte de l’étendue de ses compétences constitutionnelles en matière de gouvernance des secteurs publics fondamentaux, la mégapole Kinshasa est largement plus sous-administrée que mal gérée !  

Ses compétences constitutionnelles ne sont pas en adéquation avec le cadre institutionnel multisectoriel :  le gouvernement provincial avec ses démembrements territoriaux (communes, quartiers …) comme sectoriels (districts sanitaires, zones de santé, régies provinciales autonomes des services publics affectés par la décentralisation …) est sous-dimensionné. Ainsi les activités d’assainissement envisagées dans le cadre du « coup de poing » se trouvent structurellement émiettées (administrations : environnement, santé, infrastructures et travaux publics…) à tel point que la Ville-Province ne dispose pas d’un cadre institutionnel, organisationnel et stratégique unique, cohérent et équipé pour en assurer la coordination et le pilotage avec efficacité et efficience. Elle s’affiche contrainte à solliciter aléatoirement de l’assistance ou collaboration à des organismes et autres régies, tel l’OVD, sans référence à un quelconque ancrage institutionnel maîtrisable ! 

 

Lundi 5 août 2024- « Le gouverneur a mis en place un programme appelé « coup de poing », et pour lequel il souhaiterait que nous, l’OVD, puissions l’accompagner. Il y a le curage, le problème de salubrité, la réhabilitation des voiries, et le traitement des déchets ». 

Cette déclaration de Victor Tumba, Directeur général de l’OVD, au sortir d’une réunion présidée par Daniel Bumba Lubaki, Gouverneur de la Ville, sur le lancement de l’opération « Coup de poing » est révélatrice de la grande tare institutionnelle à la base des nombreuses tentatives d’assainissement de la Ville. Plus, le DG de l’OVD « salue la vision de l’autorité urbaine pour la ville, laquelle s’inscrit dans celle du président Tshisekedi… » (sic !)et annonce« qu’une équipe de l’OVD rejoindra celle mise en place par le gouverneur pour le lancement de cette opération… »(sic !) 

En effet, la Capitale accuse une incapacité dirimante au plan institutionnel, organisationnel et stratégique à conduire avec efficience et efficacité des projets de grande envergure en rapport au développement urbain. L’illustration parfaite en est l’échec cuisant du Projet Kin Elenda,lequel incline à faire penser que des opérations du type « coup de poing » seraient sans lendemains qui chantent et ce, d’autant plus que la gouvernance demeurera rivée dans les sentiers battus, que la cause fondamentale des échecs récurrents des projets et programmes similaires passés, à savoir « l’impéritie d’essence institutionnelle », n’aura pas été traitée (sublatacausa tollitur effectus). 

Globalement la responsabilité du cruel fiasco de Kin Elenda incombe au premier niveau à la co-présidence de son Comité d’Orientation Stratégique (COS), alors assumée par les ministres Pius Muabilu (Urbanisme et Habitat) et Alexis Gisaro(Infrastructures et Travaux Publics), et au second niveau à la présidence du Comité de Pilotage Opérationnel (CPO), assumée par le GouverneurGentiny Ngobila.

Comment comprendre par exemple que la signature des textes portant organisation des COS et CPO n’est intervenue qu’en 2024 alors que les arrangements institutionnels ad hoc avaient été arrêtés au titre des accords de projet et de financement conclus avec la Banque Mondiale plus de trois ans auparavant ?

Alors que le financement est disponible depuisseptembre 2021 à hauteur de 500 millions de dollars (50 % de don et 50 % de prêt), Kin Elenda projet de développement multisectoriel et de résilience urbaine (PDMRUK)  affiche à ce jour (date de clôture : 31 juillet 2026) une performance de mise en œuvre notée modérément insatisfaisante notamment eu égard à la perspective d’atteinte de l’objectif de développement du projet (ODP) : un taux de décaissement d’à peine 29 % et un niveau  d’engagement de quelque 65 %.

