Un haut-le-coeur "TU, QUOQUE, FILI" - Libéré, VITAL KAMERHE, enivré par l'encens, se dégonfle publiquement et piteusement le 28 Juin 2022!

Kinshasa/Ngaliema - Cité de l’OUA, 28 Juin 2022. Hyperactif, volubile, comme inhalant de l’encens du micro Top Congo, jouant à la prestidigitation et se donnant l’illusion de « faire l’histoire »


Vital Kamerhe s’est littéralement dégonflé… ! Et avec lui, ses émules, autres économistes, illustres anciens chefs et membres de gouvernement, qui, en manipulateurs d’opinion narcissiques, s’écharpent continuellement et bruyamment sur leurs « bilans de la honte » aux faux « bons chiffres » de l’économie congolaise…! 

Oui, tous coupables de l’effondrement économique et social de la RD Congo : Augustin Matata, Adolphe Muzito… et leurs affidés alignés, certains piteusement couchés en flagorneurs et d’autres désespérément grincheux et furtivement insoumis ! 


 

          Honteaux membres patentés du club des « économistes illuminés, auto-canonisés et panthéonisés »constamment entretenu au grand dam du peuple d’en bas par le biais des débats rances des écuries concurrentes de ces « chefs de classe gouvernementaux », anciens chefs de gouvernement, locataires ou squatteurs du palais de la primature, attitrés ou de facto, en l’occurrence MM. Adolphe Muzito, Augustin Matata, maître d’œuvre national du manège de la « prestidigitation économique » (une expression de Tshidibi Ngodavi1999), et - entrée / sortie LiFo -Vital Kamerhetous, chantres des prétendus « bons chiffres » de l’économie nationale et, pardonnez ces expressions d’emprunt, « des faux-bourdons aux discours anesthésiants, des vrais-faux dilettantes plus téméraires qu’audacieux , arrogants et présomptueux mais, en réalité, incompétents » 

 

          Vivement un moratoire 2023-2025 pour mener au pas de course la mise en œuvre d’un programme audacieux et généreux de déclics de confiance qui accorde aux populations de pouvoir renouer avec la vie simplement avant de s’engager dans un nouveau cycle électoral qui sera impérativement mieux abouti, complet et utile, par des élections qui dotent le pays d’un bon gouvernement à tous les niveaux des institutions préalablement redéfinies et redimensionnées en fonction du destin de grandeur et de dignité déterminé par le Peuple!

 

          Vivement un gouvernement du défi de l’aménagement et de l’équipement du territoire de Congo-Kinshasa, pays quasiment à l’état neuf, par des maîtres d’œuvre véritablement aguerris aux profils principalement assortis STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques), à l’instar de l’architecture institutionnelle porteuse de l’extraordinaire expérience concluante du Parti Communiste Chinois, centenaire (1921-2021), fondateur de la République populaire de Chine (1949), qui a mené l’immense croisade de réalisation de la nation chinoise  et de transformation d’une Chine agricole arriérée en un pays industriel avancé : l’offensive planétaire chinoise lancée sur un programme d’investissements titanesques englobant tous les continents a fait de la Chine la plus grande économie du monde !

 

          Vivement l’avènement aux commandes du gouvernement  du défi de l’aménagement et de l’équipement du territoire, des intelligences STIM aguerries parmi les meilleures de toutes les générations pour reprendre sur de nouvelles fondations authentiquement congolaises la croisade de l’équipement du territoire national et de la mise en valeur des ressources naturelles au regard des priorités reconnues de notre époque  et ainsi parachever le « combat inachevé » de la Colonie belge, celui engagé alors dans les années 1950 sur « trois voies parallèles de l’ascension vers le progrès : faire de l’humain par une politique fraternelle d’élévation morale et de développement de l’enseignement ; faire du social au développement de la classe moyenne ; faire de l’économique moyennant l’amélioration continue de l’équipement du pays et du niveau de vie des populations » !  Le Congo n’a pas besoin des arrangeurs de phrases et de statistiques ; il est à construire ou équiper et ni même à reconstruire ou rééquiper ; sa marche doit correspondre à l’ère du « productivisme » européen des années 1970 et il se doit de créer des conditions infrastructurelles sine qua non pour la réalisation d’un grand rêve national de recul de la pauvreté et de prospérité    

 

          Vivement un mémorial national en reconnaissance des mérites exceptionnels de gouvernement de M.Barthélemy Bisengimana Rwema, l’ancêtre des ingénieurs civils congolais (promotion 1960)1961), Université Lovanium de Kinshasa : en 62 ans de gestion du Congo par les « nouveaux colons », filles et fils du pays, le meilleur gouvernement est incontestablement celui du règne du président de la république et chef du gouvernement Joseph-Désiré Mobutu Sese Sekopris dans son maillon temporel 1968-1974 sous le label institutionnel du Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R) et la palme de la coordination de l’action gouvernementale échoit au directeur de son cabinet,M. Barthélemy Bisengimana Rwema, premier ministre de facto !

 

          Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! Que la Nation clone sans modération B. Bisengimana comme profil type des maîtres d’œuvre STIM congolais de toutes les générations et qu’elle confie le gouvernement à la société des ingénieurs qui se chargera de mettre à exécution une offre forte et généreuse que leHussard Solitaireavait développée dans ses tribunes successives dont celleen plaideurpro deo « Plaidoyer pro bono : « Libérons provisoirement Vital Kamerhe … !» (Le Journal, 08 Mai 2020), malheureusement jugéetrop longueet ennuyeuseau goût de la Cour composée pourtant des élites congolaises, lesquelles, accaparées et même submergées ou noyées dans des activités de survie personnelle et/ou des débats rances, ne réservèrent aucun écho aux adjurations du Hussard Solitaire. Le ton passablement tranchant et particulièrement caustique du texte, en plus de son titre un tantinet provocateur,n’était pas généreux en anesthésiants ou en placebos de nature à flatter l’ego des lecteurs alignéset à résorber la déferlante de la clameur publique du « vendredi saint » avec ses corollaires pernicieux dont entre autres, l’inhibition des capacités de discernement et le nivellement par le bas des analyses et raisonnements chez des élites prises dans le piège du culte de personnalité ou emprisonnées dans un fanatisme communautaire ! 

Juin 2022 soit deux ans après, une nouvelle décision de justice tombe, tel un couperet : Vital Kamerhe acquitté ! » L’opération« mains propres »fait ainsi définitivement pschitt, la foule, réputée très mauvais décideur politique, ayant « colonisé » le pouvoir institutionnel.Le Hussard Solitairene prévenait-il pas in illo tempore non suspectosur un ton osé :« Mani pulite contre le COVIDEC-60, de la poudre de perlimpinpin ? 

N’avait-il pas suggéré de puiser une riche inspiration de la très douloureuse expérience de l’aurore de la Turquie moderne ? En scrutant les annales de l’histoire du plus grand procès de l’histoire, « Les accusés de l’Ile aux Chiens », tenu au lendemain du coup d’État de mai 1960 du général Gürsel, le tombeur d’Adnan Menderes ? Après un an de débats avec 401 accusés, tous anciens ministres et députés, autour de l’ancien président du Conseil, et des condamnations !  In cauda venenum !La tribune du Hussard Solitaire était assortie du « Manifeste de conscription pour la grande guerre contre le coronavirus de l’endémie de la corruption COVIDEC-60»la tribune du Hussard Solitaireadjurait expressis verbis : Cap vers le littoral de Bulambemba…! Avançons en eau profonde et dans les bois et taillis noirs…! Lâchons filets et limiers et traquons les tanières ! À la barre « Les accusés de l’île Bulambemba »! Alors vivement une pêche et une battue miraculeuses ! 

          Que le Congo abandonne la voie du replâtrage, qu’il emprunte courageusement celle de la refondation, qu’il se constitue en un État normal et qu’il se dote des institutions politiques, économiques et sociales qui servent à la réalisation de son destin déterminé par lui-même ! Que le chef de l’État se décide à prendre le taureau par les cornes pour engager hic et nunc l’ensemble des forces vives de la nation à mener la révolution-fondation avant que les Congolais ne s’autorisent de nouveau de replonger dans des simulacres d’élections avec des victoires des guides connues d’avance !

          Sous la grâce d’un moratoire général de l’ordre de trois ans (2023-2025) sur un éventuel contrat social négocié directement par le Président de la République avec le Peuple, il sera possible de lancer sereinement et durablement le chantier de la refondation et le focus de l’action institutionnelle sera porté exclusivement sur la révolution-refondation destinée à doter le Congo de tous les repères d’un État normal et moderne. Tout autre schéma ou tour de prestidigitation aggraverait irrémédiablement le gâchis en hâterait l’effondrement du Congo.  

          Un programme à court terme d’actions dites « déclics de confiance » tiré du Programme de Développement Local des 145 Territoires moyennant un nécessaire  recadrage institutionnel et stratégique opportun en place au regard des attentes vitales les plus pressantes sera mis en œuvre suivant des stratégies institutionnelles préconisées en marge du processus d’organisation du grand débat national visant à structurer un rêve national original et authentique, lequel engendrera et la destination et le chemin vers le Congo Bicentenaire 1885-2085. Un gouvernement des meilleures compétences STIM donnerait le gage de succès face aux défis coupe-gorge de la transition de la dernière chance 2023-2025 ! Oui, ayons le courage d’oser. Oui, osons faire les choses différemment. Oui, osons entreprendre des choses; nouvelles. Dans et pour un Congo en l’état de pays quasi-neuf !

          Mettons momentanément en sourdine tous ces débats rances sur les festins de la démocratie culturellement mal seyante, des élections, de la légitimité du pouvoir, des réformes et autres régals des libertés et droits de l’homme, des mimétismes en termes cosmétiques des questions de genre ou d’égalité homme-femme, d’orientation sexuelle assumée, de mariage pour tous, bref de velléités de légalisation de l’amoralité voire de l’immoralité par un affranchissement débridé de notre socle culturel propre ! 

 

          M. Jean-Louis Bongungu68 ans révolus, ingénieur civil des constructions et ancien haut cadre pendant quatre décennies au sein et à la tête de la REGIDESO, s’épanche, à voix haute et intelligible : « Tu, quoque, fili !», en réaction au défi lancé par M.Vital Kamerhedans sa déclaration urbi et orbidu 28 juin 2022, diffusée par Top Congo et copieusement relayée dans les réseaux sociaux.

Dans sa longue note pamphlétaire adressée à Top Congodepuis le 14 juillet courant, encore dans sa cuirasse de Hussard Solitaire mais déjà cofondateur du parti politique Alliance pour l’Alternance et le Progrès, AAP, récemment enregistré et présidé par M. Théophile Mbemba Fundu, M. Jean-Louis Bongungu,qui, tout de go, se déclareprêtà en découdre loyalement dans une confrontation citoyenne publique « pièce contre pièce » avec M. Vital Kamerhe,épingle sévèrement et met en cause les passages les plus provocateurs de la déclaration « Casus belli » (une dizaine de minutes) de ce dernier, ci-transcrits :


« …parce que le projet de cent jours a fait couler beaucoup d’encre (sic !)sous le pont (re-sic !)il est temps que M. Kamerhe…. Mais maintenant nous allons parler des cent jours et montrer que depuis 1960 il n’y a aucun programme conçu en quinze jours et laisser (sic !)des tâches indélébiles en neuf mois. Ça n’existe pas. Et je mettrai quiconque au défi (sic !) ;  il a fallu trente-deux ans pour le président Mobutu. Il a fallu dix-huit ans pour le président Joseph Kabila mais en neuf mois nous étions sur la voie (sic !) ;… nous aurons d’autres occasions où nous allons parler en profondeur de ce projet : cent quarante-deux écoles construites, cent trente-deux centres de santé, un grand hôpital à Lubumbashi, un pont de cent quarante-cinq kilomètres(sic ! un lapsus linguae poussant l’outrecuidance jusqu’à faire toiser – suprême effronterie ! -  le pont ferroviaire de Danyang-Kunshan en Jiangsu avec ses 164,8 km par le « ponceau » du Tanganyika long de 145 mètres)... nous ne parlons pas de tout ce que nous avons fait comme incubateurs au Kivu qui emploient deux mille petits (sic !)pour produire des tilapias au Sud-Kivu… Chaque province, parmi les vingt-six, a été touchée par au moins(sic !)trois projets… »

 

          L’encens est, disait un évêque catholique africain, le gaz le plus toxique : iltueLa gloire, la vaine gloire, enivre et tue. L’outrecuidance de l’autosatisfaction clamée au micro de Top Congo le 28 juin 2022 parVital Kamerheirrite et révolte les élites silencieuses étant donné qu’elle exacerbe la défiance, déjà considérable, des populations contre les institutions et leurs animateurs. 