 

En décembre 2023 (RMP) l’option de restructuration de Kin Elendaa été levée, entraînant, entre autres conséquences fâcheuses considérables, la suppression de nombreuses activités au titre des sous-composantes « assainissement solide et liquide (une usine de traitement des eaux usées)amélioration des quartiers : mobilité et routes urbaines, atténuation des risques d’inondations et lutte antiérosive ; aménagement espaces publics & infrastructures de proximité ; et inclusion socio-économique : entretien des infrastructures & inclusion sociale, développement des compétences, prévention de violences ».

Par contre, l’augmentation inconsidérée voire irrationnelle et partant contreproductive de la capacité de production d’eau en l’absence d’extension-adaptation des capacités (réseaux) de transport et distribution, expose à le service public à une faillite accélérée, confinant à  un niveau de service à la population exceptionnellement bas, rendement réseau très bas, résultat d’exploitation cruellement négatif et impossibilité d’accès à un tarif d’équilibre…la Ville n’étant pas dotée de sa propre Régie Provinciale de l’Eau pour encadrer son service public en  application des dispositions pertinentes de la Constitution et de la Loi relative à l'Eaudu 31 décembre 2015.

 

Kin Elendaportait un défi coupe-gorge, celui de traduire un extraordinaire rêve de bonheur collectif en réalité sociale communautaire en termes d’amélioration de l’accès aux infrastructures, aux services et aux opportunités socio-économiques ainsi que de gestion urbaine. Mais cette vision mirifique est simplement dévoyée : la désillusion est totale eu égard aux attentes légitimes attachées au projet Kin Elendadans la droite ligne de la volonté gouvernementale de désamorcer durablement la grande « bombe sociale » qui couve à Kinshasa. 

 

Les conditions actuelles d’un service public de l’eau potable failli et de celles d’une insalubrité publique extrême sont constitutives de problèmes de santé publique inextricables : ainsi par exemple l’exploitation du complexe infrastructurel du nouveau Marché Central de Kinshasapourrait exposer à des risques sanitaires inouïs en ce que le lieu public deviendrait un immense foyer de production et prolifération des germes de maladies d’origine hydrique sans moyens de mitigation des risques !

 

L’offre institutionnelle nationale en termes de capacités de coordination et de pilotage de la mise en œuvre des projets est faible, ce qui est à la base des résultats et bilans mitigés, des impacts faibles et évanescents.  

La mémorable interpellation présidentielle du 13 décembre 2021 (S.E. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à travers les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès)stigmatisait cette faiblesse. Et la faiblesse des capacités institutionnelles et humaines est la cause majeure des déficiences en matière de gestion des opérations de développement :  les financements mobilisés sont difficilement absorbés et les délais de mise en œuvre particulièrement longs ; les taux d’absorption sont particulièrement faibles et aux rythmes de décaissement affectant certains grands projets, il faudrait en moyenne sept à dix ans pour décaisser la totalité des ressources allouées, ce qui est incompatible avec l’acuité des attentes sociales des populations. 

La ville de Kinshasa est logée sous la même enseigne des contreperformances. Elle compte dans ce passif un exploit singulier, celui du mythique chantier inachevé au titre du marché de réhabilitation de quelque 9, 875 km de route urbaine (Avenue de l’Université) passé en 2003 par le BCeCo. Depuis, une série interminable d’interventions menées sur ce chantier entre 2004 et 2021 soit sur plus de 15 ans est demeurée sans résultats durables mais plutôt un énorme gâchis technique et financier.

Prendre le taureau « assainissement de Kinshasa » par ses cornes - Une bonne prise en charge passe par la mise en place d’un cadre organisationnel adapté et des équipes de travail (y compris maîtrises d’œuvre et maîtrises d’ouvrage déléguée soigneusement sélectionnées et encadrées) compétentes et outillées pour le développement des activités depuis l’identification jusqu’à la mise en service ou l’exploitation des infrastructures ou encore suivant un processus participatif (ETD, ONG et populations bénéficiaires). 