Ahurissement pour des élites résilientes et résistantes dont l’une lâche son haut-le-cœur et une offre spontanée de réponse au challenge V. Kamerhe : à l’illustre lanceur (il a annoncé de revenir enfoncer le clou), le Hussard Solitairepromet une mémorable riposte par triangulation dans une confrontation pièce contre pièceL’envolée oratoire si incisive, suffisante et définitive de l’homme politique Vital Kamerhe a arraché comme le mémorable dernier soupir jaculatoire del’imperator etgrand pontiferomain César, au soir du fatidique 15 mars 44 : Tu quoque, fili !

Ce laïus enflammé dessille nos yeux et nos oreilles. Quoi? Des compatriotes auraient-ils colonisé le Congo ! Le peuple congolais serait-il désormais sous la botte des « nouveaux colonisateurs noirs » ? Serions-nous demain, tous, des « déshérités apatrides » ? Le bilan du programme des cent jours dont Vital Kamerhe s’est vanté des performances mirifiques le 28 juin 2022 est globalement faux. Le peuple du Congo ne doit pas s'enfermer à nouveau dans l’histoire et les pièges de la ruse, de la duperie et de la démagogie. Il est temps de déconstruire les prestidigitateurs de la lignée des élites dirigeantes inutilement pédantes. 

Le Congo s’est mué en un immense champ de théâtralisation dramatique de la vie nationale et le comble de la supercherie se situe dans le pédantisme des nouvelles élites n’importe lequel des citoyens s’autorise, au nom d’une démocratie dévoyée, la liberté d’affirmer n’importe quoi, les personnes les moins expertes échafaudent, avec ingéniosité, des théories les plus audacieuses. Le spectacle inquiète et fait douter des lendemains (Alphonse Kangafu,Les années Délire, 1992).

Que nos gouvernants se détrompent ! Il germe inexorablement un frémissement collectif dans la voie de l’affranchissement de la démagogie, de la duperie et de l’esclavage imposé au peuple d’en bas par le peuple d’en haut. Il reste au peuple de s’affranchir du piège des élections inutiles car enivrantes et trompeuses : « Une nation fatiguée de longs débats - inutiles - consent volontiers qu’on la dupe, pour qu’on la repose, et l’histoire nous apprend qu’il suffit alors pour la contenter de ramasser dans tout le pays un certain nombre d’hommes obscurs ou dépendants, et de leur faire jouer devant elle le rôle d’une assemblée politique, moyennant salaire ». (A. de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution).Le Congolais redresse son front chaque jour davantage, conscient que « quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage » (J.-J. Rousseau).   

 

Le salut du Congo passe par une dissidence intellectuelle tous azimuts de reconquête d’une parcelle de souveraineté intellectuelle !

Qui ne voit pas que tout ce qui se passe aujourd’hui au Congo et dans le monde nous conduit droit vers l’effondrement des nations les plus faibles dont le Congo en tête de la lugubre liste ? Que les gouvernants africains servilement (et désespérément pour ceux du Congo-Kinshasa !) alignés sur le consensus de Washington dans la poursuite du développement de leurs pays suivant un modèle achevé à transposer, loin de véritables efforts soutenus de créativité et d’inventivité, ont, en réalité, définitivement dévoyé leur marche vers l’émergence tant clamée ? Qu’au prix des arrangements avec les vérités vécues à travers les expériences d’émergence contemporaines, ils se voilent les yeux pour ne pas laisser éclater ni voir les véritables secrets spécifiques des exploits chinois, malaisien, thaïlandais (Alioune Sall, Institut des Futurs Africains) ?   

Le temps n’est plus à des atermoiements ou procrastinations funestes ni à des précipitations inconsidérées, ni non plus même à des improvisations ni le Congo va inéluctablement et irréversiblement vers le pire. Faudra-t-il attendre encore béatement que la classe dirigeante se fasse hara-kiri, ou bien se mettre en colère et réagir contre le pire qui s’annonce par la faute des élites ? Où sont les élites résilientes et résistantes qui soient capables de d’indignation, de colère et de révolte ?

Déchaîné avec le verbe du prophète Amos, Jean-Louis Bongungusouligne avec force et hargne des annonces de malheurs sur l’avenir du Congo, martelant par ailleurs sur le caractère irrésistible de sa vocation, jurant de ne point battre face à des menaces en tout genre. 

La société se déglingue mais les Congolais, tous rangs sociaux considérés, observent et laissent même faire les méchants, les uns par incompétence, les autres par méchanceté et d’autres encore par indolence ou pusillanimité par complicité passive. Jean-Louis Bongungune tarit pas d’explications ni de justifications de ses emportements. 

 

Pour conjurer le lugubre spectre, il nous faut d’abord, soutient-il, comprendre que : 

 

Primo  Horreur… !Tsunami social.A la suite de la déliquescence de l’Etat de droit et même des références morales minimales de l’humanité, un tsunami social exterminateur se dessine à l’horizon proche du ciel congolais. Une étincelle, tel le propos enflammé de Vital Kamerhe du 28 juin 2022, suffirait pour faire flamber tout l’édifice Congo et cela, même irrémédiablement. 

Une perspective de guerre civilese dessine et s’épaissit chaque jour davantage, semblable à celle qui inspira jadis à Émile Zola l’horreur de la trame de l’évangileprolétarien de son roman Germinal :« Oui, un soir, le peuple lâché, débridé, galoperait sur les chemins, et il ruissellerait du sang des bourgeois, il promènerait des têtes, il sèmerait l’or des coffres éventrés ; les femmes hurleraient, les hommes auraient ces mâchoires de loups, ouvertes pour mordre …S’il fallait qu’une classe fût mangée, n’était-ce pas le peuple, vivace, neuf encore qui mangerait la bourgeoisie épuisée de jouissance ? … Horreur… ! Horreur… ! Horreur… ! » 

Le dilettantisme des autosatisfactions des gouvernants et la vacuité des flagorneries de leurs limiers et laudateurs stipendiés, allant jusqu’à tenter d’occulter  par exemple que la seule gouvernance macroéconomique méritoire du Congo indépendant qui puisse être rétroactivement notée efficace, efficiente et résiliente, se situe exclusivement dans la période antérieure aux ravages du vent de la démocratisation à l’emporte-pièce, lequel heurta durement et fendit rageusement le ciel politique congolais à partir du 24 avril 1990 ! 

Ayant perdu ses capacités de fournisseur de services publics, l’État congolais condamne la société entière à l’inanition. Le discours tonitruant de Vital Kamerhe, un des traits caractéristiques des gouvernants insensibles à la misère déshumanisante généralisée qui se développe à la vitesse microbienne dans les masses populaires du lumpenprolétariat, vient dessiller les yeux de l’illusion des plus indécrottables des naïfs congolais en révélant définitivement que le Congo n’appartiendrait effectivement plus en propre aux Congolais, non pas seulement au profit des quatorze puissances coloniales (selon la thèse de Me Gabriel Banza Malela) mais bien plus ouvertement au profit des nouveaux colonisateurs noirs du Congo indépendant, majoritairement des Congolaises et des Congolais de père et de mère, qui se compteraient parmi les plus flamboyantes figures socio-politiques marquantes dupeuple d’en haut ! 

Ces acquéreurs congolais ainsi que leurs familles et clans s’acharneraient donc à privatiser le Congo, l’État, son territoire et bientôt sa population, réputée à tort particulièrement corvéable. 

Les figures proéminentes du gotha politique seraient-elles toutesdéconnectées des réalités du pays et de la société congolaise pour ne pas comprendre le sentiment de frustration qu’éprouvent les gens de peu ? Ces classes dirigeantes insouciantes, sourdes et aveugles, égoïstes et narcissiques, cruelles et néo-esclavagistes, feignent d’ignorer ou dedéfier l’existence de cette bombe àretardement, de minimiser l’ampleur de dégâts qu’elle est susceptible d’occasionner en cas d’explosion ou de ne pas voir l’imminence de l’atteinte du point d’achèvement, c’est-à-dire le point de l’irréversibilitéde l’hideux processus de pourrissement du Congo dans tous les secteurs et domaines de la vie nationale, morale, politique, économique, sociale.Pareilles cécité et surdité font douter des lendemains et inclinent à confirmer le spectre de l’effondrement imminent de Congo-Kinshasa par la faute des générations de nos dirigeants politiques, héritiers chaque fois des colères accumulées mais curieusement naïvement ivres de l’enthousiasme des foules. Ces dirigeants, dédaigneux et arrogants, se méprennent royalement surla vraie nature du peuple congolais, ce peuple scandaleusement indolent mais à l’émotion extraordinairement imprévisible. N’ont-ils pas d’yeux pour voir comment les manifestations sociales de Colombo à l’allure et l’intensité d’un tsunami sont en train de balayer le régime politique en place au Sri Lanka ?

L’histoire ne leur enseigne-t-elle pas que la réalité d’un ciel sans nuages au Congo belge des années 1950 ne fut qu’illusoire et trompeuse ? Que lorsque les Belges voyaient en 1955, lors du voyage du Roi au Congo, les foules congolaises manifester un enthousiasme et un loyalisme unanimes, lorsqu’ils entendaient monter vers le Roi les acclamations, ils ne pouvaient pas deviner que, quatre ans plus tard, ces mêmes foules clameraient des slogans nationalistes (Jean Stengers, Congo-Mythes et Réalités)

 A vrai dire, personne ne l’avait deviné. Il est de ces grands soulèvements collectifs qui, faute de signes prémonitoires, sont pratiquement imprévisibles.  Il en est de même du Congo indépendant de nos jours : un tsunami social égalisateur des destins couve et pourrait submerger le pays ! 

Secundo– C’est la survie du Congo qui est en jeu. Prenons au grand sérieux la situation explosive de notre société et brisons la série des élections cosmétiques : ne tenir que des élections bonnes et utiles, sinon surseoir. Son message est particulièrement caustique, jaculatoire et univoque d’indignation, d’accablement et de rage mais, plus avantageusement,Jean-Louis Bongungucanalise sa rage vers l’altruisme et non vers la colère :  il décline une offre audacieuse et généreuse de bons offices dans la quête nationale pour l’instauration d’un bon gouvernement. 

Il ne juge pas mais il opine et avertis sur les menaces imminentes dans lamarche des 62 ans, précisément pour comprendre les échecs ou demi-échecs successifs, source de désillusion….et esquisser des  préconisations de redressement, particulièrement à l’attention des jeunes talentueux qui sachent savourer leur chance de regarder quelques grands survivants encore àl’œuvre et apprendre ce qu’il faut pour faire gagner le groupe, faire triompher un idéal, celui de la renaissance de la RD Congo et de son développement suivant son rêve propre.

Le peuple doit, insiste-il, exiger de connaître la vérité. Il doit exiger des élections véritablement bonnes et utiles à travers un cycle électoral complet qui reflète l’expression fidèle du choix du peuple et permette de doter le pays d’un gouvernement plein à tous les niveaux de l’organisation politique et administrative de la société, du sommet de l’Etat à celui local ou municipal. Tout nouveau simulacre d’élections est à proscrire fermement. S’y soumettre allègrement et sans discernement à la seule considération du respect strict du délai constitutionnel serait suicidaire pour la Nation ! 

Tertio – Exigence de clarté et de vérité, gage de la légitimité des futurs gouvernants. Les élites ne doivent plus se complaire dans la prison morale du discours convenu, policé, éthéré, volontiers déconnecté de la réalité des souffrances et de la misère du peuple d’en bas ! Ainsi, le choix des élections générales à venir sera le choix de la dernière chance, le choix de l’espoir retrouvé. Ou ça passe, ou ça casse. Le Peuple doit exiger la clarté. Que les prétendants, alors tous à tous les niveaux et particulièrement à l’élection présidentielle, disent tout au peuple avant et pendant la campagne électorale, qu’ils parlent des sujets qui nous préoccupent et qu’ils y apportent des réponses claires, des grandes questions qui se posent au Congo aux différents horizons ! 

C’est seulement en disant tout avant qu’une fois élus, les prétendants auront la légitimité pour tout faire après. Le débat de la campagne doit s’intégrer à part entière au futur mandat présidentiel. (Nicolas Sarkozy, Tout pour la France, 2016) 

Que les prétendants comme les gouvernants se soumettent à l’exercice de confrontation permanente sur les grandes questions et options de gestion de la chose publique. Place à des consultations sous des formes multiples : tribunes, débats publics thématiques, auditions et séminaires de travail, conférences publiques, consultations des partenaires sociaux, dialogue avec les Assemblées à tous les niveaux, débats en provinces avec les acteurs locaux, ouverture d’espaces contributifs dédiés en ligne, sondages, etc. 