Dans le cadre du projet de développement urbain mené à la fin des années 1980 avec le concours de la Banque Mondiale lors de la création de l’OVD, il fut conclu qu’une ville comme Kinshasa peut « générer d’importantes ressources financières à travers une bonne gestion du secteur foncier et immobilier jusqu’alorscomplètement oublié » et que « l’efficacité de l’action publique dans ce secteur réside dans la responsabilisation institutionnelle de la Ville, la fonction normative, de contrôle et coordination ainsi que de financement, étant assumée au niveau central »

Aujourd’hui, les charges sont encore réparties, d’une manière plutôt mal définie, entre plusieurs ministères et organismes publics, d’où une dilution des responsabilités et un chevauchement des compétences entre les multiples intervenants au point que le tout apparaît comme si le secteur n’est nullement pris en charge. 

Dans ces conditions, quelles que soient les performances de l’OVD dans son rayon sectoriel, les populations ne pourront jamais en ressentir pleinement l’impact tant que la situation restera stagnante dans les autres sous-secteurs.   

 

Concernant la construction et l’entretien des réseaux de voirie urbaine et de drainage ainsi que la lutte antiérosive, la meilleure approche recommandée à la création de l’OVD, était de doter chacune des grandes villes d’une structure entièrement autonome du genre Office des Voiries et du Drainage (OVD), dotée de moyens humains, matériels et financiers, et à même de faire face aux besoins de l’agglomération urbaine (ainsi qu’à ceux d’autres villes secondaires satellites). Il est aisé pour de telles structures de mener des études techniques, de faire participer toutes les cellules techniques commerciales à l’effort d’ensemble - chacune ayant sa part de charge de réparation et d’entretien des voiries tertiaires ou de réseaux tertiaires d’évacuation des eaux pluviales ou encore de lutte ou mieux de prévention antiérosive par la sensibilisation et la mobilisation des populations -, et de s’assurer elles-mêmes de l’efficacité d’ensemble en plus de leurs missions matérielles spécifiques, telles que l’aménagement des cours d’eau (exutoires) jouant le rôle d’évacuation primaire pour les eaux pluviales, la construction et l’entretien de réseaux de collecteurs d’eaux pluviales - primaires et secondaires -, et les opérations de traitement des érosions sur les sites où le phénomène, par son ampleur, prend parfois l’allure de véritables catastrophes.

La Puissance Publique pourra de la sorte prévenir la dégradation irréversible de l’environnement, prenant parfois source à partir de phénomènes mineurs tels que la stagnation d’eaux de surface, préjudiciable à la Santé Publique, le rejet d’eaux ménagères, facteurs de pollution importants, dans des collecteurs et caniveaux à ciel ouvert, les ruissellements sur des sols fragiles dans les cheminements piétons et autres voies d’accès que les débits d’écoulement importants transforment progressivement en zones d’érosions. Bref, une gestion responsable de l’espace urbain non seulement contribuerait à l’amélioration du cadre de vie mais épargnerait à la communauté bien de travaux fort onéreux en la matière.

 

En ce qui concerne l’assainissement des eaux usées,les systèmes individuels utilisés par les particuliers - à savoir les latrines avec fosses en terre, simples ou renforcées par des fûts métalliques (vidangeables), les latrines avec fosses étanches et les fosses septiques avec ou sans filtres (vidangeables) -, il était vivement recommandé de restaurer la « police » sanitaire ad hoc au niveau des services communaux d’hygiène de manière à veiller à la bonne exécution des ouvrages et à prévenir de nombreux risques de pollution de la nappe d’eau là où celle-ci affleure ou est superficielle. La même police aura à contrôler la conformité aux normes des systèmes autonomes de certaines collectivités, telles que les institutions hospitalières, scolaires, hôtelières, sportives et autres organismes administratifs ou établissements industriels et commerciaux, lesquels se doivent de construire selon le cas des stations d’épuration biologiques, des fosses septiques ou des fosses de décantation des eaux de fabrication pour la récupération éventuelle de produits.