Que, par exemple, l’opinion nationale à travers les organisations de la société civile n’a-t-elle pas réservé un audible et puissant écho à la voix de M. Albert Yuma, président de la Fédération des Entreprises du Congo, stigmatisant publiquement les « faux bons chiffres de l’économie congolaise » dont se prévalait le gouvernement Matata pour se tisser indument des lauriers ? Le pays aurait donné un coup d’arrêt à l’insolente bravade des gouvernants congolais amateurs du vedettariat et à leur affligeante propension à se construire des mythologies personnelles d’auto « panthéonisation » ou à alimenter la mythologie nationale de prospérité collective sous le vernis des paradigmes mirifiques d’émergence, de maximisation des recettes, de croissance économique à deux voire trois chiffres, de l’ère du consensus de Washington. Ce chemin d’enfermement sur ses misères n’offre aucune issue vers un quelconque progrès économique et social véritable.

Quarto– Il nous faut quitter les sentiers battus de gouvernement. Le chemin vers la destination du Congo bicentenaire (1885-2085), crânement suggéré par le Hussard Solitaire, est, par exemple, celui qui conduirait le Congo à se hisser au niveau de développement promis aujourd’hui pour les lointains horizons aux nouveaux éléphants du Top 5 de l’économie africaine, classe d’appartenance du Congo-Zaïre des années 1960-1975. Alors que des estimations des plus optimistes dans l’hypothèse d’une croissance économique au taux de 5 % par an permettraient, par exemple, au pays de retrouverle niveau de 1959seulement en2075 ! Oui, vivre la vie du Congo de 1959 en 2075 ! C’est donc une gigantesque œuvre de « remontada » économique du Congo sur les années Zaïre ! 

Pareil rêve a un prix énorme que nous devons payer aujourd’hui, sous peine de sceller définitivement le sort des générations à venir : quel gouvernement pour administrer simplement la ville-province de Kinshasa qui compterait 89 millions d’habitants en 2100 (selon des projections ONU/CIA USA, contre moins de 15 millions aujourd’hui), par exemple?    

En lieu et place du Congo fait à partir de 1885 par le Roi Léopold II, le Roi-bâtisseur, en fonction de la grandeur et de la prospérité de son pays, la Belgique, et uniquement, exclusivement en raison de ses idées, de sa doctrine jusqu’à la fin de son règne en 1908… en remplacement du même rêve rationnellement perpétué à partir de juin 1909 par la Belgique avant d’être plus tard littéralement hérité pour être naïvement, nonchalamment et même inconsciemment consommé de génération en génération, depuis le 30 juin 1960 jusqu’à nos tumultueux jours de l’an 2022 par le Congo-Zaïre-Congo indépendant dans un mimétisme effarant, il est impérieux de nous imposer un moratoire sur la navigation à vue, démocratique soit-elle, car c’est le destin du Congo de l’an 2085 que les générations successives construiront à partir des premières élections générales et normales, bonnes et utiles, de refondation institutionnelle à l’horizon 2025 par exemple ! 

Ces générations des enfants du Congo seront formées dans le creuset de notre destin choisi et suivant le profil de l’être Congolais authentique qui soit en cohérence avec celui du moule défini dans la Charte des valeurs (largement partagées) et des devoirs résultant des options levées à l’issue d’un grand débat national de refondation.  

Quinto - Le verdict véridique du vrai jugement de l’histoire. Il est temps d’ôter le masque de la caricature historique et de restituer aux époques successives leurs lots respectifs de succès et d'échecs. « Ce qu’il faut ce n’est pas juger toujours, juger tout le temps, c’est se demander d’époque en époque, de génération en génération, de quels moyens de vie disposaient les hommes, àquelles difficultés ils étaient en proie, quel était le péril ou la pesanteur de leur tâche, et rendre justice àchacun sous le fardeau. » (Jean Jaurès)

Ainsi, l’on s’interdira désormais de pérorer par exemple sur les origines ethniques deBarthélemy Bisengimana Rwemapour s’imposer l’obligation patriotique de cloner cet illustre personnage, l’ancêtre des ingénieurs civils congolais (Université Lovanium,1960-1961), comme le seul bon premier ministre (de facto) du Congo indépendant et modèle d’efficacité et d’efficience de gouvernement pour l’édification des générations présentes et futures, dans l’intérêt général du pays qui sombre tragiquement depuis quelque quatre décennies d’un double défaut; deux choses manquent cruellement : un État au sens plein et un véritable chef de gouvernement, qui ne soit pas nommé pour devenir qui ministre du Budget, qui ministre des Finances, qui ministre coordonnateur des projets !

Qui douterait de l’incontestable performance de gouvernement du Congo-Zaïre des années Mobutu 1968-1974 porteur du plus élevé PIB par habitant (en dollars constants) du Congo indépendant ? 

Si en 1960, le verdict public de la Belgique sur le bilan de son œuvre coloniale au Congo était celui d’un « combat inachevé », c’est principalement par rapport au vaste chantier multisectoriel d’équipement du territoire.Arrivé au sommet de l’État, Mobutu s’attache très tôt à ce chantier fondateur et prioritaire : dès le premier janvier 1968, il pose la première pierre du développement énergétique par la construction de la première phase de la centrale hydroélectrique du gîte Inga, dont le maître d’œuvre en chef est Barthélemy Bisengimana ! En dehors des grands travaux d’équipement du territoire lancés et menés à terme sous la deuxième république, le pays n’a plus pu oser grand-chose.  

Les réussites du passéméritent d'être signalées en guise de repères pour la bonne action des générations présentes et futures, tout comme les erreurs et fautes ayant conduit aux échecs doivent être stigmatisées en même temps que sont mises en exergue les contreperformances elles-mêmes afin de forger la sagesse et la connaissance de la postérité.

Dans la foulée, il s’impose à nous d’enseigner  à la jeunesse particulièrement activiste en dilettante que par exemple B. Bisengimana Rwemamérite une place de choix dans les loges du véritable panthéon des élites congolaises. Que si son condisciple, André Katabarwaétait rwandais – l’Université Lovanium décerna les tout premiers grades d’ingénieur civil à deux étudiants seulement, tous deux électriciens -  les annales de l’Université Lovanium attestent de la nationalité congolaise reconnue in illo tempore non suspectode l’étudiant Barthélemy Bisengimana ! 

Tout regard sourcilleux, inquisiteur et sceptique interrogerait à toutes fins utiles l’illustre mémoire deMgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku! Le même palmarès (liste des diplômés de l’Université Lovanium de Kinshasa, édition 1970) revêtu de l’imprimatur du Recteur,Mgr Tharcisse Tshibangu,  renseigne un cumul de seulement 1.375 diplômes et certificats spéciaux, toutes facultés, catégories et nationalités confondues dont 886 à des Congolais, 199 à des Africains non-congolais et 290 à des Non-africains;

A titre illustratif,Félix Malu, ingénieur civil électricien 1961-1962 et docteur  en sciences appliquées de Louvain en 1969; Jacques Ngoie, ingénieur civil des constructions 1964-1965; Eugène Mambu Panda,ingénieur civil mécanicien 1962-1963; ou encore lui-même Tharcisse Tshibangu,licencié en théologie/dogmatique, 1960-1961 et doctorat en théologie, 1962,  et maîtrise en théologie, 1965, à Louvain; Étienne Tshisekedien 1960-1961 comme Léon Mamboleoen 1962-1963 et Faustin GakwayaRwandais, en 1962-1963, docteurs en droit sans thèse selon le programme fixé par l’Arrêté Royal du 5 juin 1959; Joseph Nsinga, licencié en droit 1962-1963;  Nicolas Bayonne(rebaptisé Bayona Ba-Meya), licencié en droit 1963-1964 et docteur en droit à thèse 1969 ; Gérard Kamanda, licencié en droit 1963-1964; Crispin Mulumba, 1966-1967; Liévin Fabien InongaPascal Ndudi Ndudiet José Patrick Nimy,  licenciés en droit 1964-1965; Henri Takizala, licencié en sciences sociales, 1959-1960; Prosper Madrandele, licencié en sciences politiques et administratives, 1959-1960; Auguste Kalanda Mabika, licencié en sciences politiques et administratives, 1957-1958; Honoré Mpinga , licencié en sciences politiques et administratives, 1964-1965, et docteur en 1970; Albert Ndele, licencié en sciences économiques en 1957-1958;Joseph Mbekaen 1958 – 1959; Étienne Ndongala,licencié en sciences économiques en 1962-1963 et docteur en 1970; Mengistu Haile Myriam,Ethiopien, master of Science in Economics  en 1963-1964; autresCongolais,licenciés en sciences économiques : Baudouin Differding( rebaptisé KabisiY.),Jules Emonyen 1962-1963, Richard Bieme,  Yvon Bongoy, Édouard Mambu,en 1963-1964;   Hubert Makandaen 1964-1965, Jean Sekabuhoroen 1966-1967;  Jean Nyemboet Pierre Pay-Payen 1968-1969; Joseph Ebonjalicencié en sciences commerciales et financières en 1967-1968, Célestin Anzuluni, licencié en sciences commerciales et consulaires en 1968-1969. 

Sexto  Le dilemme apocalyptique : vivifier le ciment du vivre ensemble ou disparaitre ? « Plus les membres d’une sociétésont culturellement divers, plus celle-ci doit veiller àla clartédes règles communes et àl’équitédans leur mise en œuvre ; plus une sociétéest marquée par l’inégalité, plus les services publics doivent être les garants effectifs de l’égalitéd’accès aux biens fondamentaux ; plus elle se vit comme disparate, plus il lui faut produire du lien social ; plus elle est travaillée par des tensions, plus elle doit avoir confiance en ses institutions politiques, en leur aptitude àdéfinir le bien commun et en leur capacitéàle faire respecter » (Jean-Pisani Ferry).

Ubi bene, ibi patriaUn peuple en état de révolution, dit-on, est invincible.Le citoyen lambda du Congo n’a plus les moyens du ‘’devenir-soi’’, de pouvoir devenir librement tout ce qu’il doit être, en partant de ce qu’il est. Seule la résignation ou la colère sont possibles. Mais combien de temps une oppression si déshumanisante durera-t-elle ?Le Congo peut-il encore éviter de dériver définitivement vers l’irréparable

Rien n’est définitivement perduTout peut prendre fin, à condition d’y travailler.

Le peuple a la voie de la résistance pour se libérer des tenailles de son oppresseur, cette cruelle armée composée de ses propres enfants, des néo esclavagiste congolais Si la jeunesse continue àmanquer d’avenir, la RD Congo n’en aura pas non plusSi la pauvretéet l’injustice sociale continuent às’amplifier dans le pays ; si les dirigeants, au lieu de remplacer le logiciel de la suffisance, de l’autosatisfaction et de l’arrogance par le logiciel de l’amour et de l’humilitédans leur gouvernance, s’ils continuent plutôàmépriser le peuple, ils doivent compter avec une poussée foudroyante de l’indignation, de la rage, de la colère, de la révolte des cœurs voire une révolution insurrectionnelle.  

La greffe de l’épais vernis d’une résignation à la volonté divine dans le chef du peuple et des gouvernants congolais singulièrement réfractaires au travail mais naïvement accros d’un théisme hypocrite et affligeant de ravalement, finira par faire pschitt : « Malheur au peuple assez imbécile et assez sauvage pour penser qu’il y a un Dieu pour sa seule province ; c’est un blasphème. Quoi ! La lumière du soleil éclaire tous les yeux, et la lumière de Dieu n’éclairerait qu’une petite et chétive nation dans un coin de ce globe ! Quelle horreur et quelle sottise ! La Divinitéparle au cœur de tous les hommes, et les liens de la charitédoivent les unir d’un bout de l’univers àl’autre…Pourquoi Dieu ferait-il un miracle ? Pour venir àbout d’un certain dessein sur quelques êtres vivants ! Il dirait donc : Je n’ai pu parvenir par la fabrique de l’univers, par mes décrets divins, par mes lois éternelles, àremplir un certain dessein ; je vais changer mes éternelles idées, mes lois immuables, pour tâcher d’exécuter ce que je n’ai pu faire par elles. Ce serait un aveu de sa faiblesse, et non de sa puissance ; ce serait, ce semble, dans lui la plus inconcevable contradiction »(Voltaire).

Un changement gigantesque et profond de mentalité et d’organisation peut sembler à peu près impossible étant donné l’imminence de la survenue d’un grand désastre irréversible. Aussi, le pays doit se doter d’un gouvernement des défis qui soit à même d’apporter une réponse démocratique, judicieuse et urgente pour les différents horizons, du court au très long terme. En effet, tout ce qui se fait ne servira à rien si on ne l’inscrit pas dans un plan à long voire très long terme, au moins jusqu’à 2040, par exemple, avec des objectifs, des moyens, et un calendrier, dont la mise en œuvre serait suivie annuellement, en toute transparence à l’Assemblée nationale.Sinon, bonjour l’implosion sociale : la contradiction s’exacerbe àcause du fossésocial - plus qu’une fracture, c’est même un abîme - entre le peuple des pauvres, des faibles, de ceux qui ne se sentent pas représentés, et le peuple des riches, des puissants, des gouvernants. Ces derniers ne mériteraient pas, aux yeux du premier groupe, de faire partie du peuple [de l’ensemble des citoyens ou habitants d’un pays, formant une nation, vivant sur un même territoire et soumis aux mêmes lois et aux mêmes institutions politiques].Dans ces conditions, la révolution a toujours étéle plus court chemin pour passer du peuple totalitéenglobante àun peuple réduit àl’ensemble des plus faibles.Et comme lesFrançais en 1789, les Congolais déploieraient un effort libérateur ultime, celui de couper, pour ainsi dire, endeux leur destinée, et de séparer par un abîme ce qu’ils ont étéjusque-làde ce qu’ils veulent être désormais.Alors haro sur ce raccourci !