 

La collecte et l’élimination des déchets solides ménagersconstituent une charge très importante et sensible, et peuvent, à elles seules, justifier l’existence d’une structure urbaine autonome du genre, une structure conçue comme « projet de propreté », qui, en plus de la collecte et du traitement des ordures ainsi que du nettoiement des espaces publics, s’attèlerait à l’assainissement chimique de l’environnement (désinfection, désinsectisation, dératisation, vidange des installations pour eaux usées), tandis que la Direction d’Assainissement (DAS/Min EDD)  pourra, moyennant un remodelage, jouer le rôle de « maître d’ouvrage » en ce qui concerne les déchets solides.

L’état précaire de certaines voies et la difficile accessibilité de certains quartiers, tout comme les habitudes de dépôts sauvages sont autant de contraintes qui appellent un effort rationnel d’organisation de « projets de propreté urbains ».

 

Le secteur offre d’appréciables opportunités d’investissement et de développement de marchés porteurs pour l’initiative privée. La mise en place d’une Autorité urbaine opérationnelleest une nécessité vitale, cette autorité étant appelée à être le garant d’un aménagement urbain planifié, à élaborer et à mettre en œuvre les schémas directeurs d’aménagement urbain (SDAU) et les plans d’occupation des sols (POS), à faire fonctionner les structures en charge du secteur, ou encore à veiller à l’application des dispositions légales et réglementaires (normes diverses, autorisation préalable pour l’édification de nouvelles constructions et respect des zones réputées non aedificandi, génération des revenus fonciers et immobiliers...).

 

À la lumière des conclusions et recommandations d’une étude récente (2017-2018) du cadre institutionnel du secteur de l’assainissement, il est question d’engager la réforme de ce dernier à travers un projet de décret (Premier ministre) fixant les normes, les responsabilités et les conditions de l’organisation, du développement, de la gestion, du fonctionnement et du financement des services publics d’assainissement liquide et de la gestion des déchets. Ce texte définit en outre les niveaux de collaboration entre le service central, les services provinciaux et les services relevant des ETD. Aux fins de l’opérationnalisation des orientations stratégiques arrêtées, il a été prévu de créer au niveau central un Haut Comité́ Interministériel d’Assainissement,HCIA, qui aura comme principale mission de piloter le plan de réforme, de coordonner les sous-secteurs de l’assainissement et d’ajuster le cadre normatif pour assurer les conditions propices au développement et à la viabilité́ du secteur.

L’urgence et la gravité de la situation justifient d’ériger l’assainissement en cause nationale majeure. L’étude du cadre institutionnel du secteur de l’assainissement est assortie des recommandations stratégiques pour le secteur de l’assainissement et sa réorganisation institutionnelle, accompagnée d’un plan d’actions exprimé en termes d’actions prioritaires et fait en même temps office de Stratégie Nationale d’Assainissement (SNA).

 

Afin de mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre de la SNA, une Table Ronde des acteurs sectoriels ainsi que des Partenaires Techniques et Financiers de la RDC s’est tenue les 18 et 19 juin 2019 à Kinshasa et a exhorté à une prise de conscience générale de la part de l’État, des provinces, des entités déconcentrées et décentralisées ainsi que des populations et à l’adoption urgente de mesures adéquates, au titre desquelles l’élaboration d’une loi d’orientation et de programmation comme un des premiers objectifs de la SNA (= des orientations stratégiques partagées et adoptées par la représentation nationale pour assurer le comblement rapide du retard pris dans les différents sous-secteurs de l’assainissement, un ensemble d’objectifs généraux, un plan d’actions visant à prioriser les activités à réaliser les unes en fonction des autres). 

Un autre objectif de la SNA consiste à élaborer un cadre institutionnel propice au développement du secteur et à la professionnalisation des services suivant les exigences attachées au processus de décentralisation.