 

L’illusion de la construction du bonheur public par la démocratie et l’élection au suffrage universel apparaît d’autant plus grande et pernicieuse que le reflet de la vie, de la marche et de la gouvernance actuelle du Congo est cauchemardesque et empire étrangement de jour en jour.

À bien analyser les impacts en termes de démocratie et bien commun des trois cycles électoraux passés, 2006, 2011 et 2018, jamais parachevés, il ne serait pas excessif de penser que les élections sont inutiles voire globalement et largement contreproductives, dans les conditions politique, économique, sociale et même mentale du Congo et des Congolais : absolument rien comme apport à la construction du bien commun national. Alors pourquoi cette fixation sempiternelle sur la question électorale et son corollaire de la légitimité du pouvoir ? 

Alors, il faut impérativement inverser la démarche, commencer par penser et refonder le Congo, faire émerger et exister un État normal des vestiges du Congo belge mais sur de nouvelles fondations ! Quand les hommes et les femmes ont faim, les discours sur la démocratie et la liberté qui ne prennent pas en compte cet aspect matériel peuvent sonner creux et éroder la confiance dans les valeurs que nous cherchons précisément à promouvoir…Les libertés qu’apporte la démocratie resteront des coquilles vides si elles ne s’accompagnent pas d’une amélioration réelle et tangible des conditions de vie matérielles de millions de citoyens ordinaires de ces pays. » (Nelson Mandela). 

Haro sur des inutilités de la « démocratie cosmétique » ! Construisons une démocratie de l’humilité et du respect au moyen d’élections réellement bonnes et utiles au regard des doutes suscités dans le monde par les mouvements révolutionnaires de remise en question de la démocratie dans des nations occidentales enracinées dans la pratique démocratique : « En ces temps de trouble et de désordre, à un moment où tous (sic !) les gouvernements démocratiques sont contestés, attaqués, vilipendés, renversés, il est facile de dresser un réquisitoire contre la démocratie telle qu’elle est pratiquée presque partout dans le monde. Les électeurs ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes si leurs parlements et leurs gouvernements sont incapables de se concentrer sur ces enjeux majeurs ; si leurs dirigeants ne sont pas à la hauteur de ces formidables défis et ne sont trop souvent que des marionnettes médiatiques. Ce sont eux qui les ont choisis. Et ce n’est pas en les remplaçant par des clones plus à droite ou plus à gauche qu’on y changera quelque chose. Et pas non plus en remplaçant des élus de la démocratie représentative par des dictateurs, ou par des dirigeants au sort, qu’on recréera le lieu éthique et moral dont les communautés humaines manquent tant aujourd’hui… Pour y parvenir, il faudrait que, dans chaque collectivité humaine, les dirigeants soient choisis sur leurs capacités de comprendre les mouvements du monde, d’incarner la grandeur commune, de dire la vérité, de ne pas flatter les plus bas reflexes, d’écouter, de respecter, d’apprendre, de changer d’avis, de faire confiance, d’aider, d’encourager, de s’émerveiller, d’admirer, avec humilité et empathie. Les pays qui réussiront à choisir durablement ce genre de gouvernants retrouveront le chemin de la croissance et de la sérénité » (Jacques Attali). 

En RDC, les institutions regorgent plus de squatteurs que de locataires régulièrement en contrat social avec le peuple souverain et le rapport ne sera pas inversé de sitôt puisque les élections demeureront encore truquées ou simplement confisquées. Que le Congo abandonne la voie du replâtrage, qu’il emprunte courageusement celle de la refondation, qu’il se constitue en un État normal et qu’il se dote des institutions politiques, économiques et sociales qui servent à la réalisation de son destin déterminé par lui-même ! Que le chef de l’État se décide à prendre le taureau par les cornes pour engager hic et nunc l’ensemble des forces vives de la nation à mener la révolution-fondation avant que les Congolais ne s’autorisent de nouveau de replonger dans des simulacres d’élections avec des victoires des figures socio-politiques marquantes connues d’avance ! 

Haro sur les parodies d’alternance politique à vocation de préserver les intérêts des individus (parfois propriétaires des empires financiers mal acquis) et des regroupements des partis politiques au détriment du sort des populations (selon une opinion dont se fendait récemment avec à-propos le mouvement citoyen Filimbi) et des querelles intestines récurrentes subséquentes sur des violations de la constitution, d’élections truquées, de compilations des résultats de vote zappées, de publication des résultats électoraux préfabriqués, intégrés, falsifiés ou trafiqués, de seuils imaginaires attribués à des partis politiques satellites fantômes portés par des vassaux-autorités morales eux-mêmes assujettis à des gourous-suzerains, de majorités fabriquées, de désignation contestée des animateurs des institutions d’appui à la démocratie, de mandats présidentiels prolongés illégalement, de nominations-récompenses de ministres, ou encore ces autres querelles moins reluisantes et à l’allure de frivolité, telles la paternité de la démocratie, celle de l’alternance politique pacifique... !

§     Jusques à quand la classe politique congolaise croit-elle que le peuple, abandonnépar le gouvernement du pays, qui se montre définitivement incapable de lui apporter le pain, de lui garantir l’existence à travers les services publics vitaux – même l’eau du robinet – va endurer stoïquement « l’esclavage » auquel il est soumis, sachant qu’il n’a désormais plus que le soulèvement comme issue naturelle et que s’il ne le fait pas, c’est qu’il accepte de vivre perpétuellement dans l’esclavage ? Où est passé le bon sens collectif ? Quelle conscience habite le Congolais quand il pérore les élections à venir après les chaos électoraux passés des cycles jamais achevés 2006, 2011 et 2018 ? Ou quand il gesticule et donne à faire croire qu’il échafauderait des plans de campagnes électorales à l’horizon 2023 au profit d’Untel, candidat putatif ou non ? Untel qui deviendrait président de la République pour quel bonheur commun ? Si ce n’est conquérir, exercer et conserver le pouvoir pour le pouvoir ?

La violence du soulèvement à venir pourra être exponentiellement proportionnelle à la grandeur de la bêtise de la classe politique congolaise qui aura fini de convaincre l’opinion nationale la plus naïve de l’infinitude abyssale de sa déraison, de sa démesure et de son immoralité. Ce sera alors le déclenchement d’un tsunami exterminateur !  

Pourquoi devrait-on tolérer encore aujourd’hui de voir « les hommes et les femmes qui comptent dans la société » se livrer à une débauche de temps, d’énergie et d’argent à tricoter la commission et la loi électorales, préparer et organiser des élections au prix des déchirements sanglants et des saignées budgétaires ruineuses pour des résultats électoraux préfabriqués par une clique tyrannique sans scrupules et pour l’animation des institutions somme toute inutiles et budgétivores ?

Des institutions inutiles car nullement expressément dédiées à encadrer la mise en œuvre de politiques publiques, programmes de recherche et de construction du bonheur public qui soient en adéquation avec de grandes orientations levées par le peuple à travers une ligne générale et une politique générale préalablement et clairement définies, le pays n’ayant jamais disposé d’un arsenal institutionnel harmonieusement bâti et structuré hormis celui conçu dans l’intermède de dévoiement de l’État par l’institutionnalisation du Mouvement Populaire de la Révolution comme parti-État ? N’est-ce pas, en définitive, le régime du parti unique qui serait seyant ou conforme au caractère du peuple congolais, à en juger par l’engouement vers des plateformes du genre FCC sous Kabila et USN sous Tshisekedi ?

Laissons-nous nous en aller  à déterminer le destin national, le plan du Congo que nous voulons, à fixer un ensemble de choix collectifs en termes de finalités communes et d’objectifs dans une perspective décennale ou à l’horizon de vingt, trente ou cinquante ans voire plus, par exemple celui du Congo bicentenaire (1885-2085) à l’instar des perspectives que des nations normales et même des régions continentales dont l’Afrique dotée de l’Agenda 2063 alors que la RD Congo se morfond lâchement dans ses initiatives sans lendemain, embryonnaires et poussives destinées généralement à répondre à des exigences de coopération avec les partenaires techniques et financiers bi et multilatéraux, tels que les documents de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté successifs ou encore le plan national stratégique de développement, tous à contenus et contours débridés puisque déconnectés des rêves profonds de bonheur du peuple…

Conduire le Congo à se doter des institutions politiques, sociales et économiques constitutives de l’armature de la collectivité, des institutions qui soient adaptées, qui ordonnent leurs interactions et veillent à la clarté et à la cohérence des aspirations communes ainsi que des orientations d’ensemble, qui incarnent adéquatement les choix collectifs et concourent aux finalités sur lesquelles la société congolaise s’accorde fondamentalement, tous objectifs volontiers essentiellement ambitieux qui fondent et justifient l’existence même de ces institutions…

À penser le chemin qui conduise le plus sûrement vers les objectifs arrêtés à travers des politiques publiques et des programmes ou mesures d’ajustement structurel appropriés définis dans une approche moins technocratique mais pragmatiquement rivés à l’effort de construction expresse d’un modèle social qui soit pleinement lisible et inclusif.

La grande parturiente, le Congo, est en même temps une patiente à l’article de la mort. Un corps social entièrement et profondément miné, envahi, dévasté et délabré par une tumeur maligne en phase avancée de métastases ! Son pronostic vital est effectivement engagé : une corruption systémique et généralisée ! Seules donc une laparotomie et une craniotomie avec ablation des cellules et des organes sévèrement affectés, peuvent ébranler la puissance injuste de cette méchante pathologie.Et pareille entreprise ne peut être conduite que par des mains exercées de chirurgiens et oncologues aguerris, eux-mêmes jouissant d’une parfaite santé ! La tumeur maligne du corps social du Congo est plutôt morale. La thérapie ne peut qu’être chirurgicale 

Au commandant en chef de créer un consensus sincère avec les figures marquantes qui peuplent les nombreux compartiments du Congo, immense  bâtiment de haute mer, pour jeter ensemble les filets de la réconciliation avec le grand Peuple, celui d’en-bas, et espérer alors trouver des voies et moyens de conjurer durablement le lugubre destin, celui d’une dérive irréversible et définitive du navire, avant l’imminent fracas qui rappelle la tragique fin de l’insubmersible Titanic 

Une révolution menée par un guide éclairé est à maints égards préférable à celle dite populaire. Le peuple étant à la fois un principe de légitimité et une réalité sociologique, quand il descend dans la rue, la révolution risque par se transformer à la fin en un « théâtre d’ombres masquant la lutte entre factions ultra-minoritaires cherchant à s’approprier la prétendue volonté du peuple » En effet, « faire la révolution suppose un investissement personnel de chaque instant. Or, la plupart des gens n’ont ni la force, ni le temps, ni l’envie de soutenir durablement le mouvement révolutionnaire, les foules révolutionnaires sont vite réduites à des minorités. Et plus ces minorités se réduisent, plus elles se radicalisent au nom du peuple dont elles affirment exprimer la volonté ».

Au Commandant en chef de faire démentir Voltaire quand il dit que la politique est le moyen pour des hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire ». Pour ce, il lui importe de se choisir des maîtres d’œuvreaguerris, capables de collaborer à faire prendre corps-à-corps le destin du Congo. Le chef d’un Etat ne peut gouverner qu’en s’appuyant sur une classe dirigeante, composée d’hommes et de femmes que leur formation, leurs capacités, leur situation sociale ; placent à côté de lui. La survie de la nation est tributaire du bon choix de cette minorité entre les mains de laquelle le pouvoir est ainsi placé. 

Que la Nation fasse appel à la passion des meilleures intelligences de toutes les générations, spécialement des diplômés STIM aguerris pour les défis de maitrise d’œuvre  des chantiers de grande envergure, plans, programmes et projets  d’équipement du territoire,  pour électriser le peuple à refaire confiance aux institutions nationales et à redresser les fronts : «Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise» (Victor Hugo, Les Misérables, cité par Jacques Attali, Vivement après-demain ! 15 ans pour sortir de l’impasse, 2016).


Un haut-le-cœur : « Tu, quoque, fili » 

Par Le Hussard Solitaire

Jean-Louis BONGUNGU Loend’a-Namba Jelo

Ingénieur Civil des Constructions

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