 

Il a été adopté un schéma-guide de répartition des fonctions entre les différents échelons territoriaux pour l’assainissement liquide et la gestion des déchets solides : 

(i)        L’État assume les responsabilités de la politique et de la stratégie des sous-secteurs, développe le cadre législatif, règlementaire et normatif et définit aussi le niveau minimum de service garanti ; 

(ii)       Les provinces développent et adoptent, dans le cadre de la législation et des normes nationales, un plan d’action provincial en fonction de leurs objectifs et priorités ; 

(iii)     L’échelon territorial approprié pour la planification des infrastructures et du développement du service reste la province mais elle doit remplir cette mission en étroite coordination et concertation avec les ETD concernées, de même que pour les capacités en maitrise d’ouvrage qui gagnent à être développées au niveau provincial ;

(iv)      Concernant les activités opérationnelles, les ETD restent maîtres d’ouvrage,mais l’implication du secteur privé est fortement recommandée pour les ouvrages de transfert et d’élimination afin de garantir le savoir-faire et l’expertise nécessaires. 

 

En tout état de cause, les actions seront orientées vers la réalisation du cadre institutionnel cible pour l’assainissement liquide et pour les déchets solides, lequel repose sur la création d’une structure provinciale autonomequi assure la planification et la maitrise d’ouvrage des infrastructures à l’échelle de la province. Cette agence s’apparente à une structure de maîtrise d’ouvrage déléguée, qui va confier l’exploitation des infrastructures au secteur privé, pour le compte des ETD qui gardent, quant à elles, la responsabilité́ de la construction et de l’exploitation des infrastructures. 

L’option d’avoir une même agence pour les deux sous-secteurs de GDS (gestion des déchets solides)et d’assainissement liquidedépendra du volume d’activité́ et du parc d’infrastructures planifié dans la province. Kinshasa en compterait plutôt deux agences distinctes !

 

La situation sectorielle dans la Ville-Province de Kinshasa revêt un caractère d’extrême urgence étant donné l’étendue et l’acuité des carences de services publics de base auxquelles les populations sont confrontées. Cela commande de définir une feuille de route spécifique de traduction des actions prioritaires à entreprendre en vue d’opérationnaliser (création, installation et équipement) des structures sectorielles pertinentes jugées prioritaires en renforcement des capacités de pilotage et harmonisation des interventions, de coordination et suivi de la mise en œuvre et de reporting des progrès sectoriels : 

      Régie provinciale du service public de l’eau ;

      Agences provinciales autonomes d’assainissement, des services d’hygiène et salubrité publique, des brigades d’hygiène d’écoles, des brigades d’hygiène des Zones de Santé ;

      Modalités d’intervention des associations d’usagers ou comités locaux de l’eau (réseaux autonomes du service public de l’eau et points d’eau aménagés) ; 

      Mettre à jour une banque de données (BD) sectorielle dans la zone de santé et Système d’Information avec un réseau d’observation, de collecte et de monitoring ;

      Promouvoir le Partenariat Public-Privé en matière de gestion des déchets solides et des déchets liquides ;

      Mettre en œuvre la Feuille de Route de l’Éradication de la défécation à l’air libre ;

      Mettre en place des normes EHA, des mécanismes et fiscalité de gestion des déchets des ménages ;

      Mener des études détaillées de conception des ouvrages d’assainissement ainsi que l’évaluation de l’impact de ces ouvrages sur l’environnement, etc… ;

      Réaliser l’étude institutionnelle, organisationnelle, tarifaire et technique du sous-secteur de l’assainissement urbain relatif aux eaux usées et déchets solides, préalablement à la conduite des investissements lourds dans ce sous-secteur ;

      Réaliser l’étude pour l’élaboration et l’opérationnalisation de la stratégie de gestion des déchets solides (Kinshasa prise comme ville pilote).

 

ParJean-Louis BONGUNGU Loend’a Namba Jelo

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WhatsApp : (+243) 999 920 948 / 815 047 691

 



[1]Cf. Activités inscrites sous le registre des « Aspects Villes Vertes et Infrastructures résistantes »du Next Generation Africa Climate Business Plan de la Banque mondiale

 

